Une étudiante en sciences économiques de l’université de Neuchâtel en Suisse vient de réaliser un mémoire qui pourrait être un outil d’aide à la décision assez utile pour les décideurs politiques des deux côtés de la frontière.
Sandra Gogniat a voulu savoir quel serait l’impact économique si le Doubs retrouvait une belle santé environnementale. La jeune femme est originaire de Saignelégier. Enfant, elle se baignait beaucoup dans le Doubs et elle a une certaine nostalgie de cette époque idyllique. Connaissant les problèmes de pollution du Doubs, elle a voulu que son travail de master soit utile à sa région. Le but de son mémoire est de fournir aux autorités « une mesure concrète des bénéfices d’une restauration possible de la rivière ». Sandra Gogniat a cherché à connaître la valeur de ce patrimoine naturel. Pour cela , elle a construit des outils mathématiques pour mesurer ce qui est habituellement difficilement quantifiable : le bonheur de pêcher dans une belle rivière poissonneuse. C’est tout l’intérêt de son travail.
L’étudiante a envoyé mille questionnaires à des pêcheurs du Doubs des deux côtés de la frontière, 300 ont répondu et 260 ont été traités. Sandra Gogniat a demandé aux pêcheurs d' »imaginer les changements de comportements qu’ils adopteraient face à un Doubs regorgeant de poissons et libre de toutes interdictions, tel qu’il était quarante ans auparavant. Pour quantifier ses changements de comportement , elle s’est basée sur les coûts des trajets pour les pêcheurs se rendant sur le Doubs.
Résultat : ce bien être retrouvé des pêcheurs correspond à une compensation monétaire de 1450 à 1700 francs suisses par personne et par année. Les pêcheurs iraient pêcher deux fois plus souvent. En France et en Suisse, il y a 30 400 pêcheurs tout le long du Doubs … d’où la conclusion de l’universitaire; elle estime à 48 millions de francs suisses par année le bénéfice correspondant à l’augmentation de bien être ressenti par les pêcheurs. L’impact sur l’hôtellerie et la restauration n’ a pas été pris en compte.
Sandra Gogniat espère que son travail arrivera sur le bureau des élus de nos deux pays. »Dès qu’on envisage de restaurer le Doubs, les coûts nécessaires à l’entreprise viennent tout de suite sur le tapis. Mes résultats visent à contrebalancer la discussion en chiffrant le bénéfice qui découlerait de l’opération ». En attendant, la jeune femme poursuit ses études, elle prépare un doctorat autour de l’environnement et de l’énergie.
Vous pouvez consulter son mémoire en cliquent ici . Vous pourrez lire son mémoire qui a été mis en ligne.