18 Mar

Procès des frères Guerini jour 4

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Devant le tribunal, Jeannie Peretti, la compagne d’Alexandre Guerini

Au menu de ce 4ème jour de procès, les emplois, présumés fictifs, de Jeannie Peretti au sein des entreprises de son compagnon. Il lui est reproché un recel d’abus de biens sociaux.

A la barre, Jeannie Peretti, cheveux mi- longs, châtain clair, avec balayage et brushing impeccable ; elle porte un pull blanc en cachemire, un pantalon noir, et des bottines noires en nubuck.

Dans un premier temps, la présidente Ballerini, fait le point sur les sociétés d’Alexandre Guerini, après la vente de la décharge de la Vautubière. La partie assainissement de la SMA (Sud Marseille Assainissement) a été rachetée à Veolia.

La magistrate aborde, ensuite, la relation de couple que forment Jeannie Peretti et Alexandre Guerini. Vous avez dit être séparée depuis décembre 1989 et que le père de votre fille vit dans une hlm. « En réalité, vous n’êtes pas séparés ? » Réponse : »on vit ensemble quelque fois, on a chacun un caractère très fort. Alexandre Guerini est un excellent papa. Il est certain que nous avons de très bonnes relations, sauf quelques fois où nous avons des vues différentes. ».

Elle a suivi des cours de secrétariat et commerce dans l’école Pigier de Marseille, ensuite elle a travaillé à La Provence (Le Provençal ndlr), puis à la ville de Marseille de 1977 à 1988, au secrétariat de Gaston Deferre. Au départ, elle aidait Alexandre Guerini qui n’avait rien « il avait un balais, un aspirateur et une vieille machine à écrire…je l’aidais avec l’accord de ma hiérarchie pour rédiger des devis et d’autres courriers «

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Les emplois au sein des entreprises de son compagnon (ou ex compagnon).

Elle occupait un poste de secrétaire à mi-temps pour un salaire de 2500 €uros. La présidente Ballerini indique avoir cherché à comprendre la carrière de Jeannie Peretti et comprendre son parcours professionnel, au sein des entreprises d’Alexandre Guerini.

-La présidente : « vous dites que vous aviez des horaires à la carte ? »

-Jeannie Peretti : « ce que j’ai dit en garde à vue qui a été éprouvante, humiliante et traumatisante, les gendarmes étaient un peu agressifs. Je n’ai jamais eu à faire à la justice. »

-La Présidente : « vous avez vu votre avocate, plusieurs fois…vous avez dit des choses farfelues, des choses étonnantes. On peut comprendre que la garde à vue, c’est un moment éprouvant

-Jeannie Peretti : « devant le juge ça a été difficile, il a été méprisant, j’étais impressionnée »

-La Présidente : « ah oui ? Je pense que peu de personnes ont parlé comme ça à Charles Duchaine en lui disant notamment que vous pourriez même être capable d’être à sa place. »

La magistrate parvient, quand même, à retracer le parcours professionnel de Jeannie Peretti qui a commencé comme secrétaire chez SMA Environnement pour ensuite gravir tous les échelons et devenir présidente de SMA Energie. Une filiale spécialisée dans la valorisation des biogaz.

La magistrate demande quel était son rôle aux différents échelons, les explications sont confuses, notamment à propos de ses travaux de recherches au sujet des biogaz.

-La Présidente : « avez-vous rendu un rapport de ses travaux de recherche ? »

-Jeannie Peretti : « non. »

-La Présidente : « pourquoi ce flottement au sujet de vos emplois ? »

-Jeannie Peretti  «  j’ai toujours travaillé. »

La juge souligne qu’elle utilisait indûment un véhicule, 4×4 Mercedes loué plus de 2000 €uros par mois, une carte bancaire pour payer l’essence et un téléphone portable, le tout appartenant à la société.

Jeannie Peretti se défend en expliquant qu’elle allait tous les jours à la Fare les Oliviers, « ça faisait quand même une heure de route, j’avais un bureau, j’allais voir sur ce site de 4 hectares, si tout allait bien »

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Alexandre Guerini vient à son tour à la barre « elle n’a jamais encaissé une somme qu’elle n’a pas mérité. Le contrat de travail existe depuis le départ. C’est moi qui l’ai signé. »

Le Procureur: « ce qui est étonnant, vous allez devenir directeur général sans le savoir… »

En toute fin d’audience le procureur demande à Jeannie Peretti quel est son rôle au sein de la société SMA Vautubière. Réponse « je ne sais pas, je ne m’en souviens pas. »

Le Procureur : « vous avez été nommée et vous ne le savez pas ? »

Jeannie Peretti : …

Le Procureur : « ce qui est étonnant, vous allez devenir directeur général sans le savoir »

Reprise des débats vendredi matin, avec Jean-Noël Guerini à la barre. Le tribunal va aborder les aspects de l’extension de la décharge de La Ciotat. Un site exploité par son frère Alexandre.

Troisième jour du Procès des frères GUERINI

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Deuxième journée d’audition d’Alexandre Guerini

Encore une mauvaise journée pour le cadet des frères Guerini.

 

 

Aujourd’hui le tribunal examine les faits de trafic d’influence et de blanchiment en lien avec la vente de la Somedis, qui exploitait la décharge de la Vautubière, à la Fare les Oliviers. Une société gérée en sous-main par Alexandre Guerini, et vendu à une filiale du groupe Veolia dirigée à l’époque par Henri Proglio.

 

Les débuts d’Alexandre

 

Debout à la barre, Alexandre Guerini, en tenue plus décontractée qu’hier, il a troqué ses chaussures de cuir à boucles pour des baskets bleues.

A la reprise de l’audience, la présidente retrace sa carrière d’entrepreneur, qui commence par la société Rodillat créée en 1982 avec co-actionnaire Jean Gaben, une figure du quartier du panier à Marseille. (Ce même Jean Gaben, serait décédé quelques années après sa dernière incarcération en 1996, pour recel de malfaiteur.) Par la suite c’est la mère des frères Guerini qui prendra la moitié des parts de la société. Sept ans plus tard elle est revendue à la compagnie Générale des Eaux dirigée à l’époque par Henri Proglio. Alexandre Guerini donne les détails de la vente : « Je l’ai vendue à un homme Henri Proglio pas à une société…l’affaire a été conclue en 5 minutes. La Lyonnaise m’a proposé, un prix plus important. J’ai refusé, parce que je m’étais engagé avec Mr Proglio, on s’était serré la main. »

La Présidente Ballerini, souligne que Rodillat avait beaucoup de marchés avec l’Opac Sud devenu 13 Habitat, (l’office HLM du département des Bouches du Rhône), présidé dans les années 80 par Jean-Noël Guerini. La magistrate interroge le chef d’entreprise : « vous avez eu beaucoup de marchés avec l’Opac ?

