Agnès Varda inaugurait jeudi 4 février à la Faculté de Sciences Humaines de l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand un amphithéâtre qui porte désormais son nom. Pour l’occasion et à la veille du 38ème festival International du Court-Métrage de Clermont, la réalisatrice présentait quatre de ses films courts et donnait aux étudiants présents une belle leçon de cinéma.
Avant de présenter quatre de ses films courts, la réalisatrice a échangé quelques mots avec des étudiants de licence et maîtrise en arts du spectacle de l’université Blaise Pascal. Agnès Varda a parlé avec eux de son travail actuel avec le street-artiste JR qui, a-t-elle expliqué avec humour, la regarde vieillir comme elle s’était elle aussi amusé, après la réalisation de son documentaire Les glaneurs et la glaneuse (2000), à observer le vieillissement des pommes de terres en forme de cœur. C’est à ce moment-là qu’elle est devenue artiste confie-t-elle humblement aux étudiants, elle qui fût plusieurs fois à l’honneur à la Biennale de Venise.
A l’honneur, elle l’était donc hier soir à la Faculté de Lettres où l’on inaugurait l’amphithéâtre Agnès Varda. Ce même Amphi où est né il y a bientôt quarante ans le festival du court-métrage, là où dans quelques jours, des milliers de festivaliers vont découvrir une partie de la sélection 2016. La réalisatrice a montré en tout cas que le court-métrage n’était pas pour elle l’oeuvre de jeunesse d’un cinéaste mais bien une forme d’écriture qui s’impose selon le sujet qu’on cherche à traiter. Ainsi a-t’elle décidé en 1986 de rendre hommage à la Cinémathèque Française en 3 minutes, en se concentrant sur les escaliers de l’institution dans T’as de beaux escaliers, tu sais ou de parler d’une photographie dans Ulysse en 1982. Enfin, l’artiste avoue qu’aux scénarios solides dont raffolent les producteurs de cinéma, elle préfère les scénarios « liquides » qui ne cherchent pas forcément à avoir du sens et laissent l’image dire ce qu’elle a à dire.
Agnès Varda à Clermont-Ferrand: « Je veux des scénarios liquides »