Jean-François Leroy, le patron du festival Visa pour l’image, attaque ainsi la conférence de presse sur le toit du palais des Congrès de Perpignan.
« Je ne veux plus me justifier. Chaque année on me dit ce que vous présentez à Visa est trop violent. Vous avez vu le monde aujourd’hui ? Gaza, la Syrie, l’Ukraine, la Centrafrique … Le monde explose donc Visa est violent ».
Jean-Marc Pujol, le maire UMP de Perpignan, quelques instants auparavant avait évoqué ce travail des photo-reporter comme « seul témoignage de la barbarie, témoignage de ce monde d’obscurantisme qui veut montrer qu’il ira jusqu’au bout. »
Les propos sont graves ce 26 août 2014 à quatre jours de l’ouverture du festival de Perpignan. Et s’ils donnaient encore un peu plus de relief à ces centaines de photo qui nous permettent de nous sentir un peu plus citoyen du monde au fil des éditions de Visa ?
70 journalistes tués en 2014
La 26ème édition de Visa pour l’image est lancée : 26 expositions, 28 soirées, 38 lieux investis dans Perpignan. Des images d’actualité rapportés par des photojournalistes à travers le monde, au péril de leur vie.
Hommage à James Foley exécuté par l’état islamique il y a quelques jours, hommage à Camille Lepage jeune photo reporter tuée en Centrafrique : les risques du métier de photo reporter et la violence du terrain sont partout dans le programme 2014. Mais comment pourrait-il en être autrement ? 70 journalistes sont morts depuis le début de l’année.
« Cette année, boucler les soirées projections, c’est de la haute voltige. Sur la situation à Gaza, on doit réactualiser les photos tous les jours. » (Jean-François Leroy)
Le typhon aux Philippines, la crise humanitaire en Centrafrique, deux regards, deux expositions sur la crise ukrainienne, un retour sur la guerre du Vietnam couverte par les photographes du Nord, les photographes soldats de Hanoï : le programme est particulièrement riche.
#Dysturb
Nouveauté : le festival sera aussi sur les murs de la ville grâce à l’opération #Dysturb conduite par Pierre Terdjman. Depuis le 1er mai le projet #Dysturb colle sur les murs de la ville les photos des reporter. Pour donner à voir de grands reportages aux passants. Une initiative des photographes Pierre Terdjman et Benjamin Girette.
« Non cela ne perturbera pas la ville » assure le maire avec un coup d’oeil complice en direction du directeur du festival.
« A suivre dès dimanche », confirme Jean-François Leroy.
Vivement ce week-end que Perpignan se laisse chahutée par Visa !
Visa gratuit
Visa démarre ce samedi 30 août après-midi jusqu’au 4 septembre. Toutes les expositions sont gratuites.
8 000 élèves visitent les expos lors d’une troisième semaine consacrée aux scolaires.