-Réponse : quand mon frère est devenu président j’ai cessé mon activité avec l’Opac. (en 1987)

La Présidente, reprend : pourtant vous avez eu encore des activités et cite le témoignage d’un chef d’agence de l’Opac Sud qui a été « incité » à recourir aux services de Rodillat à l’exclusion de toutes autres entreprises, c’était en 1991. Jean-Noël Guerini a présidé l’office hlm départemental de 1987 à 1998.

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La décharge de la Vautubière

Les questions fusent sur l’exploitation de cette décharge pour le compte de l’agglomération salonaise, Alexandre Guerini se défend pied à pied. Selon la présidente le chef d’entreprise ne répond souvent à côté des questions

Le débat technique porte principalement sur les cubages de la décharge, les autorisations administratives, les travaux de mise en conformité, les délégations de service public et la gestion de l’entreprise. En apparence, ce n’est pas Alexandre Guerini qui dirige la société mais Jean-Pierre Rey. Un assesseur de la présidente Ballerini demande : « A quoi sert Monsieur Rey ? Vous êtes actionnaire à 90%. Il est le porteur des parts et c’est vous qui dirigez la boîte. Vous êtes partout. Vous n’êtes pas l’arlésienne, vous êtes toujours là ! « . Alexandre Guerini, répond que « Jean-Pierre Rey, n’a jamais été un homme de paille »

Puis, le tribunal entre dans le vif du sujet : la vente de la Somedis la société qui exploite la décharge de la Vautubière et de Sma (Sud Marseille Assainissement) l’autre société d’Alexandre Guerini.

 

Question de la Présidente :  » Aviez-vous la volonté de vendre la société et pourquoi ? »

Réponse d’Alexandre Guerini :  » Parce que le site est magnifique des sociétés sont intéressées. Les travaux sont terminés. Tout se vend dans la vie. On n’est pas nombreux dans le métier, tout se sait. Je ne pouvais vendre qu’à Monsieur Proglio. « 

La présidente, qui connait parfaitement le dossier, évoque un protocole d’accord de vente, en 2000, entre la Somedis et Silim environnement, une filiale de la société des eaux de Marseille, la SEM (à l’époque la SEM était détenue à la fois par la Générale des Eaux et la Lyonnaise des Eaux ndlr) pour un prix fixe de 118 millions de Francs soit 17 millions d’€uros, et aussi, une prix variable soumis à l’obtention d’arrêtés préfectoraux, permettant notamment d’augmenter le tonnage annuel de traitement des déchets. La magistrate demande au cadet des frères Guerini pourquoi ce protocole d’accord, le prévenu répond à côté de la question.

La juge, s’agace « Monsieur Guerini, il faut écouter le tribunal et qu’il comprenne ce vous lui dites. Vous devriez comprendre que c’est nous qui avons la décision finale et que nous puissions vous juger manière convenable. Nous avons besoin de prendre la bonne décision.  »

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Veolia

En parallèle Alexandre Guerini négocie le rachat de la Somedis avec Veolia. La Présidente Ballerini indique que c’est Bruno Vincent qui est chargé, par Veolia du suivi du protocole et exprime ses doutes de voir Monsieur Proglio mener les pourparlers pour le rachat de l’entreprise « il avait peut-être d’autres préoccupations » Alexandre Guerini toujours droit à la barre, depuis plusieurs heures, répond : « j’ai négocié avec Monsieur Proglio « . La présidente lit l’audition d’Henri Proglio au sujet des relations qu’il entretient avec Alexandre Guerini « dans les années 70, j’ai rencontré Jean-Noël Guerini qui m’a présenté son frère Alexandre…depuis cette date, j’entretiens avec Alexandre Guerini une relation d’amitié que je qualifie de distante. Je sais qu’une fois par an, il m’envoyait de la charcuterie corse…  »

La vente est réalisée le 13 décembre 2000, pour plus de 33 millions d’€uros. Jean-Pierre Rey (porteur de la majorité de parts (90%) d’Alexandre Guerini) dont un chèque 26 544 404 €uros. Soit un montant supérieur à l’offre de Silim. Alexandre Guerini empoche 90 % de la somme.

                          

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Bruno Vincent

Question de la présidente au sujet du négociateur : « Bruno Vincent se serait laissé soudoyer pour désavantager sa société au profit de la vôtre ? » La réponse d’Alexandre Guerini est louvoyante et imprécise. Madame Ballerini s’agace à nouveau : « Monsieur Guerini, vous ne répondez pas à mes questions, à force de prendre des virages, il y a un moment où on perd le contrôle du véhicule. Bruno Vincent va recevoir de l’argent d’un de vos comptes, sur le sien. Ce serait une récompense de l’avantage qu’il vous aurait donné ? Il y aurait quelque chose de contraire aux avantages de sa société. (Veolia. ndlr) Qu’est-ce que c’est que cet argent ?  »

-Alexandre Guerini :  » il m’a demandé de lui prêter de l’argent 107 000 et 100 000 €uros  »

-La Présidente : « pourquoi d’un compte au Luxembourg ? Vous avez fait un écrit ?  »

– Alexandre Guerini : »non ! »

– La Présidente : « il vous a remboursé ?  C’est quelqu’un de proche ? »

– Alexandre Guerini : « Non, jamais ! « 

– Un assesseur : « Il a besoin de 200 000 €uros, c’est vous qui lui prêtez en toute discrétion et sans aucun écrit. Vous dites qu’il n’a jamais remboursé. C’est quand même un peu étrange, que ce soit la personne qui a mené les négociations de la vente ».

– Alexandre Guerini : « Cette somme n’a rien à voir avec le fait que j’ai vendu. Je lui ai prêté de l’argent en 2003. »

– Assesseur : « si vous lui prêtez de l’argent non remboursé, sans envoyer les huissiers, ça pose question !  »

Pour ces faits, Alexandre Guerini est soupçonné de trafic d’influence passif commis par un particulier, de blanchiment et d’abus de biens sociaux. Il encourt au maximum sept ans de prison

Bruno Vincent est soupçonné d’abus de biens sociaux et de recel de trafic d’influence. Il encourt sept ans de prison. Il encourt sept ans de prison.

