La 2cv est la voiture mythique par excellence et c’est avec elle que je vais partir entre Narbonne, Gruissan et Fontfroide découvrir les Corbières. Prêts pour le Paris-Dakar des Corbières !
Elles sont là ces voitures à nous attendre, alignées comme pour un départ façon « 24 heures du Mans » mais en mode Pépère. Aujourd’hui, Loca 2cv, situé à Narbonne, nous propose une petite balade qui me semble fort sympathique sur les chemins de traverse en Pays Narbonnais.
Il fait un peu frais mais très beau en ce petit matin, après une nuit passé au Château de l’Hospitalet.
J’ouvre une parenthèse, le Château de l’Hospitalet est une très bonne table et propose des chambres toutes refaites depuis quelques mois, à la déco soignée qui nous permettent de dormir au calme de la garrigue. Et comme tout bon Château qui se respecte nous trouvons ici une gamme de vins qui mérite vraiment de figurer sur nos tables.
Mais revenons à mon « aventure » du jour. Nous allons partir à la découverte de l’arrière Pays Narbonnais au volant de ces 2cv alignées là sous nous yeux. Elles sont belles, brillantes, on diraient qu’elle sortent de l’usine.
Pour cette aventure je suis accompagné de deux collègues qui, une chance pour moi et moins pour eux, n’ont pas le permis donc qui va conduire la deudeuche ? Ben Bibi !!!!
Retour vers le Futur !
Comme c’est moi qui vais conduire, bon prince, mon bon cœur me perdra, je laisse mes copilotes d’un jour choisir notre bolide.
Le choix se porte sur la rouge, le « Rouge Ferrari » pour un équipage d’exception, mais bon avec une deudeuche…
Il est temps de partir, chacun regagne son véhicule, mes co-pilotes : Kévin s’assied à la place dite « du mort » et Amaury, plus prudent et plus sage, à l’arrière.
Pour ma part je prends le volant, quel plaisir de retrouver une voiture où tout est si …. basique et ô combien robuste et efficace. LA voiture qui, quand on tombait en panne nous permettait de jouer les Mac Gyver de la réparation. Je l’avoue, ce retour vers le passé, retrouver ma première voiture, me rends un peu… certes nostalgique, mais également nerveux.
Le levier de vitesse, le frein à main, le volant, que de souvenirs me reviennent. Arrive le moment tant attendu : démarrer le moteur, entendre ce bruit si particulier que nos « hybrides » ou autres modèles d’aujourd’hui ne peuvent reproduire.
Nous partons en groupe, c’est un convoi 2cv qui s’ébranle. Notre chef de file, le patron de Loca 2cv, nous propose un petit tour de parking pour nous refamilliariser avec la conduite folle de la 2cv. Je n’avais pas trop fait attention à sa recommandation : »laissez pas mal d’espace entre vous pour le freinage ». Et oui le freinage… Quand il a fallu freiner j’ai appuyé sur la pédale et ….. le temps pour m’arrêter m’a paru long…. Bien sur je n’en ai rien dit à mes 2 co-pilotes, et pas de casse.
Pour quitter le parking nous devons effectuer un démarrage en côte, alors pour ceux qui n’ont pas eu la joie de connaitre le temps de réaction d’une 2cv pour atteindre une vitesse de pointe il est difficile d’imaginer le challenge. Mais là, aujourd’hui je suis le Sébastien Loeb de la 2cv !
La preuve de ce que j’avance mes deux co-pilotes en feront l’expérience plus tard au cours de notre balade.
Notre périple commence par un bout de « grande route », paysages superbes, vues magnifiques sur les vignes et la mer et ce jusqu’à Gruissan.
Gruissan, et le 1er rond-point ! Comme je disais tout à l’heure qui n’a pas conduit de 2cv ne peut imaginer sa ….. tenue de route. Alors comment ne pas démontrer celle-ci à Kevin et Amaury. Personne n’arrive sur le rond-point lorsque je me présente alors je ne freine pas et hop c’est parti pour un tour complet à la vitesse folle de 40 km/h avec la suspension 2cv, « Space Moutain » de Disney est ridicule à coté de ma conduite sur ce rond point !
Nous quittons enfin les « grandes routes » pour traverser la forêt, les vignes, de magnifiques petits villages….
Les routes ou chemins que nous empruntons ont des « nids de poule » ou coupe vitesse (dans les villages) pas grave je ne vais pas les éviter ou freiner je suis en 2cv je passe partout !
Mon but, là, est de démonter à mes acolytes combien la 2cv est une voiture sûre, bon, bien entendu, cela dépend aussi de celui qui la conduit.
Il y a parfois des flaques sur les chemins de terre et je retrouve mon âme d’enfant en y passant (bon j’avoue je continue aujourd’hui, pour ça, je n’ai pas grandi). Kevin a levé sa fenêtre pour faire des photos, le film et je ne sais comment il s’est débrouillé mais il a trouvé le moyen de se faire asperger par de l’eau plus ou moins boueuse, les risques du métier de co-pilote !
Le gendarme de Saint Tropez
Alors que nous sommes sur un beau chemin au milieu de nulle part dans la garrigue narbonnaise je ne peux m’empêcher de penser à la sœur du Gendarme de St Tropez. Le petit groupe s’arrête 2 minutes pour donner les dernières directives afin de rejoindre l’Abbaye de Fonftroide terme de notre périple.Nous en parlons avec le chauffeur de la 2cv qui me suit de nos souvenirs cinématographiques. Il m’avoue y penser mais n’ose pas le faire, de plus ses co-pilotes à lui ne veulent pas.
Nous repartons, je laisse filer la voiture devant moi, mes co-pilotes ne comprennent pas. Je démarre, je passe la 1ère et c’est parti pour un remake de « douyoudou St Tropez« . Comme dans le Gendarme nous sommes ballotés à droite et à gauche … Le gamin qui sommeillait en moi vient …. encore de se réveiller. Un vrai moment d’anthologie que ni mes co-pilotes ni ceux qui nous suivaient n’oublieront.
Quelques kilomètres plus loin, nous voilà au terme de notre voyage au volant de ce véhicule unique. En sortant, Kevin me fait remarquer que de toutes les 2cv présentes, la plus sale est la notre, et pour ceux qui ont eu une 2cv arriver à la salir en passant partout …. le Sébastien Loeb de la deudeuche c’est qui ? Pardon aux propriétaires et mes co-pilotes d’un jour, j’espère qu’ils comprendront.
Je vous conseille cette balade, ou si vous vous mariez sur le narbonnais louez une 2cv c’est …. « trop bien » !