19 Juin

Nouvelle mortalité de poissons sur le Doubs Franco-Suisse

Les alevins piégés par un dysfonctionnement du barrage du Refrain le 16 juin 2013

Les pêcheurs de la  Franco-Suisse sont en colère. Le printemps avait pourtant laissé germer quelques espoirs… Les mortalités de janvier dernier avaient fait réagir la préfecture et une nouvelle méthode de travail entre les différents barrages du Doubs Franco-Suisse avait commencé à être appliquée.

« Les pêcheurs et autres amoureux du Doubs se réjouissaient d’une grande réussite de la fraie des truites et des ombres, suivie d’une bonne préservation des alevins par l’efficacité évidente des mesures en place. Les grandes eaux de ce printemps avaient en outre contribué à garder la rivière dans un état de propreté que personne ne se souvient avoir vu de manière aussi durable depuis bien longtemps. » La Franco-Suisse

Et puis patatra ! Patrice Malavaux, le garde pêche de la Franco-Suisse, fait une macabre découverte le 16 juin dernier :

« Nous avons collecté près de 600 cadavres sur quelques stations dont certaines se trouvent à près de 15 kms en aval de l’ouvrage. Cela en fait un nombre incalculable sur l’ensemble du linéaire. Nous sommes dans la période la plus sensible de l’année avec notamment le développement des alevins de truites et d’ombres, ainsi que des autres espèces les accompagnant »

La préfecture du Doubs, avertie par la Franco-Suisse, vient de réagir à l’issue d’une réunion avec les exploitants et les autorités suisses :

« Sur tous ces sujets, plan de modernisation des bâtiments d’exploitation, refonte des plans d’épandage, optimisation du réseau des eaux usées, construction / modernisation des stations d’assainissement, actions pédagogiques, transmission des bonnes pratiques, espaces naturels sensibles …, des moyens financiers, techniques et scientifiques très lourds sont mobilisés et témoignent de notre volonté collective d’aboutir. Tout est mise en œuvre pour éviter que de compromettre l’équilibre fragile obtenu par les efforts conjugués. »

Alors que s’est-il passé? Pour Jean-Pierre Lalle, directeur de groupement d’exploitation hydraulique Jura Bourgogne pour EDF,

« Cette mortalité est regrettable. On s’investit vraiment avec les deux autres barrages pour diminuer l’impact sur l’environnement. On a beaucoup progressé. A la suite d’un incident technique, les machines se sont arrêtées automatiquement par sécurité. L’équipe du week-end est venue pour réparer mais il y a eu effectivement une variation de débit brutale que justement en temps normal, nous cherchons à éviter ».


La semaine prochaine, des travaux vont être entrepris pour identifier l’origine de la panne. Un travail en concertation avec le barrage du Châtelot pour éviter les variations de débit.

Des explications qui n’apaisent pas totalement la colère de Christian Triboulet, le président de la Franco-Suisse :

« On nous promet éternellement des progrès, mais ce sont à chaque fois de nouvelles anomalies qui surviennent. Les conséquences catastrophiques sur la rivière, elles, restent les mêmes ».

Effectivement, cet accident arrive vraiment à un  mauvais instant.  C’est à la fois une période cruciale pour la croissance des poissons et c’est le moment où les nouvelles bonnes intentions des producteurs d’électricité commençaient à porter leurs fruits.

Isabelle Brunnarius