Le festival de photo-journalisme de référence a vu le jour en 1989 grâce à un appel d’offre. Seul cahier des charges, alors, des collectivités territoriales, allonger la saison touristique.
La ville de Perpignan et la Chambre de commerce et d’industrie des Pyrénées-Orientales « ont souhaité créer un événement pour inciter les touristes qui désertaient Perpignan et ses environs à partir du 15 août, à rester. Un appel à candidature a donc été lancé », explique Arnaud Felici, le coordinateur du festival. Visa pour l’image aurait tout aussi bien pu être un salon de la voiture d’occasion. « Si Jean-François Leroy a remporté l’appel d’offre, c’est pour la qualité et la dimension internationale de l’événement proposé », se félicite Arnaud Felici.
Avec plus de 200 000 visites enregistrées en trois semaines, cet appel d’offres, vingt-quatre ans après, a généré un succès commercial qui représente aujourd’hui près de 3 500 000 d’euros de chiffre d’affaires, chaque année. Les deux tiers sont réalisés dans l’hôtellerie et la restauration.
Ce sont les professionnels et accrédités qui déboursent le plus : 500 euros par semaine contre 140 € euros en moyenne pour les simples visiteurs. Ils dépensent pour se loger pendant la semaine professionnelle, se restaurer ou boire l’apéritif au troquet du coin pour entretenir leur réseau professionnel. Ainsi 10% des festivaliers, assurent la moitié des recettes. L’impact de Visa est donc circonscrit à un périmètre assez limité, celui des expositions. L’étude réalisée en 2009 par l’association Visa et la Chambre de commerce et d’industrie atteste néanmoins que certains festivaliers en profitent pour faire une excursion sur le bord de mer ou dans l’arrière-pays pyrénéen.
Porté par les pouvoirs publics, ce rendez-vous prolonge ainsi la saison estivale jusqu’à l’automne. La Ville de Perpignan, avec l’Etat, le Conseil Régional et la Chambre de commerce et d’industrie, assure 75% du budget de fonctionnement de Visa pour l’image (900 000 euros). La commune subventionne aussi l’association organisatrice du festival à hauteur de 365 000 euros auquel il faut ajouter la mise à disposition des locaux et d’une centaine de saisonniers pour la durée du festival. En devenant un festival de photojournalisme connu et reconnu dans le monde entier, Visa pour l’image dépasse largement le cahier des charges initial. Pour Arnaud Felici, « C’est un succès. On a fait d’une pierre deux coups ! »
Hugo Daumas