Valéry Giscard d’Estaing votera en faveur de Nicolas Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle. L’ancien chef de l’Etat (1974-1981) s’exprime dans les colonnes de nos confrères du Parisien-Aujourd’hui en France, aujourd’hui (26/04/2012). Très discret jusque là, l’ancien maire de Chamaières (63) et ancien président du Conseil Régional d’Auvergne, affirme préférer « une politique de redressement qui permettra à la France et aux Français de s’en sortir dans de meilleures conditions » à celle « de facilité qui nous conduirait à l’aventure (…) et nous ferait montrer du doigt par tous les experts ».
Quelques extraits de l’entretien
-Sur Nicolas Sarkozy
« Il a improvisé la fonction. Il y a eu des critiques que j’ai parfois partagées. Mais il a cherché à en tirer les leçons. Je suis sûr que c’est dans cet esprit qu’il exercerait un second quinquennat. »
-François Hollande
« La plupart des candidats ont une vision inexacte de la fonction présidentielle (…) Dans la profession de foi de François Hollande, on trouve trente-cinq fois le mot je. Il écrit par exemple : « Je ferai construire 2,5 millions de logements. » Mais le président de la République ne fait pas construire de logements ! »
-Le vote Front National
« Le phénomène important, c’est la fin de la diabolisation des électeurs du Front national. (…) Si François Hollande est élu au second tour, il le sera avec une partie non négligeable des voix recueillies par Marine Le Pen au premier tour. C’est une certitude mathématique qu’il ne pourra pas contester. »
-La gauche française
« Elle ne regarde pas le monde extérieur, reste dans la même rhétorique et vit, en partie, en dehors de la réalité. (…) Il est plus facile pour Nicolas Sarkozy de changer sa manière de gouverner que pour François Hollande de changer la manière démodée de penser du PS. »
Enfin, Valéry Giscard d’Estaing pense que le débat du 2 mai prochain peut être un moment important de l’entre deux tours et modifier la donne. « François Mitterrand pensait y avoir perdu l’élection de 1974 », se souvient l’ancien président de la République. François Mitterrand lui aurait confié : « Votre phrase, Vous n’avez pas le monopole du cœur, m’a déstabilisé, elle m’a coupé le souffle. Ce soir-là, j’ai perdu 300000 électeurs ».
Premier à réagir parmi les hommes politiques auvergnats, ce matin, à la prise de position de VGE en faveur de Nicolas Sarkozy : Jean Mallot. Le député de l’Allier, et président du groupe socialiste au Conseil Régional d’Auvergne, s’est exprimé sur son compte twitter : « ce n’est pas bien de dire le contraire de ce qu’on pense, humm! » a-t-il écrit.
Retrouvez l’intégralité de l’entretien accordé par Valéry Giscard d’Estaing au journal Le Parisien-Aujourd’hui en France ici