Voici en guise de mise en bouche un premier extrait du documentaire de Jean-Philippe Macchioni : une truite qui joue ! L’image est magnifique et elle va parler aux pêcheurs à la mouche… Et oui, une truite peut s’amuser, elle nargue en quelque sorte le pêcheur en lui laissant croire qu’elle va gober pour de bon sa mouche. Que cela soit un vrai insecte ou une mouche, le résultat est le même; la truite ne gobe pas à tous les coups. Personnellement, j’ai une version qui déplairait certainement à Séverin Ménigoz et ses amis : la truite est tout simplement maladroite.
Comment fait-on pour réussir une telle image? « Il faut de la patience…me répond Jean-Philippe Macchioni. Tu longes la Loue, tu t’installes et tu restes là un après-midi entier à observer jusqu’à ce que la truite commence à s’amuser! ».
Pendant les jours qui viennent, le blog de la Loue vous fera découvrir d’autres extraits de ce film qui retrace les histoires croisées de ces deux rivières.
Bien sûr, vous êtes invités à l’avant-première de ce documentaire prévue le jeudi 7 février à 20 heures à la Saline d’Arc-et-Senans. Il vous suffit juste de confirmer votre présence à clemence.baverel[@]francetv.fr !
Quant à la diffusion, elle est prévue le samedi 9 février à 15h20 sur France 3 Franche-Comté
Dans son communiqué, le collectif revient sur l’importance de la convention de Berne: elle est placée sous le contrôle du Conseil de l’Europe et c’est un des principaux outils de l’Europe en matière de protection de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats. Et si l’association précise que la France et la Suisse sont placées sous surveillance du Conseil de l’Europe , c’est parce qu’un expert va venir sur place pour voir si réellement les états suisses et français prennent des mesures pour protéger l’Apron, un petit poisson symbole de la richesse biologique des deux rivières.
Mais, (il y a toujours un mais..), la qualité de l’eau de la Loue et du Doubs est loin d’assurer un bon environnement pour l’Apron. Dans son communiqué, le collectif affirme que « la Loue comme le Doubs franco-suisse subissent au contraire une dégradation catastrophique de leur état écologique, et actuellement on en est qu’aux déclarations d’intention. Aucune mesure concrète n’a encore été prise alors que les mortalités massives ont débuté en 2010 et que les signes annonciateurs étaient patents depuis dix à quinze ans ».
Nous attendons donc avec beaucoup d’intérêt la venue de l’expert du conseil de l’Europe…
Dans le cadre de la chronique suisse hebdomadaire dans notre JT du vendredi soir, nous avons tourné avec Denis Colle et Karl Monnin un reportage sur ce fameux petit poisson. La première fois que j’en ai entendu parlé c’était il y a bientôt un an, lors de l’inauguration de la passe à poisson de Quingey sur la Loue. Mickaël Prochazka, technicien de l’Onema aujourd’hui à la retraite, m’avait alors dit « Si l’Apron passe, tous les poissons passent. Sa présence est signe de bonne santé de la rivière ».
Malheureusement, ce poisson surnommé le roi du Doubs est en voie de disparition. Dans notre région, Il est encore présent dans certains endroits de la Loue et dans la boucle suisse du Doubs. D’ou la plainte déposée par Pronatura, WWF et la fédération suisse de pêche devant le conseil de l’Europe chargé de veiller à l’application de la convention de Bern (protection des espèces menacées). Un expert doit prochainement se déplacer pour étudier si la plainte sera instruite. Les associations veulent que la Suisse et la France prennent les mesures nécessaires pour sauver l’Apron.
Pour compléter ce qui est dit dans le reportage, l’Apron du Rhône fait l’objet en France d’un plan national d’actions qui fait suite au programme européen Life , par ailleurs récompensé. Il semble qu’en 2013, des efforts seront faits pour mieux diffuser les actions réalisées en faveur de ce petit poisson. Un site internet est en construction, une brochure officielle et un dépliant seront également diffusés. Mais pour les défenseurs de ce poisson présent uniquement dans le bassin du Rhône, c’est sur le terrain que tout devrait se jouer.
Les deux romans de Philippe Koeberlé, lui même pêcheur à la mouche.
Les 500 premiers exemplaires de ce roman sorti il y a deux mois ont tous été vendus… Leurs lecteurs ont pu se plonger avec délectation dans la nouvelle enquête de Séverin Ménigoz, le guide de pêche franc-comtois issu de l’imagination de Philippe Koeberlé et Nicolas Robert.
