05 Sep

Corinne Duchemin, libraire au coeur de Visa

Après défection de la Fnac, Corinne Duchemin a repris la librairie de Visa pour l'image en tant qu'indépendante.

Avec Visa pour l’image, le bâtiment de la Poudrière, derrière l’église des dominicains, reprend vie. Pendant deux semaines, la librairie éphémère de Corinne Duchemin s’y installe et devient le lieu où trouver les meilleurs livres de photographies. C’est aussi le rendez-vous des photographes venus dédicacer leurs ouvrages.  « La photo, au départ, c’était pas mon truc », avoue la responsable de la librairie de Visa. Ça l’est devenu, « son truc ».

Corinne Duchemin a même permis à la librairie de survivre en la reprenant à la Fnac. « J’y étais salariée. Pendant sept ans je me suis occupée de la librairie de Visa pour l’Image avec eux. Mais depuis les choses ont changé. Le nouveau directeur ne voulait pas s’embêter avec un festival “local”. J’ai quand même 7000 livres ici! »

Aujourd’hui, Corinne est indépendante, épaulée par les librairies « Chapitre » par un contrat de trois mois. Le succès est au rendez-vous. S’il y a déjà foule, en ce début de semaine, le pic de fréquentation aura lieu dès jeudi, avec les dédicaces de photographes.

Des pintes de rire avec William Klein

Tous passent par La poudrière. Une formalité pour eux. « Un régal », pour Corinne. « J’ai pu rencontrer quelques-uns des plus grands photographes de la planète. Je me suis pris des pintes de rire avec Elliott Erwitt, Steve Mc Curry ou William Klein. Avec le recul, je me rends compte de la chance que j’ai. Aujourd’hui, je suis l’une de leurs premières visites quand ils viennent à Visa pour l’image. » Ces relations lui permettent de mettre à l’affiche de grands noms et de gagner la confiance des exposants. Cette année, les dédicaces débuteront avec Jerôme Sessini et les photographes de l’agence NOOR.

En plus des exposants et des grands auteurs, Corinne invite aussi les inconnus du grand public à venir signer leurs œuvres. « S’il y a la possibilité, c’est d’accord. Et sait-on jamais, ce seront peut-être les grands de demain et moi je me souviendrais les avoir aidés. » D’ailleurs : « Ma toute première dédicace, c’était pour les dix ans de l’agence “l’Oeil Public”. Il y avait Frédéric Sautereau, Samuel Bollendorff et Guillaume Herbaut. Absolument personne n’est venu. Qu’est-ce qu’on a ri! Aujourd’hui, ce sont mes mascottes et ils signent encore. »

Il y a quelques ombres au tableau. Les dédicaces sont parfois dures à obtenir, particulièrement auprès des maisons d’édition généralistes. « Mais ce sont les éditeurs spécialisés et étrangers qui font tout le sel des livres de photographie. » Sur les tables installées dans la Poudrière, inconnus et grands noms sont sur un même pied d’égalité. « J’ai une seule façon de m’organiser : j’ai une table “c’est chouette la vie », une « c’est moche la guerre », une « revues » et une « les plus grands photographes » ». Si elle avait un coup de cœur Pour le livre d’un photographe? Celui d’ « Eugene Richards ou de Peter Dench, selon l’humeur ».

Solange van der Zwaag et Thomas Belet