Depuis la fin de l’Euroleague, et la déception de ne pas avoir pu se qualifier pour le Top 16, Chalon s’est fait doubler par Gravelines-Dunkerque et Strasbourg au classement de la Pro A. Mais le champion n’est pas mort, loin de là. Troisième à seulement deux victoires des co-leaders, l’Elan avance et garde, malgré les blessures, l’ambition de conserver son titre de champion de France. Nicolas Lang y croit. A bientôt 23 ans, l’arrière formé au club joue sa 3e saison pleine dans le groupe pro. Pour Sports Bourgogne, il fait le point sur une saison forcément moins « parfaite » que la fantastique dernière, mais pas perdue pour autant.
Sports Bourgogne – Vous restez sur deux déplacements difficiles, à Orléans et Limoges, soldés par une courte défaite puis une courte victoire. C’est satisfaisant ?
Nicolas Lang – C’est la preuve qu’au basket, ça se joue à rien. A Orléans, Chris Hill plante un gros shoot à la fin, Marcus Denmon a la balle de match et ça ne rentre pas… C’est con, mais ça arrive. Après, ce qu’on fait à Limoges, dans la plus grosse ambiance du championnat je pense, c’est fort aussi, être à -9 et revenir, pour gagner de peu. C’est le genre de match qui fait du bien à tout le monde, une vraie victoire d’équipe.
Et mine de rien, l’Elan Chalon est solide 3e, sans faire trop de bruit, alors qu’on parle plus de Strasbourg et Gravelines-Dunkerque en ce moment…
Ces équipes-là méritent ce qu’elles ont, ce sont les deux premières, les deux finalistes de la Leaders Cup… Si tout le monde parle d’eux, à la limite, tant mieux pour nous ! Ca nous permet de bosser tranquillement. Après la saison dernière, les gens en attendaient tellement que dès qu’on perd un match, tout le monde dit « Chalon, c’est fini ». Mais une saison où on fait un triplé, ça ne nous arrivera sans doute qu’une fois dans une vie ! Nous on reste concentré, on sait qu’on peut revenir fort pour les playoffs.
Pour jouer le doublé, forcément ?
L’avantage du terrain sera déterminant, mais je pense qu’on peut aller gagner partout en playoffs. Cette saison, nous avons été vite sortis de la coupe, et de la Leaders Cup, donc comme nous restons des compétiteurs, il nous reste un objectif. On va tout faire pour l’atteindre.
Quelques mois après la fin de l’Euroleague, avec le recul, qu’est-ce que tu gardes de cette expérience ?
Ca a sûrement été un handicap physiquement, à un moment. Pas au niveau des déplacements, mais au niveau de l’intensité des matches. A côté, l’Eurochallenge c’était de la rigolade. Ca a entraîné beaucoup de fatigue, c’est sûr. Mais en même temps, ça nous a apporté beaucoup. On a perdu des matches sur des détails, après avoir eu de l’avance… Ca nous a appris à ne jamais relâcher notre effort. En Euroleague, tu as 15 points d’avance et deux minutes plus tard, tu as perdu deux ballons, et les mecs sont revenus à égalité. Je pense que ça peut nous aider dans la gestion des prochains matches importants.
« L’Euroleague, tu peux la regarder à la télé. Mais tant que tu n’es pas sur le terrain, tu ne peux pas comprendre. »
La réception du Maccabi Tel Aviv, et la démonstration de basket au Colisée, ça a été le moment le plus dur ?
Oui je pense. On avait joué les Polonais, et puis à Berlin on avait failli gagner. Quand Tel Aviv est arrivé, il y avait de l’euphorie, on n’avait pas de pression. Sauf que ce n’est pas un club qui vient en se disant « Chalon c’est des petits », non. Ils auraient joué pareil contre des cadets. Toujours concentrés. C’est très impressionnant. L’Euroleague, tu peux la regarder à la télé, mais tant que tu n’es pas sur le terrain tu ne peux pas comprendre.
En y repensant, vous n’avez presque jamais joué avec l’équipe type du début de saison… Quand on voit que vous ne passez pas loin du Top 16, c’est un regret pour toi ?
C’est un regret mais pas une excuse. Moi je ne suis pas un mec qui me dit « tiens si on avait été au complet, on aurait pu peut-être… » Non. Et de toute façon, à la fin de la saison, tout le monde s’en fout. Personne ne va dire « Chalon a joué sans untel à un moment ». Et puis nous, la saison dernière, on a bien du à un moment profiter d’une absence chez telle ou telle équipe. C’est comme ça.
Malgré tout, le contexte est encore compliqué aujourd’hui, avec toujours des blessures…
Oui Ilian ne s’entraîne pas, Steed est toujours blessé au mollet… C’est compliqué c’est sûr. On n’a jamais vraiment eu tout le monde à l’entraînement. Le retour de Marcus (Denmon) fait du bien, surtout qu’il est resté pendant sa blessure, ce n’est pas quelqu’un qui débarque de nulle part. Maintenant il faut espérer qu’on récupère tous les joueurs au plus vite.
A Orléans, Gregor Beugnot a pointé le manque d’apport du banc. Il vous en a reparlé depuis j’imagine ?
Oui il nous a parlé. Après, personnellement, je m’entraîne toujours pareil. Et je sais quand je suis nul, et quand je joue bien. Dans une saison, il y a des cycles, il faut continuer à travailler dur.
L’an passé, vous donniez l’image d’une bande de copains, et cette saison, le départ brutal de Joffrey Lauvergne a fait beaucoup parler. Comment tu as vécu ça ?
J’ai vécu ça comme un joueur professionnel. Il a eu l’opportunité de partir à l’étranger, il l’a fait. Ca ne m’étonne pas d’ailleurs, et ce qu’il a fait en Espagne, dans un gros club comme Valence, c’est fort. Après, en terme d’ambiance, tout n’a pas été tout rose l’an dernier non plus. Il ne faut pas dramatiser, et rester concentré sur le basket.
Tu arrives en fin de contrat à Chalon. Jouer à l’étranger un jour, c’est aussi quelque chose qui te tente ?
Je pense que tout le monde a envie de ça. Même si la Pro A était le meilleur championnat en Europe, d’ailleurs, j’aurais quand même envie d’aller voir ailleurs, parce que j’aime bien voyager et découvrir. Mais après, c’est bien aussi de faire sa place dans un club, petit à petit… A Chalon, on me donne ma chance, je joue, et je profite aussi d’une équipe qui tourne bien.