Les derniers jours de décembre sont souvent l’heure des bilans, des résumés, des bétisiers… alors je vais écrire en quelques lignes le zapping 2013.
Le « Docteur Maison » est né un matin de juillet. Toujours levé tôt, j’aime sous les pins prendre un petit café serré. J’adore le mélange du bleu du ciel avec le vert des pins, il fait juste un peu frais, le silence me plaît et mon Mac est là devant moi et chuchote : vas-y Antoine écris, écris tes petites histoires qui tournent dans ta tête, raconte ces tranches de vie que tu côtoies tous les jours depuis 30 ans, donne de l’espoir, de l’amour, du rire, de la tendresse.
Alors j’ai pris mon index droit et, une par une, j’ai tapé sur ces lettres qui, assemblées, ont fait ma première histoire.
J’ai pleuré en racontant la maladie d’Adrien mon ami si cher parti d’une SLA maladie de Charcot, mais j’ai été fou de joie quand sa fille m’a appelé après la lecture de cette histoire : Toinou, merci c’est tellement vrai.
J’ai pleuré… mais de rire quand j’ai raconté mes hospitalisations après mon accident. Je me suis tellement rendu compte que le statut de malade doit être vécu pour que nous, les soignants, augmentions notre capital d’humanisme.
J’ai eu des frissons quand la maman d’Agathe, après avoir lu son histoire, m’a dit qu’elle dormirait mieux maintenant qu’elle sait ce que je ressentais.
J’ai souri quand j’ai revu mon patient aveugle de naissance, parti avec sa femme aux USA et qui aujourd’hui aperçoit des formes, des couleurs, des visages et qui a découvert les lignes de son histoire sur mon blog.
J’ai repleuré (si quelqu’un a des actions chez les mouchoirs en papier, je suis preneur) quand j’ai pris dans mes bras la petite Gaia, bébé de la maman séropositive ayant dépassé la maladie grâce à une force puissante que l’on nomme Amour. Des patients, la reconnaissant après avoir lu son histoire, se sont levés dans ma salle d’attente et l’ont tous embrassée.
J’ai fait venir mes amis devant ma télé quand on a vu Eric, vainqueur d’une tumeur du cerveau et brillant candidat de Masterchef.
J’ai reçu l’accord de grands champions de rugby pour faire un match en fauteuil roulant pour rencontrer Mathieu, ce tétraplégique au coeur d’or et à la volonté de fer.
Et puis, j’ai appris ce matin le départ de ce grand rugbyman qui m’offrait le café le matin à 6h à Pessac. Ne marchant plus, il avait deux occupations : regarder des matchs et lire mes petites histoires. Tu vas me manquer Jeannot, je te dédie tout ce que j’écris aujourd’hui et sache que si de la haut tu peux, envoie moi plein de courage pour aider mes malades.
Enfin, j’ai ri quand un de mes lecteurs m’a appelé pour me dire que j’exagérais quand je raconte l’histoire de ma rencontre avec une vedette de cinema que je nomme Marylin Monroe pour respecter le secret médical : c’est impossible Docteur, elle est trop âgée !
J’ai plein d’histoire tous les jours, je pleure parfois, je souris toujours, je ris très souvent : j’ai le plus beau métier du monde !