Par Louis Roussel, journaliste à France 3 Limousin
Qu’elle est vaste notre région, si vaste ! On l’a dit (et on s’en félicite), ce territoire est comparable à l’Autriche et au Portugal. C’est la plus grande région de France !
Plus de 80 000 km2 de superficie, plus de 500 kilomètres du Nord au Sud. A l’échelle de l’hexagone, c’est très bien. Vu d’Europe, c’est encore mieux. Mais à hauteur d’homme, ça fait de la route !
Ceux de l’arrière-pays le savent, eux qui commencent déjà à entrevoir la difficulté du travail des élus. A titre d’exemple, on citera ces creusois obligés de prendre la route dès potron-minet pour rejoindre la capitale régionale. Se rendre à Bordeaux régulièrement en voiture n’est pas une sinécure.
Pour se faire entendre les élus du lointain devront comme le soulignait Robert Savy (l’ancien président de la région Limousin) être « très bons ». Mais il leur faudra d’abord être là où cela se passe.
Combien de kilomètres ? Combien d’heures passées dans les transports, dans les bouchons ? Combien de voitures lancées sur les routes de la région ? Pensez : les sessions plénières, les commissions permanentes, les réunions de travail, les inaugurations, les visites. La liste est longue.
Mais nous oublions l’Etat, lui aussi grand organisateur de réunions, de commissions administratives, de comités interdépartementaux. A chaque fois combien de directeurs ? Combien de voitures ? Combien de chauffeurs et surtout combien de kilomètres ?
Bilan carbone des déplacements dans la Grande Région #ALPC
Enfin il y a nous, les citoyens. Nous devrons bien parfois aller dans la capitale régionale.
Alain Rousset l’a lui-même concédé, lors des vœux aux territoires de François Hollande à Tulle. Le bilan carbone de la nouvelle région pourrait bien laisser à désirer.
Alain Rousset le 16.01.2016
On nous objectera peut-être que ces considérations ne sont pas à la hauteur de la révolution territoriale à l’œuvre sous nos yeux. On nous a, d’ailleurs, montré les dispositifs de visioconférence : matériels flambants neufs en parfait état de marche, prêts à mettre en relation à distance toutes les forces vives de ce nouveau territoire.
Cette révolution institutionnelle devra nécessairement s’accompagner d’une révolution comportementale. Les citoyens se sont déjà emparés des nouveaux usages de la mobilité et pratiquent, allègrement, le covoiturage.
Certes la pompe républicaine ne favorise pas ce genre de pratiques mais il va peut-être falloir que ça change !
François Hollande, on s’en souvient, a vite abandonné le train pour ses déplacements officiels, les élus et agents de la région vont devoir s’y mettre.
L’enjeu et de taille et en la matière le citoyen attend de l’Etat est des élus qu’ils montrent l’exemple.