ROCK-STAR – Jeudi dernier, Paris rencontrait Toulouse. Bertrand Delanoë, le maire de la capitale est venu apporter «en ami» son soutien au premier magistrat de la 4e ville de France, Pierre Cohen. Après une déambulation dans les rues toulousaines, le «Delanoë Tour» s’est rendu au Télégramme, lieu branché de l’hyper-centre de la ville. Je vous livre le hors-champ.
18h. Près d’une enseigne suédoise de prêt-à-porter du square de Gaulle, de nombreux journalistes sont là. France 3 Midi-Pyrénées, TLT, une armée de jeunes provenant de l’EJT, des élèves du master de journalisme de l’IEP, l’AFP etc …
Le soleil se couche, il va laisser place à l’obscurité bientôt compensé par les lumières de la ville. Des passants intrigués nous interrogent : « –Que se passe-t-il? –Le maire de Paris, Bertrand Delanoë est à Toulouse… ». Soupirs pour les uns, enthousiasme pour d’autres, quand le cortège sort du Capitole, une petite meute de journalistes et d’inconnus converge vers les deux édiles.
A la moindre occasion, le maire de Paris interpelle les passants ; des jeunes principalement. Il discute avec les citoyens, promeut le bilan local de son homologue et se laisse photographier tel une rock-star. Si cela semble être spontané, difficile de dire si cela peut être très naturel, comme si c’était «un peu surjoué» fait remarquer un rédacteur. Cette méthode, c’est sans doute pour les caméras de télévision.
Rue d’Alsace Lorraine, rue de la pomme puis place Saint-Georges. Sur le chemin quelques membres de l’équipe de campagne souhaitent retenir la presse : «on filtre les journalistes», glisse discrètement l’un d’entre-eux. Nous faisons mine de rien entendre. Les élus saluent les commerçants, s’échangent quelques mois et le Delanoë Tour reprend sa route. C’est alors qu’au début de la rue Saint-Antoine du T que le maire de Paris sort une cigarette et l’allume. Un membre du S.O. demande cordialement de ne plus le photographier. Certains continuent à shooter, sans avoir visiblement entendu les instructions. «Il fume, joue le jeu sinon on pourra plus travailler», reprend un journaliste à son confrère. On s’interroge sur cette volonté d’interdire de portraiturer le maire de Paris, cigarette au bec. Est-ce pour éviter de tomber sous le coup de la loi Claude Evin ou alors pour éviter de donner une mauvaise image comme NKM qui avait été raillée?
New York à Toulouse
Sur la route, quelques gouttes tombent. Il y a toujours autant de curieux qui reconnaissent tous «le maire de Toulouse». La petite cohue médiatique s’engouffre au Café Wilson sur la place éponyme. L’équipe de campagne hésite entre deux endroits : une tout petit espace au fond du café peu éclairé ou alors le fond de la salle principale. Va pour le premier choix. D’un seul, d’un coup, une horde de personnes investi le lieu exigu. Le nombre de personnes présent au m² pourrait faire bondir un inspecteur de la DGCCRF. Sur le mur, un poster avec une photographie en noir et blanc de New York la nuit apporte une touche La conférence de presse «informelle» dure une vingtaine de minutes environ.
Le cortège se dirige maintenant vers Le Télégramme, un lieu branché (et sélect) bien connu des toulousains. L’espace a été entièrement privatisé, l’entrée principale personnalisée. Une haie d’honneur composée de jeunes militants crie Pierre Cohen. On est loin des traditionnels meetings ou réunion publique que pouvait donner les partis politiques de gauche.
L’ambiance est festive, les militants sont sur-motivés et la montée d’adrénaline atteint son climax quand les deux maires montent à la tribune qui surplombe le bar-restaurant. Serrés comme des sardines dans une ambiance surchauffée au sens propre et figuré, les photojournalistes quittent l’établissement. Il est temps d’aller boire un verre après ce Delanoë Tour.