Cette fois-ci, Philippe Koeberlé écrit en solo cette histoire campée dans la vallée de la Loue. Meurtres, suspens, humour… le trio gagnant est au rendez-vous pour vous assurer de bons moments de lectures mais, personnellement, ce qui me fascine, ce sont les descriptions de l’univers de la pêche à la mouche.
Déjà dans le premier roman «Autopsie d’une truite», Philippe Koeberlé détaillait pendant deux chapitres les relations entre Séverin et «sa» grosse truite :
«Le lendemain il était là, à la même heure, canne à la main, idéalement placé, les nuées de mouches de mai faisaient l’ascenseur et voletaient en tout sens, mais pas de truite. Une crue subite le tint éloigné de la rivière pendant plusieurs jours, mais dès que l’eau s’éclaircit et baissa il attendit tous les soirs une apparition de sa truite. Elle sortit enfin de son repère, au cours d’une éclosion massive de phryganes.»
Moi qui ne pêche pas, j’ai l’impression d’apprendre les bases de cet art rien qu’en lisant ces lignes. Dans le «Sorcier d’Ornans», la rencontre entre Aimé Besson et Séverin Ménigoz révèle la profondeur de ce type de pêche. Lors de leur rencontre, le maître adoube le jeune guide. Le personnage d’ Aimé Besson est inspiré d’Aimé Devaux et de Henri Bresson, deux pêcheurs à la mouche admirés de tous et inventeurs de plusieurs ces appâts si particuliers.
«-C’est parfait et tu le sais, dit Aimé Besson. Ce sont des mouches d’ensemble qui flotteront dans la pellicule superficielle de l’eau, c’est ce qu’il faut actuellement puisqu’il paraît que les détergents retardent l’émergence des insectes ailés. Et puis la lumière, il faut que la mouche artificielle capte la lumière, c’est la lumière qui la rendra vivante, prête au mouvement, pas la simple imitation de la nature.»
Et plus cette nouvelle énigme avance, plus le lecteur pénètre dans l’univers si particulier de la vallée de la Loue. Une vallée scindée en parcours privés, chics et chers et des parcours publiques autrefois ignorés par les pêcheurs à la mouche…
Je ne vous en dit pas plus et rassurez-vous, Philippe Koeberlé vient de faire imprimer 300 nouveaux exemplaires…
Et si 2013 allait être une année efficace pour la santé de la Loue ? Le préfet du Doubs vient de signer la semaine dernière l’arrêté officialisant la création de la Conférence départementale de la Loue et des rivières comtoises. Et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse (via son Comité de bassin) « appelle à relancer une opération de lutte contre l’eutrophisation ».
En soi, il n’y a rien de neuf mais tout de même, maintenant, le Comité de bassin ( un des outils de l’Agence de l’eau) déclare qu’il « s’agit d’un impératif tant écologique qu’économique ». C’est intéressant parce que l’Agence de l’Eau est essentiellement un financeur. Cet organisme collecte des fonds et les redistribue pour aider, par exemple, les communes ou les agriculteurs à améliorer leurs installations et diminuer ainsi leur impact sur l’environnement. Encore faut-il que les nouvelles installations traitent l’azote et le phosphore qui sont responsables de l’eutrophisation de la Loue.
Le Comité de bassin reprend, dans son communiqué de presse, les conclusions déjà énoncées lors des Assises de la Loue : la lutte contre l’eutrophisation repose sur 3 piliers : améliorer l’assainissement des eaux usées et les techniques d’épandage, réinstaller un couvert forestier dense sur les berges de la Loue et supprimer des seuils et enfin faire un bilan sur la présence des micropolluants. Vous pouvez lire également l’étude du comité scientifique du comité de bassin.
Autre évolution, une volonté, semble-t-il, d’ouvrir le débat. Le comité de bassin demande de « faciliter l’accès de tous aux connaissances par la mise en place d’un portail internet exhaustif ». Autre initiative, le lancement d’une consultation publique sur l’avenir de l’eau et des milieux aquatiques. Vous, moi, tout le monde peut s’exprimer jusqu’au 30 avril 2013 sur les sites internet www.rhone-mediterrannee.eaufrance.fr et www.eaurmc.fr. Ses avis devraient « nourrir les travaux de préparation du futur schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE 2016-2021). Après , rien ne dit que nos avis seront réellement pris en compte…
Donc, si l’on regarde le verre à moitié plein, cette année 2013 commence sous de bons auspices. La Conférence départementale devrait se réunir début mars et le groupe de travail scientifique est entrain de se constituer. Et si l’on veut continuer à être optimiste, il va falloir ne pas se contenter de se réunir mais agir encore plus sur le terrain.
