16 Mai

Playoffs Pro A : cruelle sortie pour l’Elan Chalon à Strasbourg (88-81)

La saison de l’Elan Chalon s’est achevée au Rhénus de Strasbourg ce vendredi soir. Une défaite 88-81 face à la SIG, qui laisse un goût amer. Les Chalonnais ont livré un match plein, dominateurs au rebond, adroits, et ils menaient encore 75-71 à 3 minutes de la fin. Une faute antisportive très sévère sifflée à Kris Joseph a changé la donne, permettant à Strasbourg de recoller d’un coup, et sortant l’Elan d’une prestation jusqu’ici très juste. Choulet furieux, joueurs au bord de la bagarre générale dans les tribunes… L’Elan a frôlé l’exploit, et a, encore, le sentiment de se l’être fait voler.

JBAM

« Mais qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter ça ? » Au micro de Canal+, Jean-Denys Choulet craque. Furieux après une fin de match qu’il juge tronquée. L’entraîneur chalonnais ne digère pas la faute antisportive sifflée à Kris Joseph (sa 5e, qui plus est), pour un coup de coude qui semblait involontaire… Au final, 2 lancers réussis et un panier extérieur ont durement sanctionné cette séquence, sauvant Strasbourg d’un final mal embarqué. Après, les Chalonnais sont sortis de leur match, et ont envoyé Antoine Diot plusieurs fois aux lancers (domaine dans lequel il excelle). La SIG s’est imposée 88 à 81. Après le buzzer, Jean-Denys Choulet s’est chauffé avec le public, JBAM a même failli en venir aux mains dans les tribunes… Romain Chenaud, l’entraîneur assistant, essayait tant bien que mal de calmer tout le monde. Une sale sortie pour une équipe qui méritait mieux. En conférence de presse, Choulet ne décolérait pas (propos fleuris rapportés par L’Equipe) :

« Quelqu’un a décidé que ce soir, on ne gagnerait pas. Et je n’y peux rien ! Pourtant, on méritait cette victoire, je le dis clairement, on avait bien préparé notre coup mais un arbitre, ou plutôt un peintre en bâtiment, nous siffle une antisportive imaginaire. Et sur ce coup-là, Diot fait un grand show hollywoodien. Il n’a pas seulement gagné le prix de MVP cette saison mais aussi un césar ! Pourquoi le sort s’acharne sur nous cette année ? Pourquoi Choulet est en ligne de mire ? Je ne sais pas. Et puis, est-ce que c’est normal de se faire traiter d’enculé pendant tout le match ? Je pensais que Strasbourg était une ville respectable mais il y a des cons partout. Et on se fait insulter et siffler en sortant du terrain, qu’est-ce que c’est que ça ? Je suis déçu pour mes joueurs parce qu’ils ont juste essayé de jouer contre une bonne équipe. Normalement, il faut toujours féliciter son adversaire mais là non parce que ça n’est pas une belle victoire. C’est un vol et je l’ai dit à Vincent Collet, pour qui j’ai beaucoup d’estime. »
Chalon

Après l’affaire du match Chalon-Cholet (gagné, puis donné à rejouer, et perdu, éliminant l’Elan de la Leaders Cup), après l’élimination contestable en coupe de France face à l’ASVEL, Chalon est donc éliminé de son quart de finale avec, de nouveau, le sentiment d’avoir été lésé. L’histoire d’une saison éprouvante pour les dirigeants (cf le tweet du directeur général Rémy Delpon, qui fait référence à l’un des arbitres du match), les joueurs, et leurs supporters.

Aboudou admirable

Dans cette 3ème manche décisive à Strasbourg, Jordan Aboudou a été admirable (21 points marqués), bien épaulé par Walker et Capela. Mais le leader de l’équipe, A.J. Slaughter a du sortir rapidement sur blessure, privant l’Elan de son talent pendant de longues minutes. Au final, Chalon a été dominateur au rebond (40 à 26, grâce à Brockman et JBAM) mais a peiné à mettre en place son jeu collectif en attaque (seulement 11 passes décisives contre 22 côté SIG), s’en remettant à son adresse extérieure. Strasbourg a été porté par un excellent Louis Campbell à la mène (17 points) et un très bon David Andersen dessous (18 points), deux joueurs d’expérience qui ont assumé leurs responsabilités jusqu’au bout. Malgré tout, en tête 75-71 à l’entame du « money time », Chalon avait une carte à jouer, sans pression. Mais tout s’est écroulé.

C’est donc la fin de la saison 2013-2014, mal débutée avec l’évincement rapide de Mickaël Hay, mieux terminée avec l’attaque de feu mise en place par Jean-Denys Choulet et une qualification pour les playoffs. Saison de l’éclosion de Clint Capela surtout, fantastique pivot en partance pour la NBA. Saison marquée aussi par de nouvelles tensions en interne, autour du meneur Steed Tchicamboud. Bref, une saison avec des hauts et des bas, une saison de transition, toujours délicate à gérer, après les 10 ans de l’ère Beugnot. La suite s’écrira autour de Choulet, Slaughter et Evtimov, qui ont tous prolongé leur contrat.