Des photos servent à la reconstitution de l’atelier d’Ornans
Gustave Courbet n’a jamais oublié Ornans. Parisien depuis ses 20 ans, il revenait régulièrement dans la vallée de la Loue auprès des siens. Il s’est même fait construire un atelier à Ornans.
C’est en 1859, alors qu’il séjourne en Allemagne, que Gustave Courbet fait construire son atelier. Fort de ses premiers succès, il peut voir grand ! Dix ans plus tôt, il a peint l’immense Un enterrement à Ornans dans un tout petit atelier que lui avait fait aménagé son père au dernier étage d’une maison de sa famille maternelle de la place principale d’Ornans. Il peignait « à l’aveuglotte » sans recul sur plusieurs pans de toiles qu’il a fallu ensuite assembler.
Le premier atelier de Gustave Courbet à Ornans.
Dans ses lettres, le peintre demande à sa famille d’acheter pour lui des parcelles de terrains et rassure ses parents « Ne vous inquiétez de rien du tout, j’ai l’argent qu’il faut pour faire face ». Petra Chu précise dans ses notes de la publication de la correspondance de Courbet qu’il a acheté 37 parcelles à Ornans entre 1849 et 1870. Dans une lettre à sa soeur Juliette en février 1859, Gustave explique pourquoi il a besoin d’espace :
« Je suis enchanté de l’achat du terrain Besson, c’était d’une grande importance. Il faut arriver à la rivière, c’est facile à comprendre et d’autre part c’est un terrain très agréable et bien planté d’arbres. Je veux faire entourer d’une haie vive ce terrain et d’échalas longs reliés de fil de fer et planter des bouquets d’arbres de toutes essences pour ma peinture ».
L’artiste fait appel à Léon Isabey pour lui construire cet atelier au bord de la route de Besançon. En 1855, c’était le même architecte qui lui avait construit son pavillon du Réalisme à Paris. Voici le projet de Léon Isabey pour les « Maison de campagne et ateliers de Monsieur Courbet à Ornans ».
Projet de l’atelier de Courbet à Ornans
Aujourd’hui, le premier petit atelier de Courbet est dans une propriété privée. Quant à l’atelier de la route de Besançon à Ornans, propriété du conseil départemental du Doubs, il est vide, en attente de financement pour sa restauration. Il y a quelques années, j’ai eu la chance de pouvoir le visiter. Voici le plafond :
L’atelier de Courbet à Ornans en attente de restauration
Cette année, l’exposition estivale du musée Courbet vous fera justement pénétrer dans les ateliers de Gustave Courbet de façon virtuel. Celui de Paris était situé au 32 rue Hautefeuille et il n’existe plus aujourd’hui. Grâce au travail en réalité augmentée réalisé au moment de la restauration du célèbre tableau conservé au musée d’ Orsay Atelier du peintre ou l’allégorie réelle de sept années de ma vie , les visiteurs peuvent tenter de décrypter cette oeuvre éminemment complexe. Une coproduction Musée d’Orsay/Fondation Orange.
Mieux comprendre l’Atelier du peintre de Courbet grâce à la réalité augmentée
Quant à celui d’Ornans, deux entreprises bisontines, Héritage Virtuel, spécialisée dans les reconstitutions 3D de lieux historiques et la société Shine Research, spécialisée dans les jeux videos, ont pu reconstituer ce qu’a pu être l’ambiance de cet atelier provincial.
Voici le reportage de mes confrères Aline Bilinski, Philippe Arbez et Sebastien Dufour.
Mais l’exposition prévue à partir du 1er juillet, intitulée » de Coubet à Soulages » fera surtout la part belle au travail du photographe Vincent Knapp. L’artiste suisse a photographié dans leurs ateliers de nombreux artistes comme Pierre Soulages, Olivier Debré, Aurélie Nemours ou Zao Wou-ki. Des oeuvres de ces peintres seront exposées.
Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius(a)francetv.fr