Ce jeudi, ce sera au tour de Jeannie Peretti, la compagne d’Alexandre Guerini, d’être à la barre du tribunal. La justice lui reproche, un abus de biens sociaux, elle aurait bénéficié d’un emploi fictif dans les entreprises de son compagnon, SMA Environnement et Vautubière.

Pendant que, son frère qui se trouve sur la sellette, face au feu roulant des questions des juges, Jean-Noël Guerini, reste assis, impassible.

 

04 Nov

Ce qu’a dit José Anigo pendant sa garde à vue

Ballon rond, transfert de joueur, commissions, tentatives d’extorsion, association de malfaiteurs et règlements de comptes

 

 

© Jean-François SOUCHET/maxppp

A peine descendu de l’avion en provenance d’Angleterre, le premier octobre 2020, 10h00, José Anigo entre dans les locaux de la PJ de Marseille, l’évêché, en compagnie de son avocat. L’ex directeur sportif de l’OM est immédiatement placé en garde à vue. Ses droits lui sont notifiés par l’officier de police judiciaire, de la brigade de répression du banditisme, ainsi que les raisons pour lesquelles il est retenu. La justice lui reproche entre autres des faits d’extorsion en bande organisée, participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Il peut être interrogé pendant 96 heures au maximum.

En cause, notamment, le transfert, pendant l’été, de l’Olympique de Marseille à Lille, d’Isaac Lihadji, pour un montant de 5 millions d’€uros. José Anigo l’avait recruté à l’âge de 12 ans, et suivi le début de carrière de ce jeune attaquant prometteur.

José Anigo est soupçonné d’avoir promis à un trio criminel, multiactivités, la bande de la Capelette, un quartier de Marseille, une partie d’une éventuelle commission, suite au transfert du jeune attaquant, qui s’élèverait à 1,5 millions d’€uros. En échange, « la triplette » vengerait la mort de leur ami, Adrien Anigo, fils de José, tué par balles, en 2013, au cours d’un règlement de comptes. Les trois hommes aurait dû récupérer la part promise auprès de Christian Bandikian, patron d’une boite de nuit aixoise, le Mistral. Ce passionné de foot, aurait suivi et chaperonné, Isaac Lihadji, depuis son plus jeune âge, jusqu’à son transfert pour Lille. Il aurait même choisi l’agent de joueurs qui a assuré l’opération.

 

Six auditions, 72 heures de garde à vue

 

Pendant 72 heures, l’ancien entraineur de l’OM, va subir un feu roulant de questions. Chaque audition dure en moyenne deux heures, sauf la sixième et dernière qui s’étend sur 4h45. José Anigo, nie les faits reprochés, chaque réponse est argumentée. L’homme est solide.

3 octobre, 14h40. Un capitaine de police mène l’interrogatoire récapitulatif. L’enquêteur revient sur les conditions du transfert d’Isaac Lihadji et la créance auprès de Christian Bandikian.

Question : Dans le cadre de l’enquête en cours, il y a eu plusieurs personnes en garde à vue et nous avons recueilli plusieurs déclarations de ces personnes qui ont évoqué l’existence d’une créance que vous détiendrez à l’égard de Bandikian dans le cadre du dossier Isaac Lihadji. Ces déclarations, illustrent parfaitement les éléments d’enquête recueillis, notamment via le dispositif de sonorisation installé au domicile de « X », les interceptions téléphoniques, ainsi que les surveillances physiques, autant d’éléments d’enquête mettant en évidence les manœuvres entreprises pour soutirer à M Bandikian de l’argent au titre de la créance que vous leur auriez cédé. A ce stade, vous êtes le seul à nier son existence. Qu’avez-vous à déclarer ?

Réponse de José Anigo : Je n’ai pas de créance. Mr Bandikian, ne me dois rien. Je suis peut-être, le seul dans l’histoire à ne pas avoir d’intérêt financier…Il ne me doit rien, et je ne revendique aucune créance auprès de Mr Bandikian.

Le capitaine de police revient sur le projet criminel envisagé pour venger la mort du fils de José Anigo et de l’ami du trio de la Capelette.

Question : Lors de l’enquête on comprenait que les jeunes de la Capelette se seraient engagés à commettre un assassinat à titre gracieux, en mémoire d’Adrien Anigo, dans un premier temps, et qu’ils s’y étaient préparés. Ils vous auraient demandé au préalable une avance d’argent pour la logistique, somme qu’ils auraient partiellement touchée, puis dans un second temps, s’étant rendu compte que ce « travail » allait leur couter cher, à savoir 30 ans de prison. Ils auraient envisagé de vous réclamer davantage d’argent en raison des risques encourus, et seraient prêts pour cela à vous motiver davantage, quitte à toucher vos proches pour vous pousser à aller jusqu’au bout de ce projet, en les sollicitant pour agir moyennant une rémunération plus conséquente…qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Réponse de José Anigo : Je n’ai absolument rien à dire. Je n’ai jamais versé quoi que ce soit. Je me sens plus victime, qu’instigateur, dans la mesure où ma famille risquait quelque chose. Je n’ai jamais donné quoi que ce soit dans ce but. On n’est pas dans la vérité, on est dans l’incohérence. Entre « on va le tordre », et « on va zinguer » quelqu’un de sa famille, ça fait beaucoup pour quelqu’un qui serait l’instigateur d’un projet.

 

3 octobre, 19h18. Avant de clore l’audition, l’enquêteur repose, en résumé, une dernière fois les mêmes questions, José Anigo répète qu’il n’a jamais remis d’argent pour venger la mort de son fils et se dit surpris de voir son nom dans ce dossier et n’a jamais rien demandé à quiconque.

 

Association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime

 

Le 4 octobre, à l’issue de sa garde à vue, José Anigo est mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime, commis en bande organisée. L’ancien directeur sportif de l’OM a échappé au mandat de dépôt, il a été placé sous contrôle judiciaire.

Le parquet de Marseille qui avait demandé son placement en détention provisoire a fait appel. Le 28 octobre la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix en Provence a confirmé le contrôle judiciaire et multiplié par dix la caution, passant de 10 à 100 000 €uros.

