25 Juil

Pêche électrique dans la Loue à Cléron (Doubs) : Un rendez-vous annuel pour un bilan encore décevant

Pêche électrique sur la Loue à Cléron le 23 juillet 2020.

 

C’est l’une des plus grandes pêches électriques de France. La Fédération de pêche du Doubs avec le soutien de l’Agence de l’eau RMC, de l’Office français de la Biodiversité et du conseil départemental du Doubs organise depuis 2014 ce comptage de poissons tous les ans à la mi-juillet. Cette régularité doit permettre d’évaluer l’efficacité (ou non) des actions mises en place depuis les fortes mortalités de truites et d’ombres en 2009 et 2010.

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11 Mai

Pollution de la fromagerie Perrin de Cléron : mise en demeure de l’Etat

 

Pollution de la Mée, affluent de la Loue à la suite de problème de rejets de la fromagerie Perrin à Cléron.Photo : Fédération de pêche du Doubs.

« Un cloaque immonde ! » Alexandre Cheval, le chargé de développement de la Fédération départementale de la pêche du Doubs, ne mâche pas ses mots. Le choc des photos ne le contredira pas. L’affaire de cette pollution de la Mée, un affluent de la Loue, remonte avant la fameuse date du 17 mars mais elle a été instruite par les services de l’Etat pendant le confinement. Depuis, la fromagerie Jean Perrin dont les rejets des eaux usées sont à l’origine de cette pollution dans le secteur de Cléron, a pris des mesures pour réparer son installation. Une enquête judiciaire est en cours.

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09 Août

Faut-il encore pêcher dans la Loue ?

Truite photographiée par Nicolas Germain

«Caresser une jolie zébrée ou un bel ombre»... C’est le rêve de tout pêcheur venant en vacances dans la vallée de la Loue mais est-il encore réalisable ? Depuis les mortalités de 2010, la question se pose. L’idée de cet article est justement partie de cette interrogation postée par Bibi sur le blog de pêcheur «Gobages.com» :

Le post du touriste Bibi sur le blog Gobages.com

Bibi a été rapidement conseillé par des pêcheurs : c’est possible mais... Il vaut mieux prendre un guide, aller sur les parcours privés, ne pas trop regarder le fond de la rivière… Et même aller pêcher sur le Dessoubre ou le Doubs franco-suisse !

Une certitude, les truites et surtout les ombres se font rares surtout à Ornans, Cléron et Quingey. Les dernières pêches électriques organisées par la fédération de pêche du Doubs révèlent qu’il y a 70 à 80% de salmonidés en moins par rapport à 1998 sur ces secteurs. Ces résultats confirment ceux de l’ONEMA, réalisés en 2010.
Pour la Haute-Loue ( Montgesoye, Vuillafans, Mouthier-Hautepierre), c’est moins dramatique  :  40% de moins qu’en 1998.D’après Georges Lauraine, président de la fédération du Doubs, «le fonds de poissons se refait. Des lamproies de Planer, chabots ou vairons ont été répertoriés lors des récents comptages». Un signe encourageant pour les années à venir.

Le pêcheur Bibi doit aussi savoir qu’il ne peut pêcher qu’en no-kill (il faut relâcher le poisson), l’ arrêté préfectoral est toujours en cours. Certains secteurs sont également fermés à la pêche.

Arrete Loue Poissons Signe Cle14bb14
Depuis deux saisons, l’AAPPMA de Montgesoye a décidé de fermer la pêche. «On a constaté depuis longtemps la disparition du poisson, m’explique le président de cette société de pêche Jean-Marie Conche. Dans les statuts de l’AAPPMA, il est précisé que l’association doit défendre le milieu et maintenir le cheptel piscicole. C’est donc logique de rester fermer». Jean-Marie Conche n’approuve pas la technique du no-kill, pour lui, «cela ne fait qu’affaiblir les poissons et donc augmenter les risques de maladies». Jean-Marie Conche continue d’aller au bord de la Loue, juste pour observer… Sous le pont de Montgesoye, il ne voit qu’une quinzaine de truites. «Avant, il y en avait une centaine !» regrette le président. Et même si la pêche est fermée sur ce secteur, 55 cartes de pêches ont été vendues soit un tiers par rapport aux années avec ouverture. Un geste solidaire.

