06 Déc

La Loue, un « laboratoire » pour l’agence de l’eau

L’agence de l’eau  des bassins Rhône-Méditerranée et Corse doit réunir mercredi 7 décembre son conseil scientifique pour se pencher sur le paradoxe de la Loue. C’est ce que vient d’annoncer Martin Guespereau, le directeur général de l’Agence de l’eau Rhône, Méditerranée, Corse à l’occasion de la présentation du rapport de l’état des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse.

La Loue a beau faire partie des 51% des rivières de ces bassins affichant un « bon état écologique », l’agence de l’eau admet que les mycoses des poissons et l’envahissement du fond par les algues ne sont pas correctes. Le conseil scientifique de va donc définir un plan de surveillance renforcée pour la Loue. La rivière va donc servir de « laboratoire « pour éventuellement changer les critères d’évaluation de l’état de la rivière.

Vous pouvez écouter l’interview de Martin Guespereau, le directeur général de l’Agence de l’eau Rhône, Méditerranée, Corse  réalisée par Stéphanie Bourgeot et Sylvain Velluet à ce propos :

24 Nov

Nouvelle mortalité de poissons sur la Loue

Cette video tournée par Stéphane Marx parle d’elle-même. Le pêcheur l’a tournée le week-end dernier au miroir d’Ornans. Des truites et même des ombres sont atteints de mycoses et se meurent… Cette mortalité est habituelle après la période de frai car les poissons sont fatigués et vulnérables après cette période de reproduction. Mais cette année, la saison est en avance et cette période démarre à peine donc cette mortalité n’est pas normale. Pour Stéphane Marx, cette mortalité pourrait annoncer une hécatombe beaucoup plus importante d’autant plus que le niveau de l’eau est très bas. Quant à la rivière, à regarder ces images, son état ne paraît pas du tout s’améliorer… La situation n’ a donc pas changé depuis deux ans malgré toutes les études entreprises… maintenant il faudrait agir sur les causes, réclament  Stéphane Marx et ses amis pêcheurs.

Une semaine plus tard, le 27 novembre, Stéphane Marx est revenu au bord de la Loue. Dans cette video, vous verrez les fonds de la Loue comme vous ne voudriez pas les voir…

04 Nov

Et si l’économie venait au secours de l’environnement?

Une étudiante en sciences économiques de l’université de Neuchâtel en Suisse vient de réaliser un mémoire qui pourrait être un outil d’aide à la décision assez utile pour les décideurs politiques des deux côtés de la frontière.

Sandra Gogniat a voulu savoir quel serait l’impact économique si le Doubs retrouvait une belle santé environnementale. La jeune femme est originaire de Saignelégier. Enfant, elle se baignait beaucoup dans le Doubs et elle a une certaine nostalgie de cette époque idyllique. Connaissant les problèmes de pollution du Doubs, elle a voulu que son travail de master soit utile à sa région. Le but de son mémoire est de fournir aux autorités « une mesure concrète des bénéfices d’une restauration possible de la rivière ». Sandra Gogniat a cherché à connaître la valeur de ce patrimoine naturel. Pour cela , elle a construit des outils mathématiques  pour mesurer ce qui est habituellement difficilement quantifiable : le bonheur de pêcher dans une belle rivière poissonneuse. C’est tout l’intérêt de son travail.

L’étudiante a envoyé mille questionnaires à des pêcheurs du Doubs des deux côtés de la frontière, 300 ont répondu et 260 ont été traités. Sandra Gogniat a demandé aux pêcheurs d' »imaginer les changements de comportements qu’ils adopteraient face à un Doubs regorgeant de poissons et libre de toutes interdictions, tel qu’il était quarante ans auparavant. Pour quantifier ses changements de comportement , elle s’est basée sur les coûts des trajets pour les pêcheurs se rendant sur le Doubs.

Résultat : ce bien être retrouvé des pêcheurs correspond à une compensation monétaire de 1450 à 1700 francs suisses par personne et par année. Les pêcheurs iraient pêcher deux fois plus souvent. En France et en Suisse, il y a 30 400 pêcheurs tout le long du Doubs … d’où la conclusion de l’universitaire; elle estime à 48 millions de francs suisses par année le bénéfice  correspondant à l’augmentation  de bien être ressenti par les pêcheurs. L’impact sur l’hôtellerie et la restauration n’ a pas été pris en compte.