Dans cette affaire, en plus de José Anigo, 17 personnes ont été mises en examen, certaines ont été placées en détention provisoire, dont Jean-Luc Barresi et Michel Campanella présentés comme des figures du banditisme marseillais. Ils seraient intervenus pour recouvrir la « créance » auprès de Christian Bandikian.

27 Mai

Effet confinement, le procès d’Henri Jibrayel renvoyé sans date

© Aurelien Morissard / Maxppp

 

L’ancien député PS des quartiers nord de Marseille devait être jugé pour détournement de subventions

 

Le 2 avril au matin les portes du palais du Palais de Marseille, sont fermées.

Le procès d’Henri Jibrayel, ancien député socialiste des Bouches du Rhône n’aura pas lieu. L’affaire est renvoyée sine die.

La justice reproche à l’homme politique des faits d’abus de confiance et de prise illégale d’intérêts. Les faits datent de janvier 2011 à décembre 2012.

C’est la quatrième fois, en l’espace de six mois, que le procès de l’élu des quartiers nord de Marseille est renvoyé.

Comme tous les secteurs d’activité, la justice, n’a pas échappé à « l’effet confinement », elle a été prise de court par les mesures sanitaires, entrées en vigueur pour limiter la pandémie du coronavirus.

Quatre mini-croisières pour 70000 €uros

Tout a commencé par une lettre anonyme adressée, en mars 2011, au Procureur de la République de Marseille, qui dénonce les agissements d’associations proches d’Henri Jibrayel et de son entourage.

En cause, notamment, l’organisation et le financement de mini croisières, sur deux ferries de la SNCM , pour « les petits vieux » habitant la circonscription du parlementaire.

Ces quatre odyssées, autour des îles de Porquerolles à bord du Napoléon Bonaparte et du Danielle Casanova, offertes aux personnes âgées se sont déroulées en mai 2011 et juin 2012, pour un coût estimé à plus de 70 000 €uros.

Ce montant a été réglé par trois associations dont deux étaient dirigées par son assistante parlementaire, décédée au cours de l’enquête.

Au total, c’est plus de 20 000 personnes qui ont été invitées par le député socialiste.

Photo X DR

 

 Henri Jibrayel était aussi, Conseiller Général des Bouches du Rhône (aujourd’hui Conseiller Départemental). Il serait, selon la justice, intervenu de nombreuses fois pour que les subventions soient versées à ces trois associations, d’où sa mise en examen pour prise illégale d’intérêts en décembre 2014.

Le détournement des sommes versées, aux structures associatives, par la collectivité entraîne la mise en examen pour abus de confiance.

D’après l’accusation, l’ancien député était le gérant de fait des trois associations qui étaient intimement liées à l’activité politique de l’élu.

Opérations à visée électorale

Les magistrats qui ont rédigé l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, démontrent que l’enquête a mis en lumière « un système visant à détourner des subventions, via des associations de quartier n’ayant aucune autonomie, dans le but de financer des opérations à visée électorale »

 « N’oubliez pas de voter pour moi ! »

L’information judiciaire révèle que ces croisières étaient présentées par les présidents des associations « comme des cadeaux de M Jibrayel, qui avait indiqué être le seul à demander des subventions pour les personnes âgées et prononçait à chaque manifestation des mots qui voulaient dire : « n’oubliez pas de voter pour moi ! »

« Je ne suis pas un voyou ni un voleur ! »

Contacté par téléphone, mercredi 27 mai, Henri Jibrayel, reste sur ses positions depuis le début de cette affaire « je ne suis pas responsable de ces associations, qui prenaient leurs décisions en leur âme et conscience. Je suis étranger aux faits qui me sont reprochés. Je suis serein. J’attends une relaxe. J’ai confiance dans la justice de mon pays. Je ne suis pas un voyou ni un voleur ! »

Photo JFGiorgetti

5 ans de prison au maximum

Renvoyé devant le tribunal correctionnel en compagnie d’un président d’une association, Henri Jibrayel encourt au maximum 5 ans de prison et 500 000€ d’amende

Pour le moment, aucune date de procès n’a encore été fixée.

 

 

18 Avr

Affaire Air Cocaïne Pourquoi les juges ont condamné les pilotes

Autopsie d’un verdict

Le 5 avril, après à 11 heures de délibéré, les cinq magistrats de la cour d’assises spéciale des Bouches du Rhône ont condamné sept des neuf accusés, à des peines allant de 5 ans de prison à 18 ans de réclusion criminelle. Les deux pilotes, Pascal Fauret et Bruno Odos, se sont vu infliger 6 ans de prison. Le procès a duré sept semaines.

 

 

Dans un document de 25 pages, signé le 8 avril, le président de la cour d’assises spéciale des Bouches du Rhône, explique par le menu, pourquoi, il a décidé, avec ses quatre assesseurs, de condamner sept des neuf accusés.

Les premières pages de la « feuille de motivation », sont consacrées à la reprise des éléments réunis pendant l’enquête judiciaire, les deux allers et retours, en Falcon 50, entre la France , la République Dominicaine, et l’Equateur, entre décembre 2012 et début mars 2013, ainsi que l’arraisonnement de l’avion, le 19 mars 2013 sur l’aéroport de Punta Cana en République Dominicaine. Le jet privé, était en partance pour le petit aéroport de la Môle-Saint Tropez ; à son bord, la police dominicaine saisit 26 valises contenant 680 paquets de cocaïne, pour un poids total de 700 kilos.

les magistrats, font très peu état des déclarations des nombreux témoins et experts

Tout au long de la lecture de «la feuille de motivation », les magistrats, font très peu état des déclarations des nombreux témoins et experts, qui se sont succédé à la barre de la cour d’assises durant les sept semaines du procès, notamment les experts aéronautiques.

valises étaient anormalement boueuses

Les principales infractions

Les pages suivantes sont consacrées aux « principales infractions », notamment l’importation, la détention et le transport, à l’occasion du premier vol, le 9 décembre 2012 entre Puerto Plata et le petit aéroport de La Môle-Saint Tropez. Pour les magistrats « il ne fait aucun doute » que des valises anormalement boueuses et lourdes ont été déchargées sur la piste et que l’un des pilotes (Pascal Fauret) a aidé au déchargement. « Ce déchargement était d’ailleurs apparu, à ce point anormal qu’un signalement anonyme a immédiatement était fait aux services de la protection de la Défense et qui a ensuite été transmis à la Gendarmerie. Il (le témoignage anonyme (Ndlr))mentionnait que les valises étaient anormalement boueuses, ce que confirment MM Odos et Fauret».

