Cette équipe avait décidément envie de #MarquerlHistoire (comme le hashtag lancé par le club aujourd’hui sur les réseaux sociaux). Après un sans faute à la maison en saison régulière (historique), Dijon a créé la surprise des quarts en éliminant Le Mans en deux manches. Mal embarquée, fatiguée, ce soir la JDA a été une nouvelle fois sauvée par un éblouissant Mykal Riley (31 points encore, comme à l’aller). Menée de 7 points à 2’30 » de la fin, les Dijonnais ont enchaîné un 11-0 incroyable dans le money time, qui les envoie en demi-finale du championnat pour la première fois. Historique, tout simplement.
Le palais des sports de Dijon a encore vécu une soirée complètement folle, ce jeudi 15 mai 2014. Une date qui restera dans l’histoire de la JDA comme celle de sa première qualification pour les demi-finales du championnat de France. « Ça valide le projet du club, et 4 années de travail, confiait Jean-Louis Borg en conférence de presse. Quand je suis arrivé nous étions en Pro B, et 4 ans plus tard, la JDA est en demi-finale des playoffs de Pro A. C’est une joie immense ce soir ».
Une joie sans doute à la hauteur de la difficulté de la rencontre. Vexés de s’être fait surprendre mardi soir à Antarès, les Manceaux débutent revanchards. Duggins est fantastique en attaque, et le collectif du MSB bloque les atouts offensifs de Dijon (20-22, 10e). La JDA est en panne d’adresse, et surtout, sa défense si dure d’habitude, a beaucoup de mal à contenir les velléités mancelles. Issa et Duggins créent un premier écart conséquent : +14, 22 à 36 ! Seul Mykal Riley, toujours sur son nuage après un fabuleux match aller, permet aux Dijonnais de ne pas flancher. Grâce à lui (et un panier au buzzer), la JDA n’est menée que de 3 points à la mi-temps, 37-40. L’entraîneur du MSB, JD Jackson, est furieux après les arbitres qui lui sifflent une faute technique alors qu’il regagne les vestiaires.
Le 3e quart débute donc par 2 lancers réussis par TJ Campbell, et un panier de Harris. Une technique qui coûte cher… Le bras de fer s’intensifie au fil des minutes, les Manceaux ne lâchent rien et réussissent à prendre 7 points d’avance à 2’30 de la fin du match, grâce à un panier primé de DaShaun Wood (2/11 aux tirs). 70-77. Jean-Louis Borg demande le temps-mort de la dernière chance. « D’habitude, les joueurs sont marqués dans un tel moment. Mais là, j’ai senti qu’ils étaient sereins, et toujours confiants. » Peut-être parce que la JDA s’est fait une spécialité des fins de rencontre haletantes cette saison à domicile, et que la pièce est toujours tombée de son côté (Nancy, Nanterre, Orléans, ASVEL, Pau, Chalon, des victoires de quelques points à chaque fois).
Un finish de folie !
Une nouvelle fois, la magie opère. Public en feu, et TJ Campbell froid comme une lame (4 lancers marqués, et un 3 points égalisateur fantastique, 77-77). Derrière, une défense héroïque, un panier libérateur de Mykal Riley et deux derniers lancers de Harris. 81-77, fermez le ban (bourguignon). Dijon, 6e de la saison régulière, crée la sensation et élimine Le Mans, 3e, en deux manches.
Pour l’entraîneur du MSB, JD Jackson (dont c’était le dernier match au club), la défaite est très dure à accepter : « Nous méritions de gagner ce soir, comme Dijon méritait de gagner le match aller. Nous avons dominé la JDA. Mais l’écart des fautes (26 sifflées au Mans, contre 13 à Dijon) nous condamne, surtout face à la meilleure défense du championnat. C’est terrible pour ce groupe, qui méritait une belle. » Alain Koffi, intérieur manceau, reconnaît l’erreur du match aller : « cette série, on la perd à domicile. Cette élimination laisse un goût amer à toute l’équipe. »
Le héros du soir, Mykal Riley (31 points, 12 rebonds, fabuleux MVP) semblait déjà partant pour jouer les demi-finales : « j’étais « In the Zone » comme on dit aux Etats-Unis ! On a réussi à inverser la tendance dans les derniers instants. Maintenant, il faut jouer Limoges, nous allons aborder ces matchs comme les autres, sans pression. C’est historique pour le club, une qualification en demi-finale ? Je ne savais pas, c’est génial. » Au sujet de son leader offensif, Jean-Louis Borg ajoute : « je me dis que Mykal, avec ses performances, nous rend un peu la chance qu’on lui a donnée, en le reprenant au club après sa saison sans jouer… Il est très concentré, et avec le talent qu’il a, quand il fait le vide dans sa tête, ça donne ça. »
En demi-finale, Dijon affrontera Limoges, qui a balayé l’ASVEL en deux manches et autant de larges victoires. En saison régulière, Dijon s’est incliné à Beaublanc après prolongation (76-72) fin décembre, avant de l’emporter de 12 points au match retour au palais des sports (81-69). « C’est la meilleure équipe du moment », admet Jean-Louis Borg, « il n’y a pas photo au niveau de la richesse de l’effectif. Ils seront favoris après leurs démonstrations face à Villeurbanne. Ils auront aussi un jour de récupération en plus puisqu’ils ont joué hier. On verra bien… Laissez-nous déjà savourer cette qualification… »
Le calendrier de la demi-finale (série au meilleur des 5 matchs) :
Lundi 19 mai : Limoges / Dijon, match 1 (20h50)
Mercredi 21 mai : Limoges / Dijon, match 2 (20h50)
Vendredi 23 mai : Dijon / Limoges, match 3 (20h50)
Dimanche 25 mai : Dijon / Limoges, match 4 éventuel
Mardi 27 mai : Limoges / Dijon, match 5 éventuel