30 Août

« On prend à gauche, hein ? »

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FINI LES VACANCES – C’est la rentrée politique. En 24 heures, Toulouse et sa banlieue, avec la ville de Colomiers, étaient la capitale des gauches. Deux meetings, deux atmosphères bien différentes.

Qu’on se le dise, faire du reportage photo sur les politiques c’est à la fois enthousiasmant mais terriblement fatigant à suivre. Dimanche 28 août, le candidat à la présidentielle de « La France insoumise », Jean-Luc Mélenchon, a fait son discours de rentrée politique à Toulouse. En choisissant le jardin de l’observatoire, celui qui souhaite s’installer au palais de l’Élysée a visiblement décidé de prendre de la hauteur. Situé sur une colline, l’observatoire surplombe la Ville rose. Dès 11h, il y a déjà du monde aux grilles du jardin municipal. Armés de glacières, les militants et sympathisants s’installeront sur des tables placées autour d’une scène ronde. L’ambiance est champêtre et conviviale. Il y a même des toilettes sèches et un « espace enfants » avec une aire de jeux. Le candidat, dont on ne trouve aucun logo de parti politique sur ses documents de propagandes, attire beaucoup de journalistes. Toutes les télévisions et radios françaises sont présentes, il faut ajouter la presse écrite locale et nationale mais aussi les sites d’informations en ligne dont Mediapart, Vice, …

Le discours est prévu à 14h. Il faut patienter près de trois longues heures. Ici, un jeune homme sous un parapluie qui fait office d’ombrelle lit Du Contrat social de Jean-Jacques Rousseau. Là, une femme d’un âge respectable se dirige vers les tables et demande à sa fille, « on prend à gauche, hein? ». Comme à chaque meeting politique, il y a toujours des militants qui font du « journalisme bashing ». « Ah BFM … ! », dit un homme avec mépris. « La Dépêche du midi, le journal de la vraie démocratie! », commente un autre avec ironie. Au début, on peut être agacé mais avec le temps, on ne répond plus. C’est d’ailleurs la meilleure des solutions. Les relations entre Jean-Luc Mélenchon et les journalistes sont parfois difficiles, notamment sur les images. Or, l’homme politique s’avère être très expressif, donc intéressant d’un point de vue photographique. A titre d’exemple, pendant ses discours, il ne se contente de lire que quelques notes. Il déroule le fil de sa pensée politique sans une multitude de feuilles sous les yeux. Imaginez photographier quelqu’un qui a le nez plongé en permanence dans son texte … Le résultat serait désastreux et impubliable.

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Après l’annulation de l’université d’été du PS prévue à Nantes, une demie-journée de rassemblement est organisée à Colomiers, près de Toulouse, ce lundi 29 octobre. Le lieu a été décidé cet été par Stéphane Le Foll, un choix qui a provoqué des remous socialistes. Le thème: « l’essentiel, c’est la République ». Une heure avant le début des ateliers, qui d’ailleurs étrangement n’étaient pas ouverts à la presse, le centre-ville de Colomiers est investi par les forces de l’ordre. Le secteur est entièrement bouclé par la police, les commerces sont fermés et les rues désertées par les passants. L’ambiance ressemblait à un matin de dimanche. Au total, près de 450 policiers et gendarmes ont été sollicités pour ce rendez-vous politique. « Soit un policier pour deux manifestants », explique un fonctionnaire.  Sur les toits du hall Comminges, plusieurs tireurs d’élites inspectent à la jumelle les alentours. « Tiens, regarde là-haut, il y a un homme avec une guitare sur le dos ! », raconte avec rire un photographe en désignant le sniper. Faire preuve de patience, c’est la qualité requise pour un (photo)journaliste. Il faut attendre plus de trois heures pour enfin entrer dans la salle municipale. Entre-temps, plusieurs ministres et cadre du PS accordent des interviews sur un parking entièrement vide. Le lieu est assez improbable pour un entretien journalistique. Vers 17h, le rassemblement organisé par la CGT et des partis politiques à gauche du PS réunit environ 300 manifestants. Depuis le parking investi par la presse, il est possible d’entendre le mégaphone du syndicat de gauche.

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A l’intérieur du hall Comminges, la chaleur moite et étouffante assomme les militants socialistes. Cela fait déjà plus de trois heures qu’ils sont assis. Les techiciens retirent des élements sur la scène comme une table ronde et plusieurs sièges. Les orateurs se succèdent à la tribune, jusqu’à la prise de parole finale de Manuel Valls. Dans son discours, il est question de Nicolas Sarkozy, d’Europe et des frondeurs. Puis, sans le nommer, le premier ministre cible le burkini et ose une tirade avec Marianne. La rentrée politique a belle et bien commencé.

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