C’est au départ l’idée d’une bande de copains, cinq familles qui veulent faire vivre à leurs enfants « autre chose que la télé« , et qui voulaient bricoler « un truc à la C’est pas sorcier« . Le Vélomnibus 1.0 naît à Lyon en 2007.
Huit ans plus tard, le projet de Vélomnibus 3.0 fait l’objet d’une demande de financement participatif sur Ulule à hauteur de 60 000 euros, et est développé par l’un des 5 copains aujourd’hui installé à Pléneuf-Val-André, Philippe Rouyer. Car si un nouveau modèle, mis au point en 2012, ne pesait « que » 700kg, et allait un peu plus vite que son aîné, celui proposé pour 2015 entend allier au moins trois innovations pour investir les marchés de l’événementiel ou celui d’un « tourisme intelligent » qui allie culture et déplacement « soft ».
Surtout, de deux modèles équivalent existant en 2007, littéralement des « vélos à bière », hollandais et américains, il en existait plus de 15 en 2012. Et la concurrence sur ces usages du « slow life », où l’on se déplace en ville, alliant mobilité douce et convivialité, pourrait se renforcer. Ce type d’engin de déplacement collectif pouvant séduire également des collectivités locales, comme le firent autrefois les calèches dans des lieux de la ville à préserver.
Pour cela, il faut réduire plusieurs équations. D’abord, alléger au maximum. C’est le soucis d’ID Composites à Saint-Brieuc, la plateforme technologique de l’IUT de Saint-Brieuc spécialisée dans les composites et les polymères, qui fournira le châssis. L’objectif est de descendre à 500kg.
Il faudra tout de même déplacer 2 à 2,5 tonnes, en comptant 12 pédaleurs, huit passagers et un pilote. En pédalant, c’est un peu comme s’il fallait tirer cela avec une mobylette.
C’est là qu’intervient une des trois innovation, qui fera l’objet d’un brevet déposé par une start-up franc-comtoise. Elle améliore un procédé de variateur mécanique existant, le NuVinc HUB, qui renvoie nos dérailleurs aux oubliettes, en promettant une amplitude de 520% et un rendement de 98%. « Il n’y a quasiment pas de perte » explique Philippe Rouyer.
L’autre innovation, c’est sur la production d’électricité: en fait on ne pédale pas pour avancer, mais pour alimenter un petite motorisation, « ensuite un automate gère les différentes vitesses en faisant une moyenne, et redonne la performance et la vitesse à chacun des pédaleurs« , pour qui la sensation est la même qu’un vélo classique. Ainsi, entre l’ado en petite forme, la curieuse distraite et le sportif chevronné, pas de risque de dispute, comme cela peut être le cas en tandem!
Enfin, des tablettes accueillent un contenu multimédia embarqué qui peut se synchroniser avec le circuit. « Nous avons développé un soft pour cela » explique Philippe Rouyer, qui en 2007, faisait partie « des quatre incompétents » qui, avec un ferronnier, sont à l’origine du projet. Aujourd’hui, il a fait de Vélomnibus son activité principale.