Voici un tout premier extrait de ce documentaire « Doubs Loue, histoires croisées » qui promet d’être passionnant. Ce film de 52 minutes sera diffusé sur France 3 Franche-Comté et France 3 Bourgogne le samedi 9 février à 15 h20. Attention, cet extrait est encore une version de travail; le commentaire de Jean-Philippe Macchioni n’est pas encore enregistré. Le réalisateur a choisi de raconter les histoires à la fois liées et distinctes du Doubs et de la Loue. Après avoir rappelé la spécificité karstique des sols et raconté le lien qui unit le Doubs et la Loue avec la fameuse découverte de 1901 grâce à l’incendie de l’usine d’absinthe, Jean-Philippe Macchioni rentre dans le vif du sujet avec des images de truites malades…
Malgré la dégradation des milieux, ces rivières demeurent magnifiques…Les images du film montrent également le Doubs et la Loue dans leur splendeur. Cela sera l’objet d’autres extraits. Jusqu’à la diffusion de février, nous tacherons de vous présenter des extraits de ce documentaire.
Le Doubs en crue près de Goumois. Photo : Patrice Malavaux
En regardant la Loue et le Doubs en crue, je me suis posée une question de néophyte : comment les poissons vivent ces moments de fortes turbulences ? N’étant pas encore bilingue en français-truite, je me suis tournée vers ceux qui observent si bien les rivières. « C’est comme si vous étiez dans une tempête de sable, m’explique Thomas Perrine, garde pêche de la fédération du Doubs. Les sédiments sont soulevés, l’eau est trouble, cela peut gêner la respiration des poissons et ils perdent une partie de leurs repères. Alors, ils se réfugient dans les bras morts des cours d’eau, au calme ». Des refuges qui ont tendance à disparaître quand les rivières ont fait l’objet d’endiguement.
Patrice Malavaux, le garde pêche de la Franco-Suisse me rappelle qu’ « une crue régulière est de toute façon indispensable pour la bonne santé de la rivière, c’est une grosse « opération de décrassage », un fort renouvellement de l’eau jusque dans les zones d’ordinaire plus calmes, qui emporte tous les résidus animaux et végétaux morts, les algues, dilue les accumulations de polluants, etc… Enfin elles participent à ce que les scientifiques appellent la « dynamique fluviale », c’est à dire le renouvellement et l’évolution des bancs de graviers, des îlots, des bras morts, autant de zones parmi les plus riches et indispensables à la biodiversité dans la rivière et sur les berges. »
Les truites de l'Ain sont en place pour frayer, les couples se forment… Photo Nicolas Germain
« Tout dépend du niveau de la crue, précise le pêcheur et créateur de mouches Nicolas Germain.Si le niveau est quinquennal (probabilité de se produire tous les cinq ans) et que c’est la période de reproduction des truites, cela peut avoir des conséquences. Cette année, sur l’Ain, on voyait bien que les truites sentaient que ce n’était pas le moment de frayer ».
Patrice Malavaux est souvent interrogé sur l’impact des crues sur la fraye des truites . « Même si une quantité d’oeufs se font emporter, répond-il, cela fait partie de la perte naturelle et il vaut mieux peut être moins d’oeufs qui vont se développer sur un substrat propre que plus d’oeufs dans un milieu encrassé, colmaté et désoxygéné comme on l’a beaucoup vu ces dernières années. De toute façon, l’incubation des oeufs de truites dans les graviers dure tout l’hiver, le alevins n’en sortiront que vers le mois d’avril. Dans un cycle normal, une rivière comme le Doubs devrait être en crue au mois une fois par an. Si cela devait ne pas convenir aux truites, je pense qu’il y a longtemps qu’il n’y en aurait plus… ou alors elles auraient changé de façon de se reproduire! » conclut Patrice Malavaux.
Les crues jouent même un rôle dans la reproduction de certaines espèces. Thomas Perrine m’a raconté que le brochet profite des crues pour se reproduire. « Quand l’eau envahit pendant plusieurs mois, les prairies au printemps, il y dépose ses œufs. Maintenant, le brochet est en régression car il n’arrive plus à se reproduire faute de longues crues douces ». Tout ces spécialistes partagent le même constat : l’aménagement des rivières bouscule le cours naturel des crues. Aujourd’hui, l’eau monte très vite et descend très vite et si c’est un bien pour les hommes, ce n’est pas forcement le cas pour les poissons.
Voici une vidéo tournée récemment par Patrice Malavaux montrant le Doubs en crue dans les environs de Goumois.