L’enquête n’a pas permis de savoir ce que contenaient les « lourdes valises » (Ndlr).

La tentative d’importation,

le 19 mars 2013, pour le vol prévu entre Punta Cana et la Môle-Saint Tropez.

 

Fabrice Alcaud et Bruno Odos

Pascal Fauret

Pierre-Marc Dreyfus

 

 

Sur la culpabilité

Les magistrats exposent les nombreux arguments démontrant la culpabilité de chaque accusé, pour ensuite terminer par Pascal Fauret et Bruno Odos et les patrons de la société d’aviation SN-THS.

Dans un premier temps, les juges indiquent que « les quatre accusés avaient intérêt à ce que ces vols transcontinentaux se réalisent…que Bruno Odos et Pascal Fauret ont contesté avoir touché la moindre commission occulte …On constate par ailleurs le dépôt par Bruno Odos, de 6500 euros en espèces sur son compte entre le 11 décembre 2012 et le 14 mars 2013…et les débits statistiquement inférieurs à la moyenne sur le compte joint de Pascal Fauret en décembre 2012, février et mars 2013, outre la saisie à son domicile le 3 avril 2013 d’une somme de 6950 euros…) Au sujet du vol en Equateur : » le 26 février 2013 Pascal Fauret…a consulté depuis son ordinateur, les thèmes «Justice en Equateur »… »Trafic de drogue en Equateur »… »Un pilote en prison ») A propos d’une conversation téléphonique entre Bruno Odos et Fabrice Alcaud (l’un des deux patrons de la compagnie aérienne) après le retour de l’Equateur:

  • « Fabrice Alcaud : voilà bon, donc heu, donc vous êtes allé veni vide vici quoi…
  • Bruno Odos : moi heu, tout ce qui se passe autour de ça, ça ne m’intéresse pas, ne me regarde pas…
  • A : moi non plus…
  • O : voilà, donc euh on a amené…
  • A : le vol, il a été payé, heu…c’est tout ce qui compte…
  • O : voilà, on a fait ce qu’on devait faire, voilà, c’est bon… »

Au sujet de cette conversation, les magistrats précisent « La nature même de cette conversation et les termes employés démontrent que les deux hommes agissaient en connaissance de cause et n’avaient qu’une seule préoccupation, le paiement des vols. »

« je n’ai pas été assez prudent sur les barrières que je me fixe d’habitude. » B. Odos

Au sujet de Punta Cana, les cinq juges expliquent que les pilotes ont assisté au chargement des valises et relèvent que Pascal Fauret a admis avoir supervisé le chargement et que Bruno Odos a déclaré « je n’ai pas été assez prudent sur les barrières que je me fixe d’habitude. »

En conclusion, la cour estime que « les quatre hommes (les deux patrons de la société d’aviation d’affaires et les pilotes ») ne peuvent dès lors dissimuler derrière l’affirmation, selon laquelle, ils auraient respecté les règles en vigueur dans l’aviation civile, le fait qu’ils connaissaient la nature du chargement qu’ils ont convoyé ou qu’ils devaient convoyer. »

particulière gravité des faits commis

En dernière page, les juges « estiment devoir prononcer des peines d’emprisonnement sans sursis, à l’exclusion de toute autre sanction manifestement inadéquate, en raison de la particulière gravité des faits commis, qui ont constitué pour chaque condamné, en sa participation à un trafic international de cocaïne, sur plusieurs mois… »

Pascal Fauret et Bruno Odos ont été condamné le 5 avril à six ans de prison et à payer solidairement avec les cinq autres condamné trois millions d’euros d’amende aux douanes.

Les deux pilotes et les dirigeants de la compagnie aérienne ont fait appel du verdict le 8 avril, soit le même jour que la rédaction de la feuille de motivation.

Le procès en appel pourrait se tenir dans moins d’un an.

Le procès en appel pourrait se tenir dans moins d’un an.

En attendant, pilotes et dirigeants ont déposé une demande de mise en liberté qui devrait être examinée au courant du mois de mai.

JFGiorgetti

28 Fév

AFFAIRE AIR COCAÏNE SNTHS(1) LE PAIEMENT DES VOLS ET LES FRAGILITÉS DU TÉMOIGNAGE

Au procès Air Cocaïne, la cour d’assises spéciale d’Aix en Provence examine le fonctionnement de SNTHS (1), la société qui a loué le Falcon 50, arraisonné en République Dominicaine en mars 2013.

A son bord 4 hommes dont deux pilotes et 700 kilos de cocaïne

 

 

 

Premier à la barre, ce mercredi matin, Martin Giraud. Il était le commercial de l’entreprise, aujourd’hui âgé de 29 ans. «… Je suis le neveu issu de germain du patron, Pierre-Marc Dreyfus. J’ai commencé à travailler, en 2011. J’étais stagiaire en alternance, par la suite je suis devenu salarié. Mon rôle était de trouver des clients, augmenter le portefeuille commercial, organiser et gérer les vols…» « Au sujet du premier vol (un aller-retour entre la France et la République Dominicaine NDLR), je n’étais pas rattaché au client final. C’est Monsieur Alcaud (l’un des trois associés dans SNTHS . NDLR) qui amenait ce client. C’était une personne interne qui nous amenait ce vol. De facto, nous avions facturé à sa société luxembourgeoise. Il agissait en tant que courtier, il demandait à SNTHS d’organiser le vol. »

Question du président de la cour d’assises spéciale :

« Monsieur Alcaud était un apporteur d’affaire ? »

Réponse de Martin Giraud :

« Vous avez raison ! »

« Ces vols n’ont pas été payés. »

Le Président :

« Vous dites que les vols n’ont pas été payés ? » (230.000 €uros chacun NDLR)

M.G :

« Le premier oui, le deuxième (Paris/Quito et retour NDLR), ce dont je me souviens, n’avait pas été payé. Le troisième allait partir, alors que le deuxième n’a pas été payé »

« C’est l’habitude de payer après le vol ? »

 

Le Président :

« C’est l’habitude de payer après le vol ? »

M.G :

«Un client connu et de confiance, on lui permettait de payer après. Dans ce cas Messieurs Dreyfus et Alcaud l’avaient permis. »

Le Président :

« Si je comprends bien, Monsieur Alcaud, se faisait payer et ensuite, il faisait un virement ?

