TRADITION – A l’approche du premier tour des élections régionales Languedoc-Roussillon–Midi-Pyrénées, les candidats organisent leurs meetings de campagne. C’est dans la salle Mermoz, à Toulouse, que Carole Delga (PS-PRG-MRC-GE) et Dominique Reynié (LR-UDI-CPNT-MODEM) y ont réalisé leur réunion publique d’avant premier tour.
→ Pour parer à toute éventuelle critique, il est à préciser que les autres candidats aux élections régionales ne figureront pas dans cet article Toulouse hors-champ puisqu’ils réalisaient leur meeting à Toulouse au même moment que les têtes de liste des principaux partis politiques. Dans un souci d’équité dans le débat pluraliste des idées, voici le « grand débat d’avant premier tour » réalisé mercredi 2 décembre, sur France 3 Midi-Pyrénées.
Lieu de tous les meetings politiques, allant de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, la salle Jean-Mermoz située sur l’île du Ramier accueille cette fois-ci les réunions publiques des candidats Carole Delga (PS-PRG-MRC-GE) et Dominique Reynié (LR-UDI-CPNT-MODEM). Et à chaque candidat sa méthode avec ses moyens. Équipe technique, caméras, sono, matériel de campagne, décors. Le coût moyen d’un tel dispositif avoisine « entre plusieurs milliers d’euros à plusieurs dizaines de milliers d’euros », fait savoir une source spécialisée dans l’événementiel.
De loin, le meeting de Carole Delga est le plus fourni en décors de campagne. Reprenant la même scénographie que le candidat socialiste François Hollande, lors des élections présidentielles, la tribune faite sur mesure est installée sur le côté droit de la salle rectangulaire. Dans une ambiance où le rouge domine, une discrète musique aux sonorités espagnoles instrumentales se fait entendre. Aux premiers rangs, des places nominatives, on y retrouve tous les cadres locaux du parti, les (anciens) élus, parlementaires et naturellement les colistiers.
Carole Delga entre dans la salle sous une une pluie d’applaudissements, les jeunes militants socialistes, drapeau à la main, forment une haie d’honneur. Les flashs crépitent, les caméras de télévisions sont là. Aux côtés de la candidate, Georges Méric, président (PS) du conseil départemental de la Haute-Garonne, Martin Malvy, l’actuel président (PS) du conseil régional Midi-Pyrénées, Damien Alary, président (PS) du conseil régional Languedoc-Roussillon, Jean-Michel Baylet, président du PRG et la ministre (PRG) du Logement, Sylvia Pinel. Tous les ingrédients sont réunis pour la fameuse « ambiance des meetings », grande messe républicaine des campagnes électorales.
A la tribune, deux animateurs seront les chauffeurs de la salle et présenteront les orateurs. Suite aux attentats de Paris et de Saint-Denis, un hommage est rendu aux victimes. A la traditionnelle minute de silence, s’engage en remplacement une « minute d’applaudissement ». Le chanteur toulousain Magyd Cherfi, du groupe Zebda, qui est revenu dans les actualités suite aux attentats avec sa tribune en forme de déclaration d’amour à la France est le premier à intervenir à la tribune. Il est suivi par Georges Méric, puis par Jean-Michel Baylet qui s’est attiré les foudres des auditeurs. Le meeting a des airs de mini-congrès du PS, les interventions sont longues et font réagir l’auditoire.
S’en suit à la tribune Martin Malvy. Les têtes de listes départementales et les deux présidents des régions s’installeront sur les bancs placés sur la tribune, Carole Delga se place enfin derrière le pupitre. Souriante, elle déroule le fil de sa pensée et son programme politique. Entre 1.500 et 2.500 personnes écoutent avec attention la candidate.
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Le jour suivant, c’est au tour du candidat Dominique Reynié d’investir la salle Mermoz. Décoration plus minimaliste, l’équipe de campagne a choisi de s’approprier la scène existante, au fond de la salle. A l’aide de projecteurs, le drapeau tricolore apparait en fond. Ambiance jazz dans la salle, la bande-son qui fait patienter les auditeurs propose du John Coltrane ou encore du Dave Brubeck. L’organisation s’agite, il y a plus de monde que prévu, des chaises sont ajoutées. « Plus de 1.500 personnes » ont fait le déplacement croit savoir un membre de l’organisation.
En tribune, têtes de listes départementales, élus et parlementaires de la région sont présents. Le meeting débute, plusieurs jeunes militants prennent la parole et expliquent, parfois maladroitement, pourquoi ils soutiennent et s’engagent pour Dominique Reynié. Le candidat est annoncé au micro, il descend des loges avec le maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, là aussi la salle exulte. Pas de haie d’honneur avec les jeunes militants républicains mais plusieurs hommes du service d’ordre qui font reculer caméras et photojournalistes. L’ambiance atteint son climax lorsque la tête de liste fait des allers/retours dans les travées. Tel un boxer et dans une phase d’euphorie communicative, il bouge dans tous les sens et provoque la ferveur de ses fans. Arrivé sur la scène, le candidat se dirige vers le drapeau tricolore et l’embrasse. Surjeu ou conviction, la foule approuve le geste.
Sur scène, Dominique Reynié s’affranchit du pupitre. Quelques feuillent l’aident mais c’est majoritairement sans note que l’ancien professeur de sciences po Paris va déployer son argumentaire politique. Tel un cours magistral, micros-cravate sur sa veste, il investit la tribune et harangue la foule. Après presque deux heures de discours, un hommage est rendu aux victimes des attentats avec la Marseillaise.