S’il est entré dans la sphère politique depuis longtemps, « j’étais très copain avec les maires d’arrondissements à l’époque où Paris était tenue par le RPR« , dit-il, l’engagement d’Antoine Rechagneux est beaucoup plus récent. Celui qui portera à Clermont-Ferrand les couleurs de Marine le Pen lors des prochaines élections municipales n’est encarté au Front National que depuis mai 2013.
L’UMP, je trouve ça moribond.
S’il a choisi le mouvement frontiste, c’est d’abord en raison d’un rejet de l’Europe et du traité de Maastricht. « L’Europe est un frein eu développement économique de la France » estime Antoine Rechagneux qui n’imaginait pas s’engager avec un parti qui défend aujourd’hui l’idée européenne. De plus, « j’ai connu le RPR avant, et L’UMP, je trouve ça moribond » dit en souriant la tête de liste FN.
Toutefois, en prévision des élections municipales, il tend la main à l’UMP. « Moi, j’ai un programme, c’est à eux de savoir lire entre les lignes » poursuit Antoine Rechagneux. Un programme d’abord basé sur les économies. Il propose ainsi de « récupérer quinze millions d’euros par an en supprimant le SMTC (ndlr: Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’agglomération clermontoise) » et de « reprendre en direct l’assainissement de l’eau« .
Ça va être un vote contestataire que je veux transformer en vote d’adhésion.
En revanche, il n’envisage pas de faire campagne en utilisant le discours cher au Front National basé sur l’insécurité. « Les électeurs vont voter contre le système et pour le FN, je n’ai pas besoin de parler d’insécurité« , affirme-t-il aujourd’hui. Reste à savoir si ces colistiers partagent la même stratégie. La liste du Rassemblement Bleu Marine devrait compter 25 à 30 encartés au Front National sur 55 noms, il n’est pas évident que tous aient le même profil qu’Antoine Rechagneux qui apparaît comme étant un homme de dossiers, très au fait de la gestion communale.
Je suis allé à l’université d’été à Marseille, je n’ai pas vu d’antisémitisme ni de racisme.
Ce conseiller en urbanisme de 45 ans pourra-t-il donc mener campagne avec un discours exclusivement technique ou finira-t-il par reprendre les thèmes chers au FN: l’immigration et l’insécurité. Antoine Rechagneux est de ceux qui pensent que le parti qui lui a ouvert ses portes au printemps dernier a changé. « Je suis allé à l’université d’été à Marseille, je n’ai pas vu d’antisémitisme ni de racisme« , dit-il.
Elégant, souriant, habile orateur, Antoine Rechagneux vise un score de 18% au premier tour des élections municipales en mars prochain. « Ça va être un vote contestataire que je veux transformer en vote d’adhésion« , dit en conclusion la tête de liste du Front National.