Invaincu depuis sept journées, le DFCO poursuit sa remontée au classement à seulement un point du podium. Impensable après les trois premières journées où le club se trainait en queue de classement avec une arrière-garde poreuse. Oui mais depuis, Dijon n’a encaissé qu’un seul but. Le secret (un peu beaucoup) de sa réussite. Décryptage. « Je craignais cette solide équipe qui ne sera pas loin de monter si elle continue comme cela ». L’analyse est signée Erick Mombaerts, l’entraîneur du Havre, vendredi dernier à l’issue du match nul 0-0 entre les deux équipes. Solide, le mot est lâché et il revient dans la bouche de nombreux observateurs de la Ligue 2. Il faut dire que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les sept dernières rencontres, Dijon n’a encaissé qu’un seul but, à Créteil. Résultat, quatre victoires et trois matchs nuls qui ont replacé le club bourguignon dans le haut de tableau. Troisième meilleure défense du championnat, le DFCO partait pourtant de loin.
Et dire qu‘après les trois premières journées, Dijon avait récolté un seul point et encaissé 7 buts plus 3 en Coupe de la Ligue... Depuis quelques saisons, la défense était devenu l’un des points sensibles du club. L’an passé, Dijon avait pris 49 buts, et terminé 13ème défense de Ligue 2, une des raisons de sa non-montée finale. En ligue 1, ce fut pire, 63 buts encaissés pour la dernière défense du championnat. Il faut remonter à 2011 (année de la montée, une coïncidence pas si étonnante, voire ci-dessous) pour trouver une année à moins de 40 buts, soit environ un but encaissé par match.
Dall’Oglio a trouvé son assise défensive
Une métamorphose qui s’explique. Après une entame délicate cette saison, Olivier Dall’Oglio estimait : « Il y a des cycles dans le football. L’année dernière, nous avions bien démarré, puis nous avions eu un creux. Là, nous avons le creux d’entrée… A nous de retourner la situation en retrouvant la confiance et une assise défensive« . Résultat, l’entraîneur bourguignon s’est attelé à rendre plus imperméable sa défense. Une ossature s’est dégagée depuis dans une sorte de 4-2-1-2-1. Le quator défensif de base est ainsi devenu (sans suspension, ni blessure) Paye, Diallo, Varrault et Souprayen avec deux récupérateurs devant Cissé et Mulumba, plus un milieu distributeur, Gastien, depuis son retour de blessure.
Dans cette base défensive, deux « surprises ». Zakaria Diallo, le défenseur, neuf fois, titulaire cette saison presque autant que la saison passée. Il avait même été mis à l’écart du groupe en août 2012. Revenu en fin de saison dernière, le « grand et costaud » défenseur (1m94 et 88kg) forme le parfait complément de l’expérimenté Varrault. Son jeu de tête soulage aussi fortement l’arrière-garde. Autre « nouveau », Rémi Mulumba. Nouveau car Dall’Oglio qui a tout fait pour le voir revenir à Dijon après son prêt l’an passé, n’a pas pu l’utiliser lors des premières journées. Il en a fait sa sentinelle, excellent relanceur balle au pied, l’entraîneur dijonnais avouait lors de son retour en aout dernier : « Le retour de Mulumba me fait vraiment plaisir car j’avais apprécié son professionnalisme, ses qualités. Son arrivée sera un plus. Dans les semaines à venir, je pense que l’on discutera différemment« … Prémonitoire.
Autre satisfaction, évidemment, Benjamin Lecomte. Nombreux (nous inclus) étaient dubitatifs quant au départ de l’enfant chéri Baptiste Reynet. Fort est de constater que depuis son arrivée, le jeune gardien s’est installé dans les buts dijonnais comme chez lui. Son arrivée coïncide avec la nouvelle étanchéité de la défense bourguignonne. Ca ne peut pas être qu’un hasard. Sur dans ses prises de balle, bon au pied, le gardien s’est imposé naturellement, sa voix porte dans la défense. Et comme les bons résultats se sont enchainés avec son arrivée, la confiance appelle la confiance…
Défense solide = lutte pour la montée
Alors avec cette défense robuste, le DFCO peut-il aller encore plus haut. En regardant les 5 dernières saison de ligue 2, une stat saute aux yeux. De 2009 à 2013, sur les 15 équipes qui sont montées en L1, 14 d’entre-elles étaient dans les 5 meilleures défenses du championnat. Seul Evian en 2011 est monté avec la 6ème défense… En 2009 et 2010, les trois meilleures défenses étaient même aux trois meilleurs places. Bien sur, il y a le parfait contre-exemple havrais l’an passé, meilleur défense mais seulement quinzième. Reste qu’une montée, ou au moins des espoirs de montée, ne peuvent passer qu’à partir d’une défense solide car pour le coup il n’y a pas d’exemple d’équipe avec une mauvaise défense sur le podium.
A Dijon, la parole est à la défense. Avec la trève internationale, le groupe va pouvoir encore peaufiner ses automatismes. A confirmer dans dix jours face à Troyes, la meilleure attaque du championnat...