05 Sep

La photo du jour : « La ligne blanche sur le sol, elle doit indiquer la direction de l’hôpital »

"La Reine des Fritures". Belgicum – © Stephan Vanfleteren

A la laverie, rue du Maréchal Foch, les machines à laver tournent, Wilfrid patiente. Il se penche sur la photo de Stephan Vanfleteren. Sa représentation de la Reine des fritures le fait sourire. A première vue, « c’est un snack, dit Wilfrid. Ah non ! Il y a des bidons d’huile juste à côté. Pour l’hygiène, c’est pas terrible. »

David, qui vient récupérer son linge, confirme : « Ce n’est pas appétissant. Je ne voudrais pas y aller, je n’aurais pas confiance ». Pour lui, le photographe a pris cette photo depuis une grande place vide: « La ligne blanche sur le sol, elle doit indiquer la direction de l’hôpital. A mon avis, c’est plutôt un truc clandestin ».

Jean-Pierre, toujours à la laverie, aurait plutôt confiance : « ça me donne envie de manger un steak-frites ». Mais alors, ces bidons ? « Ils doivent être là pour récupérer l’huile des frites », tente-t-il.

Wilfrid : « C’est peut-être un bordel ou une boîte de nuit ?… »« Non, il n’y a pas de porte, tranche Rachel qui s’est penchée sur la photo. On dirait une baraque à frites, comme en Belgique. Les bidons doivent être des poubelles.»

Rachel est sûre d’elle. Elle a raison. La Reine des fritures, c’est une ancienne baraque à frites de Belgique. Elle a définitivement fermé. « Eh bien tant mieux ! », s’exclame David.

Wilfrid et Rachel imaginent la Reine des fritures.

Wilfrid s’apprête à sécher son linge quand, d’un coup : « Attendez ! C’est peut-être comme à Marseille ! Ils donnent l’impression qu’ils font quelque chose et en fait, ils ont une autre activité. Ils font du trafic. Voilà ».

Mais quand même, le snack… « Peut-être que c’est un snack et qu’ils vendent en plus, discrètement, des cigarettes. »

Rachel, elle, reste sur sa position. Mais Wilfrid s’est pris au jeu.

Et ce nom alors : “La reine des fritures” ? « Mouais… » Wilfrid, qui travaille dans la restauration, n’est pas convaincu. « C’est un peu prétentieux quand même… » Parce que « ce n’est pas parce qu’on est la reine que l’on est la meilleure », estime David.

Fanny Hardy