Les Français sont ambitieux pour le centenaire du Tour de France qui s’élance ce samedi 29 juin 2013 de Corse. Avec Pinot ou Rolland, Jean-Christophe Péraud, le Creusotin, sera l’une des meilleures chances françaises pour atteindre le TOP 10 au classement. Et pourquoi pas mieux pour son troisième Tour…
Ils seront 42 Français à s’élancer demain pour le 100ème tour de France de l’Histoire. Avec le dossard 81, Jean-Christophe Péraud sera à la tête d’une formation AG2R La Mondiale, 100% française. Il est avec Pierre Rolland (Europcar) et Thibaut Pinot (FDJ), l’une des principales chances tricolores dans un peloton avec son plein d’outsiders : « On est nombreux à prétendre au top 10, on est une vingtaine de coureurs à pouvoir réaliser ça, les places seront chères. Le Tour, c’est 21 jours de course, il se passe beaucoup de choses, des chutes« …
A 36 ans, le Creusotin arrive sur ce Tour plein d’appétit après un joli début de saison. A chaque sortie, il a brillé même si sa récente 6ème place au chrono des France l’a décu, il confiait que « le parcours n’était pas pour lui« . 2ème du Tour Méditerranéen, 3ème sur Paris-Nice, 5ème du Critérium International mais aussi 6ème sur le Tour de Romandie, il a toujours obtenu des places d’accessit. « J‘ai gagné en sérénité ou plutôt en expérience. C’est mon troisième Tour,j’en connais un peu les rouages, ça aide à relativiser.«
L’an passé, tiraillé entre la route et sa préparation olympique en VTT, Péraud était passé au travers de son Tour. Il avait fini à la 44ème place, très déçu lui qui avait suscité plein d’attentes après sa 9ème place en 2011. Péraud reconnait volontiers : « la densité des compétