« Ce tableau fait rire tout le pays et moi-même en particulier. C’est le tableau plus grotesque qu’on aura jamais vu en peinture. Je n’ose pas vous le dépeindre, seulement c’est un tableau de curés » ecrivait Gustave Courbet à Léon Isabey en 1862. A cette époque, Courbet réside dans le sud-ouest de la France près de Saintes. Un pays considéré à l’époque comme la plus anticléricale de France rappelle Carine Joly,conservateur-adjoint de l’ Institut Gustave Courbet. Comme à son habitude, Courbet voit grand et cherche à ce que l’on parle de lui. Ce « tableau de curés » va effectivement scandaliser les contemporains du peintre d’Ornans. A tel point, qu’il serait possible que son dernier propriétaire l’ait acquis pour le détruire. Mais les toutes récentes recherches réalisées par l’Institut Courbet et le musée Courbet montrent que cela reste une hypothèse. Aujourd’hui, le tableau a bel et bien disparu et il continue d’interroger : Au nom de la liberté artistique, de la liberté d’expression, jusqu’où peut aller le peintre lorsqu’il s’en prend à la religion ? La question est résolument actuelle.
11 Déc