ATTRAPE-MOI SI TU PEUX – Le collectif Jour de Colère avait appelé à une manifestation ce samedi à travers tout le pays dont Toulouse. La place du Capitole a été le théâtre d’affrontements verbaux et physiques.
« Bonjour, excusez-moi, que se passe-t-il?« , demande une mère de famille avec sa fille aux journalistes. Le collectif Jour de Colère organisait ce samedi après-midi un rassemblement contre la politique du gouvernement. Devant l’estrade, une bâche où l’on pouvait lire une revendication d’ouvrir une « instruction (…) par le parquet de Paris contre [Jack] Lang, [Pierre] Moscovici [et François] Hollande pour viol sur mineur« . Sur les visages des passants, des mines déconfites. « Ouh là-là, fuyons ! » argue un jeune couple « venu en vacances » à Toulouse.
Pirates des Caraïbes, Gladiator …
Il y a plus de membres du service d’ordre que de manifestants. Les hommes du S.O. sont cagoulés pour certains, casqués pour d’autres; tous vêtus de noir avec des tatouages univoques et lunettes de soleil, ils sont sur le qui-vive. L’ambiance est tendue. Un jeune homme, d’1m65 environ, au visage découvert porte un t-shirt « Anti-antifa ». Sur cette place bouclée par des barrières, la sono crache des bandes-originales comme le film Pirates des Caraïbes ou encore Gladiator. « Non au gender« , « la dictature, c’est maintenant! » pouvait-on lire sur des pancartes. Officiellement dissoute, un autre homme brandit le drapeau de l’Oeuvre française et pavane dans l’espace vide mis à disposition.
Les premières échauffourées arrivent très rapidement. Les joutes verbales sont d’un dialogue de sourds. Les affrontement se concentrent partout sur la place et de manière irrégulière. Manifestants contre « antifa » puis contre-manifestants qui certains veulent en découdre avec les forces de l’ordre. Un homme tombe lourdement, une chaise vole dans les airs, les cendriers des terrasses adjacentes pleuvent. Un policier d’une CRS sera légèrement blessé au visage.Coups de matraque télescopique, jets de gaz lacrymogène, la réponse des fonctionnaires de police ne tarde pas mais sera difficile. « Nous sommes en sous-effectif« , dit un officier.
Là, de tout nouveaux mariés traversent la place du Capitole qui commence à certains endroit par être saturé de lacrymogène. La jeune mariée laisse échapper quelques larmes. 16h30, les manifestants plient bagage. Les contre-manifestants et passants huent les organisateurs et le S.O. escortés par les policiers de la CRS.
La dispersion, c’est le moment le plus tendu dans une manifestation. Sur plusieurs heures, les charges tantôt musclées, tantôt préventives, devront être nécessaires pour faire évacuer les groupes de militants antifascistes très mobiles et les curieux en manque d’adrénaline avec la police.
Le calme revenu, un homme provoque une dernière fois les policiers en chantant « gazez-moi, gazez-moi!« . 18h, les promeneurs regagnent la place du Capitole, comme si rien ne s’était passé.
Voir ci-dessous le reportage de France 3 Midi-Pyrénées.