M.G :

« Oui, c’est bien cela ! »

 

Le Président :

« Le troisième vol, a-t-il été payé ?

M.G :

« Non ! »

A la barre, depuis près d’une heure, les mains croisées dans le dos, le jeune homme se tortille de plus en plus les doigts

A la barre, depuis près d’une heure, les mains croisées dans le dos, le jeune homme se tortille de plus en plus les doigts. « Dans les faits, tous les jours, des sociétés paient pour les autres…Monsieur Dreyfus (Le Patron de SNTHS NDLR) voulait faire croître sa société et faire construire un hangar à Bron, il était moins dans l’opérationnel que nous. »

Le Président :

« Je comprends les préoccupations de de Monsieur Dreyfus. Ces vols transatlantiques, étaient les premiers pour la société ?

M.G :

« Oui ! »

« Je prenais à cœur mon travail dans la société. J’ai fait un contrat pour le troisième vol que j’ai envoyé à Monsieur Alcaud (L’associé de Mr Dreyfus NDLR) qui l’a envoyé au client final, Nicolas Pisapia (Nicolas Pisapia a été interpellé à Punta Cana en mars 2013. Il était le deuxième passager dans le Falcon 50. Nicolas Pisapia a été condamné à 20 ans de prison par la justice Dominicaine.)

L’audition du témoin continue, le Président Jean-Louis Tournier revient sur le premier vol Paris/Puerto Plata et retour Puerto Plata/Saint Tropez.

« Que savez-vous de ce vol ?

« Que savez-vous de ce vol ?

M.G :

« Pour moi, c’était un vol classique, à l’époque, je n’avais pas de doute à avoir.

Le Président :

« Pour ce vol on parle d’une caution en espèces ? »

« C’est l’habitude de payer après le vol ? »

M.G:

« oui, c’est exact ! C’est au détour d’une conversation que je l’ai appris. Pour ce vol, il y a eu une réunion préparatoire, à Paris, au cours d’un déjeuner. »

« Une caution supérieure à 1OO 000 €uros ?

Le Président :

« Une caution supérieure à 1OO 000 €uros ?

M.G :

« oui, j’ai été choqué ! Je n’avais jamais vu 100 000 €uros en espèces. A l’époque tout m’étonnais. Après, je n’ai jamais revu de paiement de caution en espèces. Jamais ! Pour moi, il y avait deux catégories de gens qui pouvaient utiliser autant d’espèces, c’est soit les émiratis, soit les trafiquants de drogue. »

Le Président :

« L’entreprise luxembourgeoise SAPS SA de Monsieur Alcaud, vous dites que c’est une boîte aux lettres ?

M.G :

« C’était une déduction ! »

Le Président :

« Le deuxième voyage de Quito, avez-vous quelque chose à dire ? »

M.G :

« Non ! »

« Il y avait un contrat ? »

Le Président :

« Il y avait un contrat ? »

M.G :

« Non ! »

C’est au tour de l’avocat général de poser des questions. Le représentant de l’accusation, veut savoir si les vols ont été payés ou non. Sachant que l’un des accusés, Franck Colin, avait indiqué, en début de semaine, à la cour, que les trois vols transatlantiques avaient été réglés en espèces, à hauteur de 230 000 €uros chacun.

Question :

« y aurait-il dû avoir un paiement avant le départ ?

« Le contrat permet de demander le paiement, si le vol n’a pas été payé. Les clients habituels, ne recevaient pas de contrat. »

M.G :

« Le contrat permet de demander le paiement, si le vol n’a pas été payé. Les clients habituels, ne recevaient pas de contrat. »

L’avocat général :

« La société rencontrait-elle des problèmes de trésorerie ? »

M.G :

« Je ne me souviens pas. On avait besoin de se faire payer »

« Peut-on engager un troisième vol à 100 000 €uros, sachant que les deux premiers n’ont pas été payés ?

L’avocat général :

« Peut-on engager un troisième vol à 100 000 €uros, sachant que les deux premiers n’ont pas été payés ?

M.G :

« Habituellement on permet aux clients de payer après… »

 

Sur le banc de la défense, maître Céline Alstofe, l’avocate de Fabrice Alcaud, s’agite. Elle demande au Président si elle peut confronter les propos du témoin avec les arguments de son client au sujet du paiement des vols et des versements en espèces.

Fabrice Alcaud prend place à la barre, à côté de Martin Giraud.

L’ancien dirigeant de SNTHS explique qu’il était très satisfait du travail du jeune homme, « c’était un vrai chasseur de client ! » « Monsieur Castany (Alain Castany, était le deuxième passager du Falcon 50 arraisonné en République Dominicaine. Il a été condamné à 20 ans de prison a été rapatrié en France pour purger sa peine. En février 2018 il a été libéré pour raison médicale. Cet homme de 71 ans rencontre de graves problèmes de santé qui l’empêchent de comparaître au procès. Il est considéré comme l’apporteur d’affaire pour les trois volsNDLR) nous le connaissions depuis des années. Les 100 000 €uros en espèces, je n’en ai jamais parlé à Martin. Cet argent avait été proposé par Mr Castany, pour moi, c’était non depuis le début ! Pour rassurer martin, je lui ai dit, que je connaissais Alain Castany depuis 15 ans et qu’il n’avait jamais planté personne, au Bourget. Il a eu une histoire d’assurances, enfin, c’est ce qu’il se disait. Il était assureur dans les avions, comme courtier. Dans cette histoire, il n’aurait pas payé de primes… »

A propos des modes de facturation Fabrice Alcaud, donne un exemple :

« on faisait aussi des vols pour le Marrakech du rire. Djamel Debbouze louait un avion par l’intermédiaire de sa boîte de production, au final, c’est M6 qui prenait en charge les paiements. Il n’y aucune malice là-dedans. »

Question du Président :

« A propos de votre société luxembourgeoise CAPS SA ? « 

« CAPS SA c’est une vraie société

Fabrice Alcaud :

« CAPS SA c’est une vraie société, avec une vraie activité, des prestations réelles, vols, achats et ventes d’avions. La société a été créée en 2010. CAPS était actionnaire à hauteur de 30% de SNTHS.

