Les noms de Ada Lovelace, Grace Hopper, Anita Borg, ils vous disent quelque chose ? Elles sont des pionnières de l’informatique, du premier programme au XIXè siècle, aux prémices du courriel. Et pourtant, aujourd’hui, en France en tout cas, les femmes sont très minoritaires dans les métiers du numérique. Et c’est bien dommage.
Ada Lovelace, c’est la femme qui a créé, au XIXème siècle, le premier programme informatique…
Grace Hopper, c’était une ingénieure de la Marine américaine, a elle créé le premier langage informatique, en 1959 – c’est d’ailleurs à elle que certains attribuent l’invention du mot bug en informatique (mais c’est pas vrai).
Enfin, Anita Borg, elle aussi informaticienne américaine, a travaillé sur des systèmes mémoriels à haute vitesse… qui ont grandement contribué à l’invention du courriel. C’est d’ailleurs en créant une liste de distribution dédiée aux femmes dans l’informatique qu’elle a avancé dans ses travaux.
Ses actions pour faire valoir au monde numérique sa part de féminité ne s’arrêtent pas là. Elle a créé en 1994 la Grace Hopper Celebration of Women in Computing, puis, quelques années plus tard, l’Institute for Women and Technology, qui deviendra Anita Borg Institute for Women and Technology.
Tout cela pour dire que les femmes et l’informatique, c’est non seulement une longue histoire, mais c’est l’histoire de l’informatique elle-même, et que, malgré cela, les femmes et le numérique, ce n’est pas vraiment ça.
Le Syntec, qui est l’association des entreprises du numérique, avance le chiffre de 27% de femmes employées dans les entreprises adhérentes… alors que la part, tous secteurs confondus, est de 53 %.
Et c’est bien dommage parce que les entreprises du numérique recrutent, et même ont de la peine à recruter. Anne-Marie Kermarrec, qui est chef d’entreprise, reçoit très peu de CV féminin. « C’est un peu un mystère. Nous ne transportons pas des blocs de bétons… nous faisons des algorithmes, nous travaillons en équipe, il n’y a rien qui fait que ce soit un métier masculin » déplore-t-elle.
Depuis plusieurs années il y a des efforts qui sont faits, notent un plan d’état pour la mixité dans les métiers du numérique, mais les freins sont nombreux, il y a des clichés qui ont la vie dure.
Bien sûr le premier d’entre eux, c’est que le numérique, c’est produire des lignes de code, c’est bidouiller derrière son ordinateur, avec un soda et une part de pizza sur son bureau… Bref, pas très glamour ni très féminine comme vision.
Mais au delà, une vision du numérique et de l’ingénierie qui diffère: les jeunes, et les jeunes femmes ne verraient pas l’intérêt final d’un produit comme un objet connecté , une application mobile ou un site internet. C’est ce qui ressort d’une étude de 2016 pour le compte du Syntec en 2016.
Et puis cette masculinisation du secteur du numérique, à défaut de féminisation, elle commence dès l’orientation scolaire, avec une vision des filières techniques et technologiques stéréotypées.
En clair, les princesses ne font pas de la technique…
…et les licornes alors, on en fait quoi ?