03 Juil

Gustave Courbet, acteur économique de la vallée de la Loue

Les passants peuvent laisser un mot pour réagir à la vitrine agencée par  Caroline  Verdenet.

Les passants peuvent laisser un mot pour réagir à la vitrine agencée par Caroline Verdenet.

Il y aurait-il un effet Courbet sur l’activité touristique d’Ornans et de ses environs? Si l’on en croit les chiffres de l’office du tourisme d’Ornans Vallées de la Loue et du Lison, c’est certain !

En 2011, année d’ouverture du musée Courbet, le nombre de visiteurs à l’office a progressé de 22%. Les années suivantes, la progression a été de 5% alors qu’avant la réouverture, ces chiffres étaient à la baisse. Aujourd’hui, l’office estime qu’un contact sur deux qui passe à l’office du tourisme s’intéresse au musée Courbet.

En deux ans, le nombre de nuitées dans le secteur a augmenté de 23%.La progression la plus spectaculaire concerne les visites guidées de la ville : « Très souvent, les groupes font la visite du musée Courbet avec la visite d’Ornans sur les pas de Courbet, précise Annabelle Vida de l’office du tourisme. En 2010, il y avait eu 9 visites guidées contre 45 l’an dernier…»

Autre évolution, le nombre de visiteurs suisses et allemands a progressé au détriment de ceux venus des Pays Bas et de Belgique.

Et chez les commerçants ? Satisfaction de Catherine Morel et Pascaline Girardot, elles tiennent un magasin un peu éloigné du musée mais les touristes se baladent aussi dans Ornans et certains craquent pour leurs vêtements pas chers. Sur le pont d’Ornans, à deux pas du musée, Caroline Verdenet tient «En apparthé» un magasin d’objets de décoration. Elle regrette la clientèle des femmes de pêcheurs. Depuis la crise de 2010, elles ne viennent plus, leurs maris ayant déserté la vallée de la Loue… Caroline Verdenet a même du arrêter de se fournir en objets liés à la passion de la pêche. Mais la commerçante rebondit, elle a le sens de l’actualité! Elle expose en ce moment une sculpture directement inspirée par L’origine du monde.  Avec les expositions temporaires du musée, les ventes n’ont pas chuté, elles ont juste compensé la perte des pêcheurs.

 

Catherine Morel et Pascaline Girardot, commerçantes à Ornans

Catherine Morel et Pascaline Girardot, commerçantes à Ornans

Ces expositions estivales du musée sont une aubaine pour Ornans. L’an dernier, selon une enquête du conseil général du Doubs, 60% des visiteurs sont venus spécialement pour l’exposition «Courbet-Cezanne». Et cette saison, «Cet obscur objet de désirs, autour de L’Origine du monde» devrait particulièrement attirer les visiteurs. Depuis l’inauguration, il y a bientôt un mois, 6000 personnes sont venus au musée.

Des visiteurs qui prennent le temps de flâner dans les rues de la cité.Certains vont à la galerie Marechal, d’autres poussent jusqu’à l’église Saint Laurent. L’église au riche patrimoine est ouverte tout l’été grâce à la présence de jeunes saisonniers. Des emplois financés par la mairie d’Ornans. Là aussi, les visiteurs sont plus nombreux depuis l’ouverture du musée. L’été dernier, il y a eu 2000 visiteurs de plus que la saison précédente. «Nous avons de beaux trésors à montrer, précise Loïc Laporte, membre de la paroisse, et nous espérons bien qu’avec l’affluence autour de L’origine du monde, il y aura encore plus de visiteurs dans notre église. Qu’ils viennent découvrir les répliques de tableaux de Bronzino et Rubens, mais, ajoute-t-il un brin malicieux, nous n’avons pas de Courbet!»

Isabelle Brunnarius
isabelle.brunnarius@francetv.fr