L’avocate de Fabrice Alcaud, Maître Céline Astolfe, s’adresse à Martin Giraud :

« Dans vos déclarations, vous dites avoir fait des déductions. Ne pensez-vous pas avoir fait des déductions un peu rapides ? »

Martin Giraud :

« Je ne suis pas habitué à la garde à vue. C’est vrai que j’ai fait des déductions. C’est vrai qu’à la fin, j’étais fatigué. »

Maître Céline Astolfe :

L’apporteur d’affaires pour les trois vols, est bien Monsieur Castany, on est bien d’accord ?»

M.G :

« En fait, j’ai tout dit et son contraire. Castany a apporté les vols et non Alcaud…Je ne me suis pas occupé de l’organisation de ces vols.

Maître Astolfe :

« Vous dites qu’il n’y a pas eu de contrat systématiques ?

Martin Giraud :

« Non c’est vrai ! »

Maître Astolfe, à l’adresse de son client:

« A propos du versement, interprété comme le paiement du premier vol. Que pouvez-vous nous en dire… »

Fabrice Alcaud :

«J’ai, par le biais de ma société CAPS SA, versé 88700 €uros sur le compte de SNTHS, c’était les frais du vol, à savoir le coût des charges fixes à régler aux prestataires et au propriétaire de l’avion (Alain Afflelou). En tant qu’actionnaire à hauteur de 30%, c’était pour préserver la santé économique de SNTHS. Cette somme n’est pas le prix du vol. »

Le procès va terminer sa deuxième semaine. Le verdict devrait être rendu le 5 avril.

(1) SNTHS Société Nouvelle Trans Hélicoptère Services (Aérojet Corporate), installée sur l’aéroport de Lyon Bron dont l’activité est de louer des avions.

 

JFGiorgetti

25 Jan

Affaire du règlement de comptes cité Consolat du 24 juin 2016 Réquisitoire et Jugement

©MA Peleran

Jour de réquisitoire

Jour de réquisitoire dans le procès de logisticiens des auteurs du double assassinat jugés au tribunal correctionnel de Marseille depuis ce mardi. Six hommes sont jugés dont 1 absent, pour notamment, association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes et transport d’armes.

2016 année sanglante, année meurtrière, année la plus meurtrière à Marseille. 28 morts, 15 blessés

En ce début de matinée du 23 janvier, la procureure de l’audience prend la parole pour ses réquisitions, « 2016 année sanglante, année meurtrière, année la plus meurtrière à Marseille. 28 morts, 15 blessés dans des tentatives de règlement de comptes, un Everest de violence comme l’avait dit le Procureur de la République de l’époque…dans ce contexte, des enquêtes vont prospérer, des équipes de malfaiteurs vont être interpellées, dont certaines étaient prêtes à l’action…notre dossier s’inscrit dans cette situation… »

 

© DR Kangoo ERDF incendiée

©DR La BMW

cette affaire « est en lien avec le double assassinat du 24 juin 2016

La magistrate poursuit en expliquant que cette affaire « est en lien avec le double assassinat du 24 juin 2016, dans lequel un non-lieu a été pris par le magistrat instructeur… (ni la justice, ni la police ne sont parvenus à identifier les auteurs ndlr) …le lien avec notre dossier, on le fait avec les moyens logistiques mis en place pour les malfaiteurs, des voitures faussement plaquées, et des armes…le lien avec règlement de comptes c’est l’incendie de la Kangoo appartenant à ERDF volée quelques mois plus tôt, et une BMW, placée sous surveillance des policiers, qui a fait un stop de quatre minutes sur les lieux où a été incendiée la Kangoo… quelques jours plus tard, cette BMW sera, nettoyée intégralement en pleine nuit avant d’être incendiée … »  

 

La Renault Mégane

(Un véhicule de guerre)

       

 © DR

« La découverte d’une Renault Megane Rs, faussement immatriculée, chargée de 3 kalachnikovs dont l’une présentait un chargeur engagé, entièrement garni, un autre chargeur, avec deux bouteilles d’hydrocarbure et trois cagoules. Ces moyens logistiques ont été pris en main et fournis par l’équipe de Monsieur Heredia…» « Sur l’un de ces fusil d’assaut on va retrouver un peu partout, l’Adn de Malik Boughanemi. Il nous dira qu’il n’aucun lien avec personne, dans ce dossier et expliquera que son Adn serait resté sur cette arme qu’il aurait touchée en 2000…quand on voit l’implication de Monsieur Boughanemi dans un dossier postérieur, mis en examen en février 2017 pour un assassinat. Cette affaire fait suite à l’assassinat de son cousin Mourad Boughanemi le 24 mai 2016 et Malik victime d’une tentative qui sera tué par la suite…Ces armes dans cette voiture étaient pour un projet criminel et non pour un quelconque braquage de camion de cigarettes.

C’est un projet criminel très abouti

L’association de malfaiteurs est parfaitement organisée avec un véhicule, des armes, des cagoules et des bouteilles d’essence, dans une voiture prête à partir. C’est un projet criminel très abouti. Les rôles sont distincts Raphaël Heredia le chef d’équipe logistique Malik Boughanemi et Hamid Ferhi sont sur un projet d’assassinat.

Sur ce dossier la mort plane !… »

Contre Raphaël Heredia, « le chef des logisticiens qui fournit des armes et véhicules faussement plaqués à des malfaiteurs », la procureure a requis huit ans de prison

Contre Malik Boughanemi, « c’est lui qui prépare ce projet criminel, il a un casier judiciaire qui fait froid dans le dos », la magistrate a requis 10 ans de prison.

Je suis un voleur, pas un tueur

Face à ces incriminations, Raphaël Heredia, a expliqué au cours du procès qu’il est un voleur mais pas un tueur. Malik Boughanemi a indiqué aux juges qu’il n’avait pas de projet criminel, et si son ADN a été retrouvé sur une kalachnikov c’est parce qu’il avait participé en 2000 à un braquage de fourgon blindé.

Impossible de dater l’ADN

Son avocat a demandé une expertise pour savoir si l’Adn peut-être daté. Impossible, selon l’expert.

Le jugement 

Le jugement, rendu jeudi 24 janvier:

Une relaxe.

Raphaël Heredia, considéré comme le chef de logisticiens a été condamné à 7 ans de prison ainsi qu’un maintien en détention.

Malik Boughanemi,  est condamné à 9 de prison ainsi qu’un maintien en détention.

