27 Juin

Bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet : une exposition avec Yan Pei Ming et une « année Courbet »

Yan Pei Ming au musée Nicephore Niepce

Yan Pei Ming au musée Nicephore Niepce

Le 10 juin 1819 dans la vallée de la Loue naissait Gustave Courbet. Pour célébrer les deux cents ans de la naissance du maître d’Ornans, le musée Gustave Courbet proposera une exposition exceptionnelle. Le célèbre peintre Yan-Pei Ming en sera l’invité : il est en train de réfléchir à des oeuvres qui dialogueront avec des tableaux de Gustave Courbet.

« Courbet, c’est un peintre pour les peintres ». En une phrase, le célèbre Yan Pei Ming résume sa relation avec le maître d’Ornans. »L’ensemble de son oeuvre est d’une richesse incontournable. Pour moi, c’est une sorte de consécration de venir exposer au musée Courbet ». Rien que cela … Yan Pei Ming expose dans le monde entier, deux de ses oeuvres sont entrées dans les collections de Beaubourg. Yan Pei Ming est déjà venu « en pèlerinage » dans la vallée de la Loue. Le peintre qui vit et travaille à Dijon, se souvient de sa visite à la source de la Loue. « C’était en hiver, il y avait plein de neige et personne ».

Courbet a provoqué des ruptures, remis en cause des principes établis de la peinture du XIXe. Des transgressions qui fascinent encore les peintres d’aujourd’hui. Ce dialogue entre Yan Pei Ming et Gustave Courbet sera orchestrée par Henri Loyrette, conservateur, historien de l’art et ancien président du musée du Louvre et Frédérique Thomas-Maurin, conservatrice du musée Courbet à Ornans. Originalité de cette démarche, Yan Pei Ming pourrait venir en résidence dans l’ancien atelier de Gustave Courbet à Ornans qui pourrait être rénové pour l’occasion.

Ce projet devait être présenté lors de la session publique du conseil départemental du Doubs de ce lundi 26 juin. Pour la présidente Christine Bouquin,

Courbet est à la fois une figure locale et notre meilleur ambassadeur puisqu’il a fait connaître nos paysages dans le monde entier. En nous saisissant de ce bicentenaire, c’est une impulsion nouvelle pour tout le pôle Courbet et un coup de projecteur national que nous souhaitons donner. (…) Plus largement, ce bicentenaire serait l’occasion d’une approche globale sur le Pays et Pôle Courbet, en lien avec le développement touristique du territoire. Cet immense travail montre notre volonté d’agir. Derrière, c’est tout une dynamique que nous portons avec des retombées positives sur le territoire départemental dans son ensemble.

L’idée de la présidente est de profiter du bicentenaire pour impulser une nouvelle dynamique pour ce pôle Courbet qui comprend le musée mais aussi la ferme de Flagey, l’atelier situé à l’entrée d’Ornans, la source de la Loue, les parcours Courbet et les « grands paysages ». Le conseil départemental « voudrait dépasser largement les 50 000 visites annuelles ». En 2016, il y a eu 51 275 visiteurs. C’est effectivement moins qu’en 2013 : 84 000 entrées. Mais il faut prendre en compte les expositions estivales pour analyser ces chiffres. En 2013, l’exposition Courbet/Cezanne, la vérité en peinture avait bénéficié d’un budget de 700 000 euros alors que pour celle de l’an dernier, Courbet et les Impressionnistes, le montant était de 340 000 euros. En art, le nerf de la guerre est aussi financier.

Une des premières actions sera d’obtenir l’agrément du ministre de la Culture et de la Communication pour inscrire cet événement au titre des commémorations nationales. Le conseil départemental imagine également de faire rayonner l’esprit et l’oeuvre de Gustave Courbet dans tous le département du Doubs en organisant toute une série de manifestations grand public. Cela sera « l’année Courbet » ! L’objectif est de « populariser » cette commémoration « afin que tous les habitants du Doubs et de la Région puissent participer à cet événement, mieux connaître Gustave Courbet et « s’approprier » les différentes facettes de sa vie et de son oeuvre ».  Des propos confirmés lors du vernissage de l’exposition « Histoires d’ateliers, de Courbet à Soulages ».

Laurence des Cars, présidente du musée d'Orsay, Frédérique Thomas-Maurin, conservatrice en chef du musée Courbet, Nathalie Knapp, Peter et Walter Knapp, Christine Bouquin, présidente du conseil départemental du Doubs et Yan Pei Ming

Laurence des Cars, présidente du musée d’Orsay, Frédérique Thomas-Maurin, conservatrice en chef du musée Courbet, Nathalie Knapp, Peter et Walter Knapp, Christine Bouquin, présidente du conseil départemental du Doubs et Yan Pei Ming

Autre proposition de la présidente du conseil départemental du Doubs, la « mise en tourisme coordonnée » des deux sites touristiques majeurs du Doubs : le musée Courbet et la saline d’Arc-et-Senans. La Loue passe non loin du site construit par Claude Nicolas Ledoux et les deux communes sont regroupés au sein de la même communauté de communes Loue-Lison.

Le projet consiste à tout mettre en oeuvre pour réussir cette année 2019 et ainsi repositionner durablement le pôle Courbet sur une trajectoire de progression artistique,culturelle et touristique.

poursuit la présidente du conseil départemental du Doubs. Un projet ambitieux et louable pour la vallée de la Loue. Cette grande exposition et cette « multiplication des lieux de manifestations sur l’ensemble du Doubs » devront se faire « dans le respect d’une certaine maîtrise budgétaire » et dans une cohérence historique : Si Courbet évoque souvent ses séjours à Salins ( La Roche pourrie a été peinte dans ce secteur), le chef d’oeuvre architectural de Ledoux ne s’inscrit pas dans son panthéon pictural.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr