08 Mai

Figueres et Girone (ES) : Trésors culturels et patrimoniaux

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En Espagne constelle des trésors millénaires comme Girone et Figueres qui rayonne culturellement grâce à Dalí. Ces deux villes, bien plus proches géographiquement que l’emblématique ville de Barcelone, bénéficient de la LGV avec la coopération de la RENFE et de la SNCF.

Ville de naissance et centre névralgique de sa pensée créatrice, les liens entre Salvador Dalí et Figueres sont forts. À une vingtaine de minutes en TGV après la frontière franco-espagnole se trouve cette ville qui arbore sur son drapeau deux feuilles de figuier. Aujourd’hui peuplée par 50 000 âmes, la vie de la cité s’organise autour de la rambla, véritable épicentre commercial et touristique de la localité. C’est d’ailleurs -dans la rue Monturiol– à quelques pas de la promenade centrale qu’est né Salvador Dalí le 11 mai 1904.

Fils d’un notaire respecté dans la ville, l’histoire personnelle de l’artiste et son parcours artistique sont consubstantielles à Figueres. Parmi les exemples, celui de cet ancien théâtre municipal en état de ruine mais racheté, pensé puis conçu par le père du surréalisme comme un musée inauguré en 1974. Chacune des surfaces et les moindres recoins sont investis par Dalí. Le génie de cet artiste ne s’est pas cantonné uniquement produire des tableaux. Peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan ; Sous toutes les tailles et formes, la création protéiforme convoque les sens des visiteurs en provoquant des illusions optiques. Les doubles-images ne sont jamais rares dans le théâtre-musée et les interprétations peuvent variés selon l’observateur.

« Moins ils comprendront, plus ils reviendront », Dalí

Avant de devenir le père et l’une des références du surréalisme, Dalí maitrisait avec perfection les techniques basiques de la peinture dont celle de l’impressionnisme. Ce théâtre-musée est un véritable trésor culturel, les œuvres exposées ne sont pas nécessairement scénographiées selon une chronologie. « Moins ils (les visiteurs, NDLR) comprendront, plus ils reviendront (au musée-théâtre, NDLR) », disait Dalí pour parler de ce lieu unique dont il voulait absolument qu’il voit le jour à Figueres. Preuve en est de l’énorme affection qu’il portait pour sa ville natale, c’est dans le théâtre-musée que l’artiste à l’inénarrable moustache qu’il est enterré, à sa mort en 1989, dans une crypte sous l’ancienne scène.

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La rambla de Figueres

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Cet immeuble correspond à la deuxième maison du maître Dalí

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C’est à cette table que Dali et ses amis déjeunaient ou dinaient.

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L’entrée principale du musée-théâtre Dali

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Cette fresque monumentale représente Gala, la deuxième femme de Dali.

Dalí avait pour habitude de séjourner régulièrement (et pour de longues périodes) à l’hôtel Duran. Il y consacrait d’ailleurs un nombre non négligeable de repas entre amis dans un espace privatisé situé dans le restaurant au rez-de-chaussée. Les murs de l’hôtel-restaurant sont imprégnés de la vie de Dalí, devenu par la force des choses un petit musée où partout vous verrez des photos, des lettres manuscrites écrites par sa femme Gala ou encore des décorations honorifiques. Quant à la cuisine proposée, l’établissement met à l’honneur des recettes locales et traditionnelles avec réussite. Il mérite le déplacement, tant par ce qu’il propose dans les assiettes que pour les histoires du lieu.

Outre la trace laissée par Dalí dans sa ville, le patrimoine architectural n’est pas en reste. Les immeubles que vous rencontrerez dans votre balade sont de style modernisme, néoclassique ou encore éclectique (beaux-arts). La ville accueille d’autres lieux remarquables comme le musée du jouet de Catalogne ou bien du château de San Ferra datant de 1753 qui détient le record de la plus grande forteresse d’Europe. Dans la même thématique, le Peralada resort –basé sur la commune éponyme– offre un panel d’activités allant de la pratique du golf, à l’œnotourisme en passant par une collection d’objets du quotidien dont certaines pièces remontent à l’Antiquité. Plus surprenant pour un château, une partie de la propriété réserve un espace casino. L’ambiance manoir est conservée et permet aux joueurs de participer à une partie de poker dans un cadre véritablement unique.

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L’entrée principale du Peralade resort

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Vers le Sud, à une quarantaine de kilomètres, Gérone (ou Girona en catalan) est une destination à ne rater sous aucun prétexte. Traversée par la rivière Onyar, nous vous conseillons de débuter votre visite pédestre en empruntant « le pont Eiffel » (ou Pont de les Peixateries Velles, en version originale) imaginé par l’ingénieur français. En toile de fond, vous découvrirez la palette chromatique des maisons qui surplombent la rivière. La ville a bravé le temps à l’image du quartier juif entièrement restauré et qui conserve aujourd’hui encore cet enchevêtrement de rues médiévales de la vieille ville.

Sur les hauteurs, vous découvrirez les escaliers monumentaux du couvent Sant Martí Sacosta et de l’imposante cathédrale Sainte-Marie de Gérone (Catedral de Santa Maria de Girona). Avec son patrimoine architectural, la ville bimillénaire peut se vanter d’avoir accueilli les équipes de tournage de la série à succès Game of Thrones pour tourner plusieurs scènes. Par ailleurs, la mairie de Gérone édite un excellent guide pratique dénommé Pass Gérone disponible en mairie ou encore à l’office de tourisme.

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A l’heure du déjeuner ou du diner, nous vous conseillons Probocador, petit restaurant à proximité de la place de l’Indépendance (Plaça de la Independència). Sur la carte, de la cuisine traditionnelle actualisée et au choix de la viande ou du poisson. Tout est très goûtu et les portions sont généreuses. Il est de tradition de partager les entrées, ici la règle est respectée avec six entrées différentes. Dans ce restaurant à la décoration épurée et à l’évocation de la Méditerranée, Probocador est le coup de cœur assuré pour les papilles. Aussi, nous vous conseillons d’emprunter aux toilettes, l’espace situé à votre droite. Il y a une petite surprise très déconcertante !

Gérone et Figueres sont deux villes accessibles par le TGV. En coopération, la Renfe-SNCF propose quotidiennement un aller et un retour. En un peu plus de deux heures, vous pourrez rejoindre ces villes qui méritent le détour. Plus écologique que l’avion et la voiture, c’est également plus économique. Le prix d’appel pour un aller simple débute à 39€. « Depuis le lancement de l’offre à grande vitesse en décembre 2013, près de 400 000 voyages (soit environ un million de touristes, NDLR) ont été effectués entre la France et les villes de Gérone et Figueras », explique la Renfe-SNCF, qui pari sur les destinations périphériques de Madrid et proches de la France pour dynamiser le tourisme catalan.

Infos pratiques :

Toulouse-Figueres : 2h15 en TGV.

Toulouse-Gérone : 2h40 en TGV.

Par Kevin Figuier.