Les handballeuses dijonnaises l’ont mauvaise. Championnes de France de D2, et donc promues en LFH après une seule saison dans l’antichambre, elles pourraient ne pas valider leur succès sportif à cause de finances trop justes. La présidente du Cercle Dijon Bourgogne, Karine Savina, note une différence de traitement entre les hommes et les femmes, à contexte égal, et en appelle aux collectivités. Ce serait cruel pour les joueuses, qui ont accepté de faire des sacrifices importants pour faire remonter le club en élite, se retrouvent lâchées par les élus. Voici le communiqué officiel envoyé ce lundi matin par Karine Savina.
« Les sportives, des FEMMMES au pied de l’échafaud
Le CDB, (Cercle Dijon Bourgogne) seul club de handball féminin de haut-niveau en Bourgogne a été relégué en Division 2 à l’issue de la saison dernière. Le Club a alors mis TOUS les moyens sportifs pour remonter en D1 dès septembre 2013…. Et a réussi. Nous sommes Champion de France en D2, l’entraineur Christophe Maréchal a été élu par ses pairs « meilleur entraineur » de l’année et Martina Skolkova, meilleure joueuse du championnat par les joueuses. Le palmarès de cette année est donc riche et probant d’une année où nous avons tenu nos engagements pour remonter et apporter de vraies belles victoires à notre public et à nos partenaires.
Mais voilà, nous ne répondons pas à ce jour à toutes les exigences financières de la CNCG (Commission Nationale de Contrôle et de Gestion).
Va-t-on laisser mourir un Club de l’Elite, et nous laisser aux portes de la remontée ? Alors que les partenaires privés ont déjà manifesté leur engagement pour la nouvelle saison, que font les collectivités ? Le Conseil Régional reste fidèle à ses engagements et nous l’en remercions. Le Conseil Général n’a pas répondu à nos sollicitations. Le Grand Dijon compétent pour les Clubs professionnels (et qui nous avait demandé de créer une société sportive pour être éligible à ses subventions) nous propose une aide, certes, mais dont le montant et les modalités de versement sur 3 années sont incompatibles avec les exigences de la CNCG.
Notre club réclame simplement un soutien équitable, paritaire et proportionnel par rapport aux autres sports collectifs masculins. Comment peut-on expliquer que l’an dernier le Grand Dijon a aidé un club masculin à remonter et accéder dans les meilleures conditions à la LNH en lui octroyant une aide conséquente de 250 000 € ? Ce qui nous est refusé. Comment expliquer que nous ne sommes pas traités de la même manière que les garçons dans une ville où Monsieur Le Ministre et Ancien Maire de Dijon fait partie du gouvernement qui lui-même porte le projet de parité ? Existe-t-il un régime à 2 vitesses ? La défense de la parité est un programme politique fort mais, dans les faits nous sommes loin du respect de ce pacte que porte également Madame la Ministre des sports. Nous en sommes la preuve avec notre club.
Nous avons toutes les compétences sportives pour remonter en division supérieure, mais il nous manque les aides financières pour nous ouvrir l’accès à la 1ére division et ce, alors que nous sommes à moins d’une semaine de la date limite de réponse à la Fédération. Le club est aux portes de la LFH, comment ne pas penser que tout doit être fait pour l’aider à accéder.
Je vous laisse méditer, le compte à rebours est lancé….
Karine SAVINA
Présidente du CDB-SAS »
Sur Twitter, la joueuse du CDB Léa Terzi (également blogueuse occasionnelle chez Sports Bourgogne), avait également fait part de sa colère :
Le DBHB avait reçu 400 000€ du Grand #Dijon pour monter en LNH. Nous avons besoin de 2fois moins pour accéder à la #LFH.. et pourtant..
— Léa Louette (@Lea_Louette) 24 Mai 2014