28 Fév

Le Cercle Résolument Amoureux de Courbet craque pour Gustave Courbet

Clara Pretet, Romain Jaillet et François Avilès, les comédiens de Catégorie Libre au musée Courbet d'Ornans.

Clara Pretet, Romain Jaillet et François Avilès, les comédiens de Catégorie Libre au musée Courbet d’Ornans.

C’était une procession pour le rire et sans le pire. Trois religieux, tout droit sortis du « Retour de la conférence » le tableau de Gustave Courbet à l’origine de l’exposition temporaire du musée Courbet, ont guidé les visiteurs le temps d’un samedi après-midi. Un survol en humour du travail fouillé du musée et de l’institut Courbet. Les comédiens bisontins de la troupe de théâtre d’improvisation Catégorie Libre ont surfé sur l’attachement de Gustave à sa région et surtout sa volonté de faire parler de lui. Ce tableau, aujourd’hui disparu,  a été réalisé par Courbet lors de son séjour prolongé en Saintoge en 1862 et 1863. Un pays de vignes et anticlérical qui avait tout pour plaire au peintre d’Ornans, généreusement accueilli par Etienne Baudry dans son château. Les trois compères campent malicieusement le décor en égratignant gentiment Courbet.

« Le Retour de la conférence » est un concentré de provocation au moment même où les Francs-Comtois posent la première pierre du sanctuaire de Notre-Dame-du-Chêne, près d’Ornans. Et voilà le public, assis en tailleur en se tenant la main, embarqué dans une séance de spiritisme !

Le CRAC au musée Courbet d'Ornans

« Cécile Mille, êtes-vous actuellement dans la salle numero 3? »

Cécile Mille est cette jeune fille dont la vision de la Vierge furent à l’origine des pèlerinages à Notre-Dame-du-Chêne. Le chêne à la Vierge est justement représenté dans le tableau de Courbet.
Dernière étape de ce chemin de voix moqueuses, la lecture de l’évangile des noces de Cana (où l’eau est transformée en vin) et de la prière du Notre-Père revus et corrigés par les trois larrons.

« Pardonne-nous notre méconnaissance comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont attaqués ».

La parodie se termine en chanson sur un air bien connu :

« Courbet reviens, Courbet reviens, Courbet reviens parmi les tiens
Du haut du dessin, indique-nous le chemin toi qui dessines si bien ! »

L’ami Gustave était bien là ! Il n’aurait sans doute pas renié cette vision décalée sur son tableau provocateur.

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr