08 Juil

« Retour au meilleur des mondes » une exposition qui interroge l’histoire et la fiction

Esper Sequence d'Alain Josseau reprend en quinze dessins une célèbre scène du film "Blade Runner" de Ridley Scott

Esper Sequence d’Alain Josseau reprend en quinze dessins une célèbre scène du film « Blade Runner » de Ridley Scott

La nouvelle exposition du Frac Auvergne revisite le passé et invente le futur. Vingt-six artistes contemporains et leur vision du monde. « Même pas mort ».

Jusqu’au 2 octobre, le Frac Auvergne présente une sélection d’une quarantaine d’oeuvres, toutes issues de sa collection.
Le titre de l’exposition, « Retour au meilleur des mondes », emprunte son nom à un essai que Aldous Huxley a écrit vingt-six ans après son ouvrage prémonitoire, « Le meilleur des mondes » publié en 1932.
Ce qu’il exprime dans ce texte fait froid dans le dos, une prédiction dépassée par la réalité de nos sociétés:  « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude. » 

J’avais projeté ce monde nouveau à une distance de six siècles, et je me trouve assez terrifié de me rendre compte que beaucoup de ces prophéties se sont réalisées en une seule génération. Aldous Huxley, à propos du Meilleur des mondes

Comme Huxley, les artistes exposés au Frac Auvergne s’intéressent à notre futur et à l’histoire du monde.
Certains comme Jérôme Zonder ou Agnès Geoffray le font par l’intermédiaire du passé.
D’autres comme Alain Josseau, Jonathan Meese ou Rainer Fettig préférent interroger la science-fiction et les images du cinéma d’anticipation.
Tous nous font réfléchir à l’état de notre monde moderne.

"même pas mort" oeuvre de Marc Geneix

« même pas mort »
oeuvre de Marc Geneix

Le premier (ou dernier?) mot nous accueille dès la façade extérieure par l’intermédiaire de l’oeuvre de Marc Geneix « Même pas mort » … Oui. Mais ensuite?

La nouvelle exposition du Frac Auvergne s’inspire du passé et du futur

« Retour au meilleur des mondes » du 2 juillet au 2 octobre 2016 au Frac Auvergne.

26 Juin

FITE 2016: Le textile fait de la résistance à Clermont-Ferrand

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C’est la 3ème édition du festival des textiles extraordinaires à Clermont-Ferrand. Depuis le 20 juin, le public peut découvrir plusieurs expositions autour du thème « Rebelles ». Des expositions qui mettent à l’honneur à la fois les artisans, les stylistes, les designers et les photographes, mais aussi leurs modèles et ceux qui savent ou ont su se rebeller pacifiquement, notamment à travers le textile.

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Le vêtement porté comme une arme d’opposition massive, c’est ce que firent les premiers Nelson Mandela, avec ses chemises Madiba, symbole d’une identité africaine libre, et Gandhi dans son khadi, cette tenue de coton filé et tissé à la main par les indiens eux-mêmes, symboles d’indépendance face à l’occupant britannique. Des tenues de résistance, symboles de liberté, quand d’autres deviennent source d’oppression. La dénonciation de l’anglaise Yara El Sherbini et ses revendications n’en sont pas moins fortes. Les quilles parées de tchador de l’artiste britannique peuvent se bousculer, se renverser et cela peut amener le spectateur à un certain nombre de réflexions, notamment à la condition féminine.  Une condition féminine également au cœur des préoccupations de Sasha Nassar, styliste israelo-palestinienne, qui navigue entre tradition et modernité, dentelle de luxe et motifs classiques, robes élégantes et burqa étriquées, mais toujours sensuelles. Entre deux traditions, deux mondes, deux espaces… Deux espaces qui se rejoignent parfois grâce… à des petits bouts de tissus, des mouchoirs, ou panuelos, décorés par des prisonniers. Les premiers datent des années 30 et viennent du Sud-Ouest des Etats-Unis. Les plus récents ont été créés pour cette exposition par des détenus de Valence et de Riom sous l’impulsion d’un collectionneur, Reno Leplat Torti.

Claude Lévèque au Domaine Royal de Randan et Charles Fréger à l’Hotel Fondfreyde

Pour vivre l’univers carcéral de l’intérieur, c’est au Domaine Royal de Randan qu’il faut se rendre. L’installation de Claude Lévêque, créée en 2003 dans un ancienne prison politique de la Havane, y a pris ses quartiers d’été dans la galerie des cuisines, entre émerveillement et intimité angoissante.

A l’hôtel Fontfreyde, le photographe Charles Fréger est en pleine installation… Le temps, lui, il le fige… Son inspiration ? Les communautés à la rencontre desquelles il va, et les costumes qui les caractérisent. Parfois, les figures humaines disparaissent derrière les broderies, la soie, la laine, les plumes ou le satin… Et pourtant, ce sont bien les rencontres avec ces hommes qui guident son travail. Pour sa série Wilder Mann, Charles Fréger a visité 18 pays européens pour retrouver des traditions disparues dans nos villes.

De l’animal à l’homme, des traditions aux révoltes contemporaines, les expositions Rebelles nous font voyager et résister en devidant un fil… Un fil d’Ariane qui nous conduit aux quatre coins du monde, un fil de coton ou de laine que l’on tisse, coud, noue, ou coupe au fil de rebellions… toujours pacifistes.


FITE 2016: expositions « Rebelles »

Intervenants: Christine Bouilloc Directrice du Musée Bargoin, commissaire du Fite – Extrait du film réalisé par Baptiste Morel, avec la participation de Reno Leplat Torti – Jean-Charles Vergne Directeur du FRAC Auvergne – Charles Fréger Photographe

Un Reportage de Claude Fallas – Damien Salmon et Magalie Canuto.

16 Juin

Pleins feux place des Salins pour le Warm Up festival

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Vendredi 17 juin, ça bouge en ville : le Warm Up festival s’installe au bon air place des salins à Clermont-Ferrand pour une soirée festive : sur deux scènes une programmation électro, funk, dub, jazz et hip hop concoctée par CFC, Le collectif.

Au programme, que du bon : La soirée débute à dix-huit heures avec LigOne et DJ Raool puis les deux scènes voient se succéder Ackboo (reggae dub), Anakronic (rencontre entre musique klezmer et electro), les clermontois Aquafunk un mélange jazz-funk avec une seule idée en tête : faire danser!) et Naouack et son hip-hop en carton très bien orchestré. Ces derniers ont passé la semaine en résidence au Tremplin à Beaumont (63) car ils ont une actualité chargée : un nouvel EP avec quatre nouveaux titres, un clip (Pro Pollution le 29 juin) et une collaboration nouvelle avec des cuivres qu’ils dévoileront au Warm Up.

Warm Up festival

11 Juin

Mike Jagger ou Françoise Hardy prennent l’air à Vichy

Mike Jagger par jean-Marie Perrier dans le ciel de Vichy

Mike Jagger par Jean-Marie Périer dans le ciel de Vichy

Quatrième édition du festival Portrait(s) à Vichy et que du beau monde!

Françoise Hardy par Jean-Marie Perrier

Françoise Hardy par Jean-Marie Périer

 

Johnny par Jean-Marie Perrier

Johnny par Jean-Marie Périer

Vichy fête les années soixante avec Jean-Marie Périer le témoin privilégié d’une époque mythique :

« Salut les copains » c’était le temps des pattes d’eph et des chanteurs pop et yéyés. Le temps de l’amour et de l’aventure, une époque entre insouciance et rock’nroll :

Johnny, Sylvie, les Beatles ou Mike Jagger,  ils sont tous passés devant l’objectif de Jean-Marie Périer et tout l’été ils sont sur l’esplanade du lac d’Allier à Vichy grâce au festival Portrait(s). Au fil des photos, Jean-Marie Périer se remémore souvenirs et anecdotes liés à ces portraits placés, comme dans la chanson, « sous le soleil exactement »…


Des stars à Vichy

Jean-Marie Périer est l’invité d’honneur du festival mais la quatrième édition de “Portrait(s)” présente huit autres artistes jusqu’au 4 septembre. Dans l’espace des galeries du Centre Culturel Valery-Larbaud, construit au début du siècle dernier, sont réunis Jean Depara, Nicolas Comment, Hellen van Meene, Nicola Lo Calzo, Maï Lucas, Ruud van Empel, Jean-Christian Bourcart et Paola De Pietri.

Place Saint-Louis, ce sont les photos de Vichy et des Vichyssois, fruits d’une commande passée à Anton Renborg qui sont exposées. En arpentant jour et nuit les rues de Vichy, Anton Renborg s’est laissé séduire par l’atmosphère singulière de cette ville d’eau infusée d’histoire.

10 Juin

Pils et les valeurs sûres

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Cette semaine dans Pils, les vingt ans de la Comédie de Clermont avec un programme alléchant pour une saison anniversaire de plaisir « comme un feu d’artifice ».

Et aussi un entretien avec Jean-Louis Murat, descendu de sa montagne pour nous parler du lynx, un des héros de son nouvel album Morituri. Le chanteur auvergnat sera sur la scène de la coopérative de mai le 18 juin prochain en compagnie de jeunes artistes locaux comme Matt Low ou Morgane Imbeaud.

Pils du 10/06/16

 

09 Juin

Une saison feu d’artifice pour les vingt ans de la Comédie de Clermont

Visuel antoineetmanuel Photo Jean-Louis Fernandez

Visuel antoineetmanuel
Photo Jean-Louis Fernandez

Le directeur de la Comédie de Clermont est un homme heureux : que de bonnes nouvelles pour la saison 2016/2017! Plus de spectacles (34 au lieu de 27 cette année) et la pose de la première pierre de son théâtre à l’automne 2017. Alors pour fêter tout ça, Jean-Marc Grangier promet à son public de beaux événements :

Pas un seul moment festif mais une saison anniversaire de plaisir : je l’ai voulue, spectacle après spectacle, comme un feu d’artifice

Cette année, trois jeunes artistes seront associés à la Comédie de Clermont :

L’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent se lance dans la mise en scène de théâtre. Après une résidence d’écriture à la Comédie en février 2015, elle a adapté « Le dernier testament de Ben Zion Avrohom » de James Frey pour la scène et viendra présenter son spectacle en octobre prochain.

Fabrice Lambert, danseur et chorégraphe : « Jamais assez » sa dernière création a plu à la fois au public et à la critique du dernier festival d’Avignon et il viendra la présenter en novembre.

Enfin, Johanny Bert, l’enfant de la Comédie selon Jean-Marc Grangier. Ce metteur en scène et marionnettiste anime des masques, des post-it, du carton, c’est un magicien des formes et de la lumière capables « d’insuffler de la vie à une boulette de mie de pain. » Il travaille avec la Comédie depuis le festival A Suivre en 2003 et revient avec « De passage » en octobre et « Waste » en mars.

Cette saison promet bien sûr de la danse avec pour la première fois (grande région oblige!) une collaboration avec la Biennale de la danse de Lyon et la venue d’Akram Kahn. Sans oublier l’événement « In spite of wishing and wanting » de Wim Vandekeybus, spectacle qui a révolutionné le monde de la danse en 1999 et que le chorégraphe reprend cette année « onze danseurs lâchés sur le plateau comme une horde d’étalons fougueux », que de promesses… Et en fin de saison, Philippe Découflé, chouchou du public, présentera avec sa nouvelle création dont le titre est à venir.

En théâtre quatorze spectacles avec le retour de Thomas Ostermeier qui présente « La Mouette » d’Anton Tchekov et « Richard III » de Shakespeare, le marathon « Karamazov » de Jean Bellorini, cinq heures de plongée dans l’oeuvre de Dostoïevski ou encore le fidèle Pippo Delbono et son message d’amour sur fond d’évangile « Vangelo ». Et bien sûr, le retour sur scène du phénomène James Thierrée dans « La grenouille avait raison ».

En musique un rendez-vous de coeur, pour retrouver sur scène Jane Birkin accompagnée, le soir même de son anniversaire, par l’orchestre d’Auvergne pour interpréter les plus belles chansons de Serge Gainsbourg.

Une saison qui verra enfin la pose de la première pierre d’un théâtre attendu lui aussi depuis vingt ans, une nouvelle maison que le public et les artistes méritent bien!

La saison des vingt ans de la Comédie de Clermont

05 Juin

Une Europe créative à Europavox

Oliver Burslem, chanteur et guitariste du groupe Yak, sur la scène factory d'Europavox

Oliver Burslem, chanteur et guitariste du groupe Yak, sur la scène factory d’Europavox

C’est sur la scène Factory du festival Europavox que l’on fait vraiment un tour d’Europe des musiques actuelles. Belle cuvée pour cette onzième édition et pour ma part, trois groupes m’ont vraiment enthousiasmé: Yak (Royaume-Uni), Repetitor ( Serbie) et Have You Ever Seen The Aerobic Jane Fonda VHS (Finlande).

Le festival a été retenu par Europe Créative, un programme d’aide de l’Union Européenne qui devrait permettre à des groupes des quatre coins du vieux continent d’obtenir une plus large audience. Des festivals « Europavox » sont donc amenés à voir le jour autour des structures partenaires en Belgique, Croatie, Grèce, Lituanie, Autriche et Italie. Bientôt un site internet sera alimenté par des journalistes de tous ces pays pour rendre compte au reste du monde du foisonnement créatif de l’Europe en terme de musiques actuelles. En attendant, la scène Factory installée au coeur du site pendant les trois jours du festival remplit cette tâche avec panache: cette année encore, on a pu découvrir un certain nombre de groupes très enthousiasmants.

Yak, le rock anglais est encore furieux

D’abord repérés par Jack White puis un premier album « Alas Salvation » signé sur le label Fat Possum (Black Keys, Fat White Family ou Dinosaur Jr…), les trois gars de Yak déploient une énergie redoutable sur scène et en studio pour livrer un rock furieusement bon. Les trois anglais n’ont pas trop de souci à se faire pour l’avenir et leur première tournée en France dans les plus beaux festivals du territoire est un grand succès. A Clermont-Ferrand, l’horaire (19h45), quand le public en était encore à l’apéro, était un peu hard mais les londoniens ne se sont pas démontés et ont déchargé un rock enragé sur la foule.

Le groupe Repetitor chante en serbe et ça lui va très bien

Le groupe a commencé en 2005 à la White Stripes, une batteuse et un chanteur-guitariste. Plus tard, la bassiste s’est greffée au groupe pour former définitivement Repetitor. C’est devenu l’une des figures de la nouvelle scène serbe. En France, il a fallu attendre que le festival Europavox nous les ramène sur la scène Factory pour qu’on puisse profiter de leur énergie.

Have you ever seen the Jane Fonda Aerobic VHS? La question méritait d’être posée

Ces finlandais explorent le côté punk de la pop et ça donne une musique entre Nena (si, si, souvenez-vous des 99 Luftballons) et The Dandy Warhols. Leur premier album « Teenage Sweetheart » est un condensé d’énergie brute et sur la scène d’Europavox, même si le chant est approximatif, la manière que ce trio a employé pour livrer la chose a déchaîné les clermontois.

Une Europe Créative à Europavox, un reportage de Richard Beaune, Claude Fallas, Laurent Pastural, Damien Salmon et Brice Ordas

Une scène européenne en force à Europavox

Intervenants: Oli Burslem, Elliot Rawson et Andy Jones du groupe Yak; Milena Milutinovic, Boris Vlastelica et Ana-Marija Cupin de Repetitor; Katia Bouferrache
Chargée de mission coopération internationale Festival Europavox.

 

 

13 Mai

Pils ou le retour aux origines

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Eryk.e est médecin anesthésiste mais il revient à ses premières amours : la chanson et sort « Seize« , un bel album parrainé par Jean-Louis Murat.

Quant au festival étudiant Hippocampus, après plusieurs années place du Premier Mai puis à la coopérative de Mai, il revient sous chapiteau au campus des Cézeaux avec une belle programmation.

Deux soirées festives en perspective :

Vendredi 13 mai : Thomas Kahn, Lyre le Temps et Manudigital

Samedi 14 mai : Comausaure, Jabberwocky et DJ Pfel et DJ Greem du célèbre collectif C2C


Pils du 13 mai 2016

 

Eryk.e, le nouveau baladin Auvergnat aux chansons lumineuses

Seize, le premier album d'Eryk.e. Pochette signée Esther Decluzet

Seize, le premier album d’Eryk.e. Pochette signée Esther Decluzet

Nouvelle voix dans le paysage musical auvergnat, Eryk.e a deux vies. Derrière le médecin anesthésiste se cache un musicien qui pendant des années a composé et chanté dans l’ombre, à son rythme.

Une rencontre a tout changé : il a fait écouter ses mélodies à un ami. Et pas n’importe lequel : le plus célèbre des chanteurs auvergnats, Jean-Louis Murat, l’a adoubé.

Séduit par ses musiques, le compositeur lui a écrit les paroles de trois titres, Eryk.e a fait le reste et un album est né « seize ».

Dix chansons enregistrées dans le studio de Denis Clavaizolle avec Guillaume Bongiraud, Julien Quinet du Delano Orchestra et d’autres…

La dernière bonne idée a été de s’allier le contrechant prenant de Gaëlle Cotte sur certains titres. Elle apporte la touche exotique et chaude qui pouvait manquer à l’album.

Un premier opus qui en appelle d’autres. Après l’écoute, on se surprend à fredonner longtemps cette écriture juste et ces mélodies délicates. On pense à William Sheller, Dominique A… Puis très vite on oublie ces illustres aînés et on se remet en boucle « Les lieux » ou « Bleu » des chansons qui restent longtemps dans un coin de la tête…


Eryk.e


« Bleu » clip réalisé par Elodie Huré