Sandra Gogniat espère que son travail arrivera sur le bureau des élus de nos deux pays. »Dès qu’on envisage de restaurer le Doubs, les coûts nécessaires  à l’entreprise viennent tout de suite sur le tapis. Mes résultats visent à contrebalancer la discussion en chiffrant le bénéfice qui découlerait de l’opération ». En attendant, la jeune femme poursuit ses études, elle prépare un doctorat autour de l’environnement et de l’énergie.

Vous pouvez consulter son mémoire en cliquent ici . Vous pourrez lire son mémoire qui a été mis en ligne.

18 Oct

Nouvelle mission d’exploration du gouffre de Jardel du 23 septembre au 1 er octobre

C’était prévu depuis le mois d’avril. La préfecture du Doubs l’avait annoncé, une nouvelle exploration du gouffre de Jardel était prévue pour le mois de septembre 2011. Nous n’avons pas encore les résultats de cette mission réalisée par les démineurs de la Direction Générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises. Ils ont été aidés par les spéléos du Comité Départemental de spéléologie du Doubs.

Selon la préfecture du Doubs, cette « mission a pour objectif d’une part d’évaluer la quantité précise d’obus présents au fond du gouffre et d’autre part de réaliser des relevés topographiques de la cavité. »

Voici une série de photos prises par Laurent Roch de la Direction Générale de la Sécurité Civile.

15 Sep

Campagne de pêche électrique sur le Doubs Franco-Suisse

Après la Loue à Cléron, c’est au tour du Doubs franco-suisse de se faire « ausculter ». Pour se rendre compte précisement de l’état du Doubs franco-suisse, l’Onema et les autorités suisses organisent à partir de samedi 17 septembre une pêche électrique sur six tronçons de la rivière. Cette pêche électrique prendra comme élement de comparaison, une pêche réalisée en 2004. Chaque tronçon mesure entre 100 et 150 mètres et il y en a deux sur le canton de Neuchâtel, deux sur le secteur français et deux sur le canton du Jura. Les résultats seront connus dans au moins deux mois.

Des avancées pour le Doubs franco-suisse

Comme prévu, Suisses et Français se sont retrouvés à Délémont à l’initiative de nos compatriotes hélvétiques pour faire le point sur l’état de santé du Doubs. Une réunion organisée par Philippe receveur, ministre de la République et du canton du Jura. Les maires de Goumois, de Charmauvillers, des représentants de la société de pêche la Franco-Suisse et le sénateur Martial Bourquin se sont rendus à cette réunion.
Le canton du Jura devrait se doter prochainement d’une centrale de mesures en continue pour mieux analyser la qualité de l’eau dans le Doubs. Une méthode que les membres du collectif SOS Loue et rivières comtoises aimeraient voir utiliser pour la Loue. D’après les participants, il y a une vraie prise de conscience du canton du Jura pour améliorer la situation; une nouvelle réglementation plus contraignante est à l’étude pour notamment éloigner l’épandage et le traitement du bois de la proximité de la rivière.
Reste un important point de blocage : l’activité hydraulique sur le Doubs. Les administrations suisses concernées par l’industrie hydraulique ne participaient pas à cette réunion. Les lâchers d’eau trop intempestifs sont nuisibles au bon état des poissons mais c’est aussi une activité économique à préserver . D’autant plus, qu’avec l’abandon progressif du nucléaire, les Suisses vont certainement utiliser plus ce type d’énergie. Le projet de rendre étanche le lit de la rivière La Ronde pour mettre en place une station de turbinage à la Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel) inquiètent les Français et le canton voisin du Jura.

10 Sep

Le sénateur Martial Bourquin interpelle le gouvernement sur les rivières comtoises.

