21 Nov

Protection des affleurements rocheux : environnement et agriculture ont trouvé un accord

Affleurements rocheux à Laviron. photo DDT.

C’est assez rare pour être souligné. Dans le Doubs, défenseurs de l’environnement et agriculteurs, sous la houlette des services de l’Etat, sont parvenus à un accord pour préserver une des spécificités du massif jurassien, les affleurements rocheux. Deux ans et demi après la polémique autour de l’usage du casse-cailloux l’heure est au dialogue et au pragmatisme. Désormais, il faut faire une demande préalable à la Direction des Territoires, DDT, avant toute « destruction d’éléments rocheux ». Un premier pas avant la prochaine mise en place  d’arrêtés préfectoraux de protection de ces habitats naturels.

Conférence de presse en préfecture du Doubs .

L’image peut paraître anodine mais, en réalité, elle est forte et symbolise tout le chemin parcouru. Ce jeudi 21 novembre 2019, les représentants des agriculteurs du Doubs, les porte-parole du Collectif pour les paysages du massif jurassien,* le Conservatoire botanique national de Franche-Comté étaient assis autour d’une même table pour « communiquer » ensemble sur cet « outil de paix social », selon l’expression de Gilles Benest de France Nature Environnement 25-90. A leur côté, Joël Mathurin, le préfet du Doubs, Christian Schwartz et Ludovic Paul, les responsables de la DDT qui ont oeuvré à l’émergence de cette « intelligence collective » et Béatrix Loizon, conseillère départementale du Conseil départemental du Doubs.

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29 Juin

Conférence départementale de l’eau : dix ans après la crise, le dialogue porte ses fruits

5e conférence départementale de l’eau à Malbuisson

A force d’être reportée, cette 5e Conférence départementale vient finalement d’avoir lieu à Malbuisson et même en présence de Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition écologique et solidaire. Initialement prévue pour se tenir chaque année, cette conférence est née d’une crise. En 2009, les poissons de la Loue meurent en masse. C’est le signe manifeste d’un mal être de la rivière. D’autres mortalités dans des cours d’eau de la région confirmeront le mauvais état des rivières comtoises. Dix ans plus tard, département du Doubs et préfecture continuent de travailler ensemble.

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30 Jan

Des agriculteurs transgressent l’interdiction d’épandre sur la neige

Epandage près de Chouzelot. Photo prise par un promeneur le 22 janvier 2017. La Loue est en contrebas précise SOS Loue LRC

Epandage près de Chouzelot. Photo prise par un promeneur le 22 janvier 2017. La Loue est en contrebas précise SOS Loue LRC

Comment est-ce encore possible ? Des agriculteurs du secteur de Chouzelot ainsi que celui situé entre Arc-et-Senans et Cramans (Doubs) ont épandu ces jours-ci leurs effluents d’élevage sur des sols enneigés. Une pratique totalement interdite pour protéger les milieux aquatiques : les plantes n’étant pas là pour absorber les éléments nutritifs dont elles ont besoin, les nitrates vont directement dans la rivière… Les photos ont été diffusées aujourd’hui par la Fédération de pêche du Doubs et le collectif SOS Loue et rivières comtoises. Les défenseurs des milieux aquatiques sont en colère car cette pratique se reproduit généralement chaque hiver.

Les épandages sur sol gelé et enneigés au bord de la Loue continuent comme si de rien n’était. Il est vrai que les coupables ne risquent absolument rien de la justice qui classe en général ces affaires, ou se contente d’un rappel à l’ordre. Les tonnes de lisiers qui ont été épandues ici finiront dans la Loue qui est à moins de 300 mètres, entrainant un colmatage des fonds en pleine période de maturation des œufs de truites, qui mourront sans doute étouffés.
Cette pratique quotidienne, répandue dans tous les bassins versants de nos rivières  se reproduit d’hiver en hiver en toute impunité. C’est de la délinquance pure et simple résultat de la tolérance coupable de la justice envers le monde agricole. C’est également en contradiction totale avec les appels répétés des responsables agricoles, qui il faut le reconnaitre, se mobilisent pour faire cesser ses pratiques, sans avoir beaucoup plus de résultats sur le terrain que les associations ! ( extrait du communiqué de SOS LOUE LRC).

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16 Jan

Quand l’Etat incite à des « gestes simples » pour réduire la pollution des rivières

Source de l'Ain à sec. Hiver 2016.

Source de l’Ain à sec. Hiver 2016.

