Jean-François Longeot le maire d’Ornans veut que cela se sache ! Oui, il est possible de pratiquer le canoë-kayak sur la Loue. Rien ne l’interdit mais les mortalités de poissons de 2010 ont fortement ralenti la pratique de ce sport dans la vallée.
Tout est parti d’un courrier du collège Pierre Vernier d’Ornans. Le Principal de l’établissement demandait au maire d’Ornans si ses élèves pouvaient de nouveau pratiquer le canoë-kayak sur la Loue. Une interrogation formulée en raison du manque d’informations sur la question. Certes la Loue est polluée mais rien est dit sur les risques sanitaires. On se souvient, en 2010, du climat d’inquiétude, voir de peur avec la mort d’un chevreuil aux abords de la Loue. Quelques mois plus tard, des cyanobactéries étaient incriminées et on sait aujourd’hui que la Loue est surtout malade d’un excès de nitrates et de phospores. Un arrêté préfectoral autorise la pêche mais uniquement à condition de relâcher les poissons. Alors peut-on se baigner, peut-on faire du canoë sur la Loue ? Oui , affirme le préfet du Doubs en réponse au courrier que lui avait adressé Jean-François Longeot à la suite des interrogations soulevées par les enseignants.
« Le suivi assuré par l’Agence Régionale de Santé en période estivale depuis 2010 sur les points de fréquentation de baignade « sauvage » n’a conduit à aucune interdiction de baignade ou d’activités pour des motifs sanitaires. Enfin, les services de l’Etat n’ont à ce jour pas connaissance d’autres pollutions diffuses sur ce cours d’eau qui pourraient motiver un arrêté de restriction des activités nautiques pour des raisons de santé » Stéphane Fratacci, préfet du Doubs.
Comment réagissent les professionnels des activités nautiques dans la vallée de la Loue ? « On est content de savoir que l’on ne va mourir ! « ironise Emmanuel Caillot, le responsable de la base de loisirs à Ornans. Sa structure a souffert de ce climat de défiance. Les poissons morts, cela n’incite pas vraiment à une petit plongeon. Aujourd’hui encore, cette mauvaise image de la rivière a un impact sur son activité. Les scolaires ne choisissent que très rarement les sorties en canoë-kayak. « Avant, on faisait 400 personnes par jour maintenant seulement une centaine ». Même son de cloche un peu plus en aval, à Ounans (entre Quingey et la confluence avec le Doubs). « La pratique locale et régionale a quasiment disparu. Les parents refusent que leurs enfants fassent du canoë-kayak. Ils ont peur » me raconte la responsable de Val’Nature. Par contre, pas de problèmes avec les touristes, qui, eux, ne voient que la beauté de la rivière. Alors, pour terminer votre lecture, je vous propose une video piochée sur internet . Elle a été tournée en 2010 et … elle fait rêver !
Isabelle Brunnarius