Le sénateur du Doubs (socialiste) et maire d’Audincourt Martial Bourquin vient de poser une question écrite au gouvernement. Voici l’intégralité de ce texte « M. Martial Bourquin attire l’attention de Mme la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement sur la nécessaire intervention de son ministère pour la gestion de la pollution des rivières du Doubs. Suite à un courrier daté du 13 juillet 2011, dans lequel il lui faisait part de ses inquiétudes quant à la surmortalité piscicole dans les rivières comtoises, madame la ministre lui indiquait que ses services allaient étudier les éléments de ce dossier. Il souhaite lui indiquer qu’une réunion est organisée par M. Philippe Receveur, ministre de la République et du Canton du Jura, département de l’économie et de l’équipement, le jeudi 15 septembre 2011 afin d’évoquer ce problème de pollution des rivières comtoises et suisses. Outre les différents éléments déjà présentés dans le courrier, une récente décision de mettre en place une station de turbinage à la Chaux-de-Fonds (Suisse) ainsi que de rendre étanche le lit de la rivière la Ronde suscite de nombreuses questions. En effet, les eaux vont donc rejoindre le Doubs sans avoir bénéficié du filtrage naturel que représentait jusqu’à présent leur infiltration dans le sol karstique. En tenant compte de ces nouveaux éléments, il lui demande de constater le caractère urgent d’une implication des services de son ministère afin que ce grave problème de pollution soit géré par les États suisse et français. »

Le ministère de l’Ecologie et du développement durable n’a pas encore répondu à cette question écrite.

Les conséquences financières de la désaffection des pêcheurs

A une semaine de la fermeture de la pêche à la truite, nous avons voulu rencontrer trois acteurs de la pêche dans la vallée de la Loue. Tous confirment ce que nous évoquions dans le billet du mois de juillet. Cette saison, les pêcheurs n’ont pas pris leurs cartes de pêche. Certains pour préserver les poissons, d’autres n’appréciant guère l’arrêté préfectoral ordonnant la pratique du no kill. Quoi qu’il en soit, les conséquences financières sont importantes pour les sociétés de pêche et les parcours privés. Pour tourner notre reportage, nous sommes allés à Ornans, Cléron et Rurey.

21 Juil

Chute des ventes des cartes de pêche pour l’Amicale de la Haute-Loue

Les chiffres sont éloquents : Cette saison, la société de pêche d’Ornans n’a vendu que 10% des cartes de pêche par rapport aux autres années. L’amicale de la Haute-Loue vend d’habitude entre 850 et 900 cartes par an dont 300 annuelles. A la mi-juillet, la société de pêche n’a vendu que 40 cartes annuelles et 50 journalières. Le président Michel Guyot compte sur les réserves financières de l’Amicale pour passer cette période difficile. Le parcours sera aussi diminué de 800 mètres lors de la prochaine saison; en ne louant plus une petite partie du parcours, cela fait aussi des économies. Il restera aux pêcheurs un peu moins de 6 kilomètres entre Syratu et Notre dame du Chêne en aval. Un parcours qui devrait séduire les amateurs car il y a des poissons !! C’est le nouveau paradoxe de la Loue. Certes, la Loue est loin d’être sauvée et ses admirateurs attendent toujours des mesures concrètes pour améliorer son état mais, cet été, il y a matière à pêcher même si on est loin des populations des belles années ( D’après le bilan présenté en juillet par le syndicat mixte de le Loue, la truite a fortement regressé et l’ombre commun a presque disparu dans la partie basse de la Loue).

   A Ornans, l’amicale avait choisi de lâcher 200 kilos de truites Arc en Ciel à l’ouverture. Aujourd’hui, d’après Michel Guyot, 80% des truites Arc en Ciel sont toujours dans la Loue. Faute de pêcheurs. L’arrêté de la préfecture du Doubs imposant le no kill joue également.  « Normalement, en un ou deux week-ends de pêche, il n’ y a plus rien, précise le président. Mais ces truites Arc en Ciel ne se reproduisent pas et elles risquent de nuire plus tard à la reproduction des truites Fario ». Une fois de plus, l’équilibre est fragile.
Le pêcheur -blogeur Nicolas Germain confirme l’intérêt de pêcher cet été. Sur son blog, il raconte avec talent sa belle journée de pêche chez les Sansonnens. J’ai aussi contacté Pierre Braems du lodge de la Piquette à Rurey. Sa saison est catastrophique, il y a de quoi se faire plaisir mais personne ne vient : une poignée de pêcheurs satisfaits de leur séjour en début de saison et actuellement plus un seul client. Pierre Braems espère que les amateurs de pêche à la mouche viendront en septembre… Mais encore faut-il qu’ils sachent que tout n’est pas perdu pour la Loue.