2OO associations recensées dans les environs d'Ornans
Il suffit de feuilleter quelques pages et vous voici envahis par la bonne humeur, celle des jours où tout va bien. Ce livre est un remède contre la morosité, c’est également une source d’informations sur tout ce qui s’est passé et se passe encore dans la vallée de la Loue. Gérard Ferrand et Roland Philippe ont du passer de délicieux moments à collecter les cartes postales anciennes, la photos des mariés sous les cerisiers de Mouthier-Haute-Pierre et tous ces clichés pris lors des nombreuses fêtes des environs d’Ornans. Rassemblés des anecdotes, chercher à identifier ceux qui posent sur une photo souvenir… tout cela prend du temps et c’est aussi l’occasion de faire de belles rencontres.
Des images commentées plutôt qu'un texte illustré
En parcourant toutes ces pages largement illustrées ( c’est le principe de cette collection), je n’arrêtais pas de me dire combien j’aimerais retourner me promener sur le sentier karstique de Merey ou encore filmer la fête des failles de Mouthier et partir à la découvertes d’endroits qui me sont encore inconnus. Un jour, j’irai marcher dans le défilé des gorges de Noailles sur le pas des habitants de Mouthier qui allaient vendre leurs choux «tête de pierre»…
De ce livre ressort une richesse d’activités impressionnantes : sportives, économiques,agricoles, culturelles… Et même si la fête est parfois ternie par la pollution des cours d’eau et les difficultés économiques, La vallée de la Loue demeure un véritable trésor !
Isabelle Brunnarius
« Mémoire en images, le pays d’Ornans » de Gérard Ferrand et Roland Philippe,éditions Alain Sutton
Pas de clivage gauche-droite pour prendre soin des rivières comtoises. Lundi 12 novembre, les conseillers généraux du Doubs ont voté à l’unanimité la création de ce syndicat mixte qui va finalement prochainement fusionner avec celui de la Loue. L’opposition départementale avait effectivement demandé une simplification des instances gérant les rivières ainsi qu’une plus grande équité entre les structures. Elle a été écoutée.
Voici le nom des élus qui vont siéger au sein du comité syndical du syndicat mixte des milieux aquatiques du Haut-Doubs.
Délégués titulaires : Messieurs Bouday, Breuil, Robert, Saillard et Gurtner
Délégués suppléants : Messieurs Bessot, Beluche, Galliot, Cagnon et Ronot.
Souvenez-vous, c’était le 29 juillet dernier. Plus d’une centaine de personnes assistaient à un colloque particulièrement intéressant organisé à Rurey par l’office de Tourisme d’Arc-et-Senans-Loue-Lison sur le site de la Piquette. Ce colloque « Le bassin versant de la Loue, un territoire en alerte » a été organisé à la demande de professionnels du tourisme, d’élus et d’habitants qui s’estiment mal informés sur le s problèmes de la Loue.
Les intervenants ont donc fait le point de leurs connaissance et de ce qui leur reste à étudier pour bien comprendre les problèmes de la Loue. Avec leur accord, voici les documents qu’ils ont présentés lors de ce colloque. Mettre en ligne ces documents sur le blog, c’est une façon de faire circuler l’information.
Lassaad Belbahri, professeur à l’université de Neuchâtel, a présenté son travail sur la Saprolegnia parasitica. Impossible pour l’instant d’établir clairement l’origine de la souche de cette Saprolegnia même si le chercheur s’inquiète de l' »introduction d’une écrevisse qui pourrait coïncider avec l’apparition de la maladie ». Presentation Doubs Saprolegnia Parasitica Pascal Reilé, hydrogéologue, a rappelé que malgré toutes les études déjà conduites, le bassin versant de la Loue ( 1880 km2 et 250 communes) est encore mal défini. Il ne faut pas négliger l’influence des activités sur Pontarlier sur les problèmes de la Loue. Un bilan des actions du contrat de rivière a été également dressé. REILE Colloque Rurey 2012Territoire en Alerte
Alain Cuinet, hydrobiologiste, a présenté son étude sur le suivi de la qualité des eaux des sources du Maine et de Plaisir Fontaine. La présence de nitrates, azote organique, phosphore a été minutieusement mesurée. Une pollution diffuse chronique est ainsi mise en évidence. Son travail porte également sur le développement des algues et la présence de cyanobactéries benthiques potentiellement toxiques. CUINET Synthèse de deux études simplifiée Lecture seule
Enfin, Patrice Ruelle, consultant tourisme a insisté sur l’impact de la Loue sur les activités touristiques en proposant une approche transversale pour développer un tourisme durable. Intervention de Patrice Ruelle