14 Fév

Douce Saint-Valentin dans les rues toulousaines

DES HOMMES ET DES MACHINES – Quand les agriculteurs manifestent, ils ne font pas les choses à moitié. «Plus de 200 tracteurs et 2.000 participants» selon les organisateurs. La situation a été tendue à de nombreuses reprises mais la manifestation s’est bien terminée à l’heure de la dispersion.

Près du Stadium de Toulouse, des tracteurs. En cette fin de matinée, plus de 50 machines sont déjà présentes le long du bras inférieur de la Garonne. Le cortège s’élance après plus de trente minutes de retard avec en tête près de 2.000 participants qui se dirigent vers la préfecture de la région. Les manifestants passeront devant le Conseil régional, le Palais de justice, longeront le jardin du Grand rond et le Monument aux Morts. Les coups de klaxon sont permanents, les prises de parole au micro elles sont plus discrètes.

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On m’avait prévenu que les manifestations d’agriculteurs pouvaient être impressionnantes tant visuellement que par l’ambiance qui pouvaient s’y dégager (ex : précédente manifestation, sous Sarkozy, près de la fédération UMP-31). Celle de ce 14 février 2014 n’est pas la première pour moi.

Si l’ambiance sur l’ensemble du parcourt est bonne enfant, lorsque le cortège arrive sur la place Saint-Étienne, la situation devient tendue. Pendant que la délégation est reçue chez M. le préfet, le cortège des manifestants se scinde en deux. Près du Monument aux Morts, un pneu est brûlé. Les pompiers n’interviendront que plusieurs de dizaines minutes plus tard.

Pendant ce temps, le fumier est livré devant le barrage établi par les policiers de la CRS. Face aux manifestants, un camion à eau. Le dispositif policier est important, les autorités préfèrent prévenir que guérir. Au début, l’odeur du fumier est forte mais finalement on s’y habitue. Il y a quelques mouvements de foules, mais rien de particulier pour le moment. Des œufs et des peaux de bananes sont jetés en direction du barrage qui bloque la rue de Metz. Une fois que tout le fumier accompagné de pneus est déversé, des machines agricoles reforme une montagne. A de nombreuses reprises, le camion à eau sera utilisé, des cris d’indignations se font entendre, les esprits se délient et des échauffourées avec les forces de l’ordre apparaissent. Une charge des policiers de la CRS agrémenté de plusieurs coups de gazeuses lacrymogènes fait disperser provisoirement la foule qui tousse et pleure.

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La discussion est houleuse entre manifestant et policiers en civil de la sécurité publique. L’un des commissaires est apostrophé à de nombreuses reprises. Alors que le canon à eau largue son liquide, nous sommes mouillés légèrement en raison du vent. La surface de l’objectif est humide, impossible de faire la mise au point. Il faut shooter à l’aveugle bras vers le haut. Un confrère photojournaliste est blessé aux cervicales «par un projectile», il sera brièvement hospitalisé. Les manifestants le promettent, «ils reviendront».

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