07 Sep

Pour Getty Images, ce n’est pas la crise

Du soleil chez NeXT, à Sonoma, Californie, 1986. Une exposition de Doug Menuez avec Getty Images et les archives de l'université de Stanford. (Crédit photo : Doug Menuez)

2,6 milliards d’euros. C’est la jolie somme que le fonds de placement américain Carlyle a déboursé, mi-août, pour s’offrir l’agence photographique Getty Images. La société Hellman & Friedman, qui avait racheté le groupe pour 1,9 milliard d’euros en 2008, s’offre une belle plus-value et se frotte les mains.

Alors que les photographes se battent pour vendre leurs images à des journaux toujours plus économes, comment Getty Images a-t-elle réussi, depuis sa création en 1995, à faire assez de bénéfices pour intéresser Carlyle ? Un ogre financier qui propose également des fournitures à l’armée américaine. Continuer la lecture

Julien Goldstein dans la chambre noire

Julien Goldstein, à l'hôtel Pams ce vendredi matin, a accepté un portrait réalisé à la chambre technique 4'' x 5''.

A l’heure du numérique, il existe encore des irréductibles de la chambre technique 4′ x 5′ (grand format, avec un négatif de 10 x 12 cm). Les deux photographes Antoine Le Roux et Yoann Le Bars l’utilisent pour réaliser une galerie de portraits.

Ce vendredi matin, à l’hôtel Pams, Julien Goldstein était le sixième photographe exposant à Visa pour l’image à accepter l’invitation. « Erika Larsen a travaillé avec le même appareil pour son exposition sur les éleveurs de rennes », indique Antoine Le Roux. Elle aura eu droit, elle aussi, à son portrait en noir et blanc, au même titre que Johann Rousselot, Ilvy Njiokiktjien…

L’avantage, assure le photographe, c’est que la chambre technique offre « des photos très piquées et de grande qualité ».

06 Sep

Photojournalisme et engagement personnel : une frontière souvent floue

Chili Vie quotidienne / Nuit de la Saint Sylvestre à Valparaiso. La Pica de Yuri tenue par un militant de gauche propose sous le portrait du president Allende des sandwiches bon marche aux noms révolutionnaires. (Crédit photo : Georges BARTOLI / Fedephoto)

Militantisme. Un mot que beaucoup de photojournalistes refusent d’entendre dès qu’il s’agit de parler de leur métier. « Deux choses différentes » pour certains, « incompatible » ou « antinomique » pour d’autres. La frontière entre journalisme et engagement personnel parait pourtant bien floue .

« Le journaliste est là pour raconter une situation, une histoire. Il ne doit pas verser dans la seule dénonciation. Si l’on prend le travail de Darcy Padilla sur le sida, par exemple, il est admirable en ce sens. Elle ne dit pas que c’est inadmissible, elle montre que c’est inadmissible. La portée est beaucoup plus forte ». Assise à la terrasse du couvent des Minimes au cœur du festival Visa pour l’image, Marie-Pierre Subtil, rédactrice en chef de la revue photographique « 6 mois »,  est catégorique : la question du militantisme ou de l’engagement personnel doit être dissociée du métier de journaliste. Une distance doit être posée entre le sujet traité et le journaliste. Continuer la lecture

03 Sep

Julien Goldstein : « Je suis presque plus journaliste que photographe »

Julien Goldstein expose pour la seconde fois à Visa pour l’image. A travers un reportage en Turquie, en Irak et en Syrie, il s’est demandé ce qu’il restait du rêve kurde pour un « Grand » Kurdistan enfin autonome.


Comment est née l’idée d’un reportage sur le peuple kurde ?

Un peu au hasard, en fait. Avec le journaliste Olivier Piot, nous réalisions un tout autre reportage sur une minorité chiite en Turquie pour le magazine Géo. Le soir, nous parlions de choses et d’autres. Notre fixeur ne cessait alors d’évoquer “son” Kurdistan. Un peuple sans Etat, réparti entre quatre pays, qui a nourri un grand rêve d’unité. En cinq ans et treize voyages, nous avons donc cherché à voir ce qu’était devenue cette idée de “grand” Kurdistan, dans trois de ces quatre pays puisqu’il nous a été impossible d’obtenir les visas pour nous rendre en Iran. Continuer la lecture