A Mouthier-Hautepierre et Lods, Bibi pourrait trouver son bonheur. Depuis l’ouverture, 122 cartes journalières ont été vendues. Un bon chiffre qui pourrait s’expliquer, selon Yvon Cattin, le président de L’AAPMA «La truite de Lods-Mouthier» par le «déplacement des pêcheurs qui remontent la Loue faute de poissons vers Cléron ou Ornans». Mais Attention, dans ce village, il y a deux associations de pêche !

A Vuillafans, la pêche a été ouverte de nouveau cette année mais «à part deux trois touristes, le reste du village ne pêche pas» me confie Daniel Poirot, le président de l’association de pêche du village. Daniel Poirot est, lui aussi, sceptique sur les vertus du no-kill alors il préfère s’abstenir. «A mon avis, il faut laisser les poissons tranquilles, cela fait deux ans que je ne pêche plus, poursuit-il. On a ouvert pour le tourisme mais à contre-coeur.» Les résultats de la récente pêche électrique n’ont fait que confirmer ses craintes : «Sur 250 mètres de rivière, on a trouvé une trentaine de truites et quatre ombres. Et seulement une dizaine de truites qui faisaient la taille …»

Le mot de la fin, j’aimerai le laisser à Bibi. Alors Bibi, si vous lisez cet article, merci de laisser un commentaire pour nous dire comment se sont passées vos vacances au bord de la Loue !

Isabelle Brunnarius

26 Juil

Pêche électrique à Cléron : « Nos pires craintes sont confirmées »…

La Loue est bel et bien entrain de devenir une « rivière-atelier », un cours d’eau dont l’évolution pourrait servir de référence pour le suivi d’autres rivières en France ou même en Europe. Depuis le début de la semaine, les pêcheurs des quatre fédérations de pêche de Franche-Comté épaulées par celle de l’Yonne, de Côte d’Or, de Saône-et-Loire et de l’Ain participent à une étude d’envergure pilotée par l’Université de Franche-Comté. Actuellement, la dernière étude de référence est celle du professeur Verneaux, elle date des années 70. Une autre a été réalisée entre 1998 et 2000. Bref, il est temps d’avoir des informations à jour et complètes ! Le recensement effectué ce jeudi à Cléron attriste Christian Rossignon, selon cet hydrobiologiste de la fédération de pêche du Doubs, les poissons comptés aujourd’hui « c’est un millième de ce que nous aurions du trouver aujourd’hui »…
L’étude du laboratoire de Chrono-environnement de l’Université de Besançon va se servir de ces comptages pour évaluer la faune de la Loue. Comme je l’expliquais dans l’article précédent, tout les facettes de la vie du bassin versant doivent être étudiées pendant trois ans sur le terrain puis analysées pendant deux autres années.
Voici le reportage réalisé par Stéphanie Bourgeot et Florence Petit.

05 Avr

5 avril 2011 : 3 associations de pêche de la fédération du Doubs ont interdit la pêche sur la Loue.

Thierry Chauffour et Jean-Marie Baverel sont allés à Cléron. Cette année, les associations de pêche de Cléron, de Montgesoye et de Vuillafans n’ont pas ouvert la pêche. La Loue est à l’agonie. La fédération de pêche ne cautionne pas cette décision, elle préfère le maintien de l’activité  sur les bords de la Loue. La présence des pêcheurs est aussi gage de vigilance en cas de pollution, de mortalité de poissons. Quant à l’arrêté préfectoral qui ordonne de remettre à l’eau les truites fario, il autorise l’alvinage de truite arc en ciel. C’est ce qu’a fait la société de pêche d’Ornans qui a mis à l’eau des truites arc en ciel. La fédération demande que cela soit fait  avec « parcimonie et dans des endroits ciblés surtout pas là où les truites fario et autres poissons sauvages se reproduisent. Il faut aussi prévenir les pêcheurs ». La fédération tient à préciser qu’il s’agit d’un « consensus » et pas d’une « préconisation ».