C’est fou comme un horizon peut vite s’éclaircir. Après une fin de saison régulière gâchée, l’Elan s’est retrouvé 4e, perdant la perspective de l’avantage du terrain en demi-finale des playoffs, et donc, un peu de ses rêves de doublé… Et puis, surprise : Nanterre élimine le leader, Gravelines-Dunkerque, en deux manches. Voilà que Chalon retrouve une position de force, pour peu de franchir le premier obstacle. Car Roanne est capable de ruiner définitivement les espoirs chalonnais. L’Elan saura-t-il saisir cette deuxième chance dont il n’osait rêver, il y a une semaine encore ? Verdict ce samedi 18 mai, après le match 3 décisif contre la Chorale (19h, au Colisée).
En sortant le BCM Gravelines-Dunkerque, Nanterre a réalisé un énorme exploit. L’équipe de Pascal Donnadieu est en très grande forme, et sera un adversaire redoutable pour le club qui la retrouvera au tour suivant. Mais si c’est l’Elan, le champion aurait tout de même l’avantage du terrain (dû à son classement, 4e), et aurait bien plus de chances d’atteindre la finale que s’il lui avait fallu aller gagner un match (au moins) dans le Nord. Nanterre a donc « nettoyé » radicalement la partie de tableau de Chalon, qui a désormais une voie royale à emprunter vers la finale du championnat. A condition de finir le boulot contre Roanne… Or, sur les deux premières manches, l’Elan a montré un inquiétant double visage.
Vainqueur tranquille à l’aller (78-68), les Chalonnais se sont relâchés au retour, s’inclinant à Vacheresse 84 à 72… Plus que la défaite, c’est l’attitude de certains qui a surpris. Blake Schilb, par exemple, s’est fait sérieusement recadrer par son coach dès le début du match pendant un temps-mort. Marcus Denmon a vendangé de nombreux tirs pourtant ouverts toute la soirée. Ilian Evtimov, leader offensif du premier match, a été très discret. Pire, la défense n’a jamais semblé en mesure de contenir les trois atouts maîtres de Roanne : le pivot Coleman Collins (23 points et 8 rebonds), le « Coyote » William Gradit (énorme sur la série, avec 17,5 points de moyenne, à 9/13 aux tirs longue distance) et le shooteur Steven Gray (18 points à 6/9 aux tirs à 3 points).
Après une saison cahotique, l’Elan Chalon a une occasion unique de se replacer en position de force.
Ce soir, pour la belle, les cadres de l’équipe devront impérativement faire mieux. Retrouver de la dureté collective en défense, avant toute chose. Et se créer des solutions pour que Blake Schilb n’ait pas à forcer son jeu. Si Chalon veut se qualifier, il faudra que chacun apporte sa pierre, JBAM en défense au relais de l’efficace Shelden Williams, mais aussi Evtimov, Tchicamboud, ceux qui ont l’expérience des grands rendez-vous. Tous devront peser dans ce match décisif, le plus important pour le club depuis la fin de l’Euroligue.
En cas de victoire, les champions arriveraient en demi-finale reboostés, prévenus de la qualité de l’adversaire (pas de risque de le sous-estimer) et avec l’avantage majeur du terrain en cas de match d’appui. Un défi largement à la mesure de l’Elan.
Après une saison longue et cahotique, l’Elan Chalon a donc une occasion unique de se replacer en position de force pour tenter de conserver son titre de champion. Une deuxième chance à saisir, pour ne pas mourir avec des regrets, et mettre un terme, prématurément, à la plus belle période de l’histoire du club. Les dés sont jetés.