A l’occasion des Fêtes de Pâques quatre tapisseries du XVIIe siècle évoquant la vie de Saint Étienne seront présentées dans le chœur de la cathédrale du 19 au 31 mars.
La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse possède un ensemble unique d’une trentaine de tapisseries destinées au culte, datant du XVIe au XVIIIe siècles et classées Monuments historiques.
Souffrant de dégradations dangereuses et de déchirures liées aux modes d’accrochage ainsi que de décolorations dues à une exposition permanente à la lumière, elles ont été déposées il y a quelques années et enlevées aux yeux du public.
Une étude commandée par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) a permis de mettre au point un système d’accrochage sans dommage pour les tapisseries, grâce auquel quatre pièces uniques seront ainsi montrées au public provisoirement dans les stalles du chœur du 19 au 31 mars prochains.
Aujourd’hui avait lieu le montage de cette exposition auquel j’ai eu le privilège d’assister.
Mais que sont ces tapisseries? Les tentures de la vie de saint Étienne : une œuvre majeure
Commandées en 1608 par Jean Daffis, Évêque de Lombez (Gers) et prévôt du chapitre de la Cathédrale Saint-Étienne, ces tentures de 2 m de haut et de près de 5 m de large, faisant partie d’une série de 8 tapisseries, illustrent les miracles de Saint Étienne ainsi que des moments de sa vie, ici l’ordination, la lapidation, le transfert des reliques et l’ensevelissement du Saint.
Mais au-delà de l’iconographie religieuse, ces tentures représentent des scènes vivantes et colorées, chargées de nombreux personnages richement vêtus et de riches décors, dont le détail des fonds, des arbres ou des éléments d’architecture témoignent de la maitrise technique des tapissiers de ce tout début du XVIIe siècle. De plus, chacune est dotée d’une longue inscription, au bas de la tapisserie, décrivant l’iconographie de la scène ainsi que des armoiries de l’Évêque de Lombez.
Les tapisseries de Saint Étienne : Le Retour
En ce jeudi après midi, alors que non loin de là le tumulte de la manifestation des lycéens et étudiants raisonnait dans les rues de Toulouse, me voilà plongé dans le silence de la cathédrale.
Seul bruit arrivant à mes oreilles, celui de quelques chuchotements provenant des artisans en charge de l’accrochage et des personnels de la DRAC.
Déjà trois des quatres tapisseries sont en places. Nous n’aurons que quelques jours pour voir ces œuvres uniques. En effet afin de maximiser la conservation, la protection de ce patrimoine il a été décidé par la DRAC et la Préfecture de la Haute Garonne (propriétaire de la cathédrale et ses trésors) de ne montrer ces tentures qu’à Pâques et pour Noël.
Je m’approche de ce petit monde qui s’affaire autour de la dernière tapisserie à mettre en place : « l’Ordination de Saint Étienne ».
Au pied de l’Autel deux artisans, venus de Paris, les mains gantées, aidés par Nadège François, restauratrice textile installée à Toulouse, attachent la tapisserie de presque 25 kilos à la tringle faite pour elle.
Tout est fait avec précaution et minutie car il est hors de questions d’abimer la tenture. Une fois ce travail fini la tapisserie roulée est portée à l’aide d’une bâche vers son lieu d’exposition.
Le choix de l’endroit exact de l’accrochage se fait alors à cet instant, choix collégial des accrocheurs, des membres de la DRAC présents et un peu de moi (j’ai eu le loisir de donner mon avis).
Une fois la tringle fixée sur les Stalles, la tenture est dépliée telle une voile s’ouvrant au vent.
Après une journée de travail, les quatres tentures sont en placées et enfin prêtes à dévoiler leur beauté à nos yeux et ce pour 13 jours.