Le nom du Secrétaire d’Etat au commerce extérieur et au tourisme, est très souvent évoqué, ces derniers jours, pour une possible promotion au sein du gouvernement dans le cadre du remaniement ministériel annoncé. A 38 ans, Matthias Fekl incarne la nouvelle génération du Parti Socialiste et fait figure d’anti Macron. Encore peu connu du grand public, l’élu du Lot-et-Garonne a été cité pour succéder à Laurent Fabius au Ministère des Affaires Etrangères, mais la nomination annoncée de Ségolène Royal pourrait le conduire sur une autre voie.
« Si Macron nous marche trop sur les pieds, on fera monter Matthias Fekl », déclarait récemment un proche de François Hollande, cité par Atlantico. Le Lot-et-garonnais est, en effet, aussi jeune que Macron et aussi brillant que lui, diplômé de Normale Sup, Sciences Po, l’ENA. Il n’est, certes, pas aussi médiatique, mais lui est élu, et connait parfaitement « la France d’en bas ». Matthias Fekl vient d’être élu, conseiller régional d’Aquitaine, et s’est vu confier un poste de conseiller spécial du Président Alain Rousset.
Ancien élu au conseil municipal de Marmande, député du Lot-et-Garonne, de juin 2012 à son entrée au gouvernement en septembre 2014, le Secrétaire d’Etat connait aussi parfaitement les rouages du Parti Socialiste, comme premier secrétaire fédéral du Lot-et-Garonne et secrétaire national en charge des institutions. C’est lui, qui a du gérer la douloureuse élection législative partielle à Villeneuve-sur-Lot après l’affaire Cahuzac.
L’anti-Macron
Présenté comme un élu « sérieux, travailleur et fiable », Matthias Fekl incarne donc une véritable alternative au très encombrant Ministre de l’économie. Selon Le Lab Europe 1, Manuel Valls aurait récemment plaisanté à son sujet « vous avez vu, c’est l’anti-Macron ».
Au plan plus politique, Matthias Fekl est surtout beaucoup plus ancré à gauche. En décembre dernier, il a publié sur son site internet, une longue interview pour la revue de l’Ecole Normale Supérieure, où il combat, sans le nommer, Emmanuel Macron et ses idées les plus libérales : « Non seulement, le libéralisme n’est pas de gauche, mais il est même incompatible avec une certaine conception de l’intérêt général, du rôle de la puissance publique et du respect des choix démocratiques ».
Toutes les conditions d’une promotion sont donc aujourd’hui remplies pour Matthias Fekl. Il reste à savoir quel portefeuille pourrait lui être confié.