La Ligue Nationale de Basket lance ce week-end la première édition de la « Disneyland Leaders Cup », dans le célèbre parc de Mickey, compétition qui remplace la Semaine des As. Le but ? Attirer le grand public vers un événement basket, traditionnellement réservé aux puristes. Disney ou pas, Chalon est tenant du titre (vainqueur à Roanne l’an passé) et entend bien, de nouveau, attraper la queue du Mickey. En jeu cette année, et ce n’est pas neutre, une enveloppe de 100.000 euros promise au vainqueur. Sports Bourgogne sera sur place pour vous faire vivre la compétition, entre autres pour tendre le micro à Dingo, Donald et Tic & Tac. Du lourd.
Bonne ou mauvaise idée ? Trop tôt pour le dire. Ce qui est sûr, c’est qu’en s’associant avec Disneyland Paris pour créer une nouvelle compétition, la LNB veut faire parler d’elle. Le basket français rêve ainsi (et ce n’est pas nouveau) de sortir de l’anonymat médiatique dans lequel il est plongé depuis trop longtemps. La tentative a le mérite d’être originale, mais un peu déroutante. La Semaine des As était un rendez-vous apprécié du public (mis à part le fiasco de l’édition paloise en 2011, les affluences étaient très correctes), qui commençait à être bien identifié par les médias, même nationaux. Le risque est évidemment, en rebattant les cartes, de brouiller le message et de perdre le bénéfice de cette expérience. Et puis disons-le tout net, le nom de la nouvelle coupe n’est pas une réussite. Pas le plus facile à retenir, encore moins à répéter : « c’est quoi ton truc là, la Disney quoi ? », a-t-on sans doute beaucoup entendu dans les rédactions. Bref, c’est un vrai pari, mais il en faut parfois pour que les choses changent. Il sera gagnant si les médias en parlent plus, et si le public basket s’y retrouve aussi. Un grand écart délicat, mais peut-être pas impossible.
Côté sportif, les matches se joueront dans la Disney Event Arena, configurée pour accueillir 5.000 spectateurs (capacité classique des salles françaises, sans doute bien adapté à la compétition). David Cozette, rédacteur en chef à Sport+, en a tweeté une photo :
Pas ridicule du tout, à vue de nez, à voir le confort sur place. Les tribunes derrière les paniers ont l’air petites… Pour le reste, ça devrait faire l’affaire.
Chalon, candidat sérieux
Sportivement, il y a du mieux dans la formule. Cette fois ce sont bien les 8 premiers clubs du classement de la Pro A à la fin de la phase aller qui sont retenus (et non plus les 7 premiers et le club hôte du tournoi). Plus juste, même si le dernier ticket s’est joué à la différence de points entre plusieurs équipes, dont Dijon… Dommage. Autre changement, les quarts de finale se jouent sur une seule journée, le vendredi, et non plus sur deux jours. Plus ramassé, plus dense, plus facile aussi à couvrir pour les médias. Voici le programme du vendredi 15 février 2013 :
13h : Le Mans / Roanne
15h30 : Gravelines-Dunkerque / Lyon-Villeurbanne
18h : Strasbourg / Orléans
20h30 : Paris-Levallois / Chalon-sur-Saône
A priori (même si tout peut arriver, c’est le charme de la chose) Le Mans, Gravelines-Dunkerque et Strasbourg partent favoris. Chalon aussi. L’Elan a battu le PL en championnat (91-79, début décembre au Colisée) grâce à un énorme dernier quart-temps. Mais c’était Brion Rush qui avait fait basculer le match, et le joueur a quitté le groupe. Ce sera cette fois à Marcus Denmon, remis sur pied, d’enfiler le costume de shooteur.
Paris-Levallois a le meilleur cinq de départ de la Ligue (avec Albicy, Diot et le duo US Williams-May, impressionnant dessous) mais a un banc un peu juste. Chalon devra absolument maîtriser le tempo, et compter sur une grosse présence des pivots Shelden Williams et JBAM pour rivaliser. Et puis l’Elan a pris l’habitude de s’appuyer sur un Blake Schilb en feu dans ce genre de compétitions. Toujours affamé et saignant dans les rencontres décisives, le meilleur joueur de la saison dernière sera probablement encore motivé pour montrer qu’il est toujours le patron du championnat de France.
Evtimov fera son retour dans l’effectif, remis de sa blessure au mollet. Pour la première fois depuis le début de la saison, Gregor Beugnot peut donc s’appuyer sur son équipe au complet. L’entraîneur l’a dit, l’objectif c’est la victoire. Même si, sur RMC, il s’est voulu prudent : « Comme c’est à élimination directe, les équipes peuvent craquer, même avec une avance à la mi-temps, souligne-t-il. On a des surprises tous les ans. Il faut préparer les joueurs à ne pas craquer. Il va y avoir de belles rivalités, de beaux combats. Il faudra être prêt, ça va être très dur. »
L’an dernier, en annonçant l’ambition de Chalon une semaine avant la Semaine des As, Beugnot avait provoqué un déclic dans l’état d’esprit de son groupe. A voir si la magie peut fonctionner au pays de Disney, dans un contexte bien plus compliqué cette saison (élimination prématurée en Euroleague, puis en coupe de France, départ précipité de Lauvergne, blessures en série…). Après plusieurs mois délicats, Chalon a l’occasion de faire son grand retour sur le devant de la scène.
Et sur Twitter, en tout cas, Steed Tchicamboud a déjà l’air très motivé…
Pour revoir les images de la victoire de l’Elan Chalon à la Semaine des As 2012, à Roanne, visionnez le documentaire de France 3 Bourgogne, à partir de 2’45 ».