Les autres peines vont d’un an, trois et cinq de prison pour les autres condamnés.

 

 

 

08 Jan

« Harry Potter », « Pokemon », « Pépito », « Riri » « Babar » et les autres jugés pour trafic d’armes et de drogue

©JFGiorgetti

Douze hommes (neuf présents trois absents) sont jugés devant le tribunal correctionnel de Marseille pour un trafic d’armes de cannabis et de cocaïne

Réunis dans le box, les organisateurs du réseau, « Harry Potter » « le chinois » ou « Pokémon », « Pepito », « Riri le transporteur », « Dany DeVito » client et spécialiste de la cocaïne, « Babar » le convoyeur pour l’Espagne, « Elie » un des clients pour les armes.

L’affaire démarre le 1er mars 2016 par un renseignement auprès de la police judiciaire. Les enquêteurs apprennent qu’un homme prénommé Jules, dit « le chinois », ancien bijoutier, se livrait à un trafic d’armes. Rapidement les hommes de la PJ décident de surveiller Jules Huyhn. Les fonctionnaires constatent que l’homme est en liens réguliers avec des membres éminents du banditisme marseillais et d’autres individus défavorablement connus des services de police et de police.

L’enquête va durer quatre mois. Les policiers vont procéder à de nombreuses filatures, écoutes téléphoniques et même sonoriser la voiture de « Pokémon ». Les fonctionnaires vont découvrir que l’homme se livrait à un trafic de drogue (cannabis et cocaïne) et d’armes avec l’un de ses complices Franck Valenti dit « Harry Potter ». Le cannabis provenait d’Espagne transporté par « Babar », Bruno Bianchi, et «Harry Potter» acheminait les armes de Suisse ; quant à la cocaïne elle était soit colombienne, péruvienne, ou encore péruvienne, pour éviter de la nommer, au cours des conversations téléphoniques interceptées, les hommes lui donnait le nom de « dièse » ou « écaille » »qui ne se coupait pas ».

 

La Cocaïne

…dans les années 95 j’avais envoyé dans tout Marseille », ajoutant « mais bon, je suis tombé deux fois…

Daniel Navarro dit « Danny De Vito », le principal client pour la cocaïne expliquait à Franck Valenti dit « Harry Potter » et à Jules Huynh dit « le chinois » que « la brésilienne, c’est la meilleure… », « la Pérou (sic) elle est grasse… » Et de rajouter « que dans les années 95 j’avais envoyé dans tout Marseille », ajoutant « mais bon, je suis tombé deux fois… » Pour finir il indiquait à Valenti et Huynh qu’il « préférait travailler avec des mecs qui passent bien plutôt qu’avec des petits jeunes… »

Les armes

trois pistolets automatiques, 150 cartouches de 9 mm et 18990 €uros en espèces.

L’enquête a permis de démontrer que Franck Valenti dit « Harry Potter » était en lien avec un intermédiaire, Christian D’Alesio, résident en Suisse pour la fourniture des armes. En garde à vue, D’Alesio reconnaitra avoir vendu une dizaine d’armes à Franck Valenti.

« Harry Potter » est interpellé le 5 juillet 2016 sur l’autoroute A7, juste avant la barrière de péage de Lançon de Provence. A bord de sa voiture les policiers découvrent trois pistolets automatiques, 150 cartouches de 9 mm et 18990 €uros en espèces.

Cet homme, a été pris dans un règlement de compte sanglant en en novembre 2015

Parmi les clients pour les armes il y a El Mounir Ahamadi, dit « Elie ». Cet homme, a été pris dans un règlement de compte sanglant en en novembre 2015. La voiture qu’il occupait, avec trois autres individus ont été pris pour cible par des tireurs dans le tunnel Prado-Carénage. Au cours de cette scène deux hommes seront tués. Elie a expliqué à son fournisseur, « Pokemon » qu’il était « en guerre » et qu’il était en quête d’armes à feu et de gilets pare-balles. Il aurait acheté une kalachnikov et deux « calibres ».

Les 9 prévenus encourent 10 ans de prison

Le procès doit se terminer lundi 14 janvier, le jugement sera mis en délibéré.

JFGiorgetti

 

 

 

07 Jan

Un détenu mis en liberté suite à un « cafouillage » au palais de justice de Marseille

©JFGiorgetti

« C’est un raté ! »

« C’est un raté ! » souffle la présidente du Tribunal correctionnel pour résumer le dossier.

L’audience se tient le 4 janvier, les avocats de Mohamed Ali Sadoni plaident sa mise en liberté.

Cet homme, est détenu provisoirement, depuis le 13 octobre 2016, dans le cadre d’une vaste affaire de trafic de drogue.

Les conseils avaient adressés, par lettre recommandée, la demande de mise en liberté de leur client auprès du service compétent. Au cours des débats la défense produit l’avis de réception sur lequel figure la date du 21 décembre 2018. Dans ce cas, la justice a dix jours pour statuer. En clair, le cas de Monsieur Ali Sadoni aurait dû être examiné avant le 31 décembre 2018, ce qui n’a pas été fait.

« le tribunal ne peut que prononcer la mise en liberté … »

Selon la procureur « le tribunal ne peut que prononcer la mise en liberté … »

Les juges de l’audience constatent qu’ils ont été saisis hors délai et ne peuvent qu’ordonner la mise en liberté de cet homme de 27 ans soupçonné de trafic de stupéfiant.

Mohamed Ali Sadoni est désormais libre sous contrôle judiciaire. Il doit pointer tous les jours au commissariat de police de l’évêché à Marseille et ne doit pas sortir des Bouches du Rhône, ni du territoire national.

Ce lundi matin, Mohamed Ali Sadoni, s’est présenté, libre, devant les juges de la 7ème chambre du Tribunal correctionnel, pour une audience relais, au cours de laquelle a été fixée la date de son procès.

Affaire Mama Galledou

Il est suspecté d’avoir participé à un vaste trafic de stupéfiants, cocaïne, cannabis et mdma. Une partie des produits provenait de la région parisienne. Dans cette affaire, il doit être jugé, du 4 au 15 mars en compagnie de 20 autres prévenus, dont un homme condamné, par la cour d’assises des mineurs des Bouches du Rhône, dans l’affaire Mama Galledou. Le corps de la jeune femme avait été brûlé à plus de 60% dans un bus incendié en octobre 2006, à Marseille.

JFGiorgetti