Une sécheresse en plein hiver : la situation est aussi inédite que préoccupante. Debut janvier, des confrères avaient filmé la source de l’Ain à sec et la semaine dernière nous sommes allés dans le Haut-Doubs constater l’ampleur de cette sécheresse. Les préfectures du Doubs et du Jura ont publié des communiqués demandant aux particuliers, aux collectivités et aux professionnels ( agriculteurs et industriels) d’avoir des « gestes simples » pour réduire les sources de pollution dans les cours d’eau. Cela est particulièrement important en cette période de reproduction des salmonidés précisent ces administrations.

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01 Déc

Cartographier les cours d’eau, un enjeu majeur

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Dans la nature aussi, l’habit ne fait pas le moine. Certains filets d’eau n’ont à priori aucun intérêt et pourtant ils jouent un rôle important dans la prévention des risques d’inondation ou de sécheresse. Ils sont parfois à l’origine de litiges entre agriculteurs et l’ONEMA, la police de l’eau. C’est souvent la place et le rôle des zones humides qui est en jeu.

En 2015, à la demande de la profession agricole, le gouvernement a demandé à ses services de cartographier le moindre écoulement d’eau dans chaque département pour savoir si il y a lieu ou pas d’appliquer la loi sur l’eau. Les agriculteurs veulent en quelque sorte un « code de la route ».

Dans le Doubs, le groupe technique chargé d’établir cette cartographie s’est réuni à deux reprises. Ce groupe est à la fois constitué des services de l’Etat, des représentants des professions agricoles et forestières, des associations de protection de l’environnement, de la fédération de pêche, des syndicats mixtes, du conseil départemental du Doubs… Une large consultation qui a déjà abouti à l’expertise de 400  kilomètres d’écoulements sur les 1000 à inspecter. LA DDT 25 précise que cela a permis de découvrir 31 kilomètres de nouveaux écoulements classés désormais cours d’eau.  Ces écoulements n’existaient pas auparavant sur la cartographie et ils sont désormais soumis à la loi sur l’eau. Dans d’autres cas, des fossés ou des écoulements n’ont pas été classés. Vous pourrez consulter cette cartographie évolutive sur le site dédié à ce répertoire des cours d’eau.

Si vous en savoir plus sur les enjeux de cette cartographie, voici notre reportage :

Avec :
Eric Morel
FDSEA 25. Membre du comité de suivi de la cartographie 25,
Yannick Cadet
service eau, risques, nature et forêt de la DDT25,
André Paris
Onema, police de l’eau
Responsable du contrôle des usages,
Thomas Groubatch
Fédération de pêche du Doubs
Michaël Prochazka
SOS Loue et Rivières Comtoises.

Reportage I.Brunarius,L.Brocard,S.Linozzi et P.Gomez.

02 Avr

Les « points noirs » du bassin du Dessoubre recensés par SOS Doubs Dessoubre

Le rapport de SOS Doubs Dessoubre

Les militants ont fait ce qu’ils avaient dit. C’était il y a un an, les truites du Dessoubre agonisaient, leur rivière est malade comme la Loue. Des cours d’eau eutrophisés : des algues nourries par les rejets d’azotes et de phosphores envahissent le fonds des rivières. Ces « nutriments »  viennent de l’activité humaine, agricole mais pas seulement. Les dysfonctionnements des stations d’épuration sont aussi à l’origine de la pollution des cours d’eau. D’où l’état des lieux « le plus complet possible » réalisé par les militants du collectif SOS Doubs Dessoubre. Ils sont allés sur le terrain vérifier les 32 stations d’épuration du bassin versant du Dessoubre. Un épais rapport remis hier mardi 31 mars aux représentants de l’Etat, du conseil général du Doubs et de l’Agence de l’eau.

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30 Avr

29 avril : réunion franco-suisse en sous préfecture de Montbéliard

Une seule certitude : nombreux sont les poissons morts dans le Doubs. En ce moment, ce phénomène de mortalité s’étend du Saut du Doubs au Pays de Montbéliard. Ce vendredi 29 avril, Suisses et Français se sont retrouvés en sous- préfecture de Montbéliard pour faire le point sur cette hécatombe. Déjà lors de la réunion en préfecture de Besançon de la MISE (mission interservices de l’eau), la maladie appelée saprolégniose  avait été évoquée pour expliquer cette importante mortalité mais elle n’explique pas tout et de nouvelles analyses sont en cours. Quant à la piste des cyanobactéries, elle est écartée. En ce qui concerne la qualité de l’eau pour la consommation humaine ou les baignades, aucune restriction ne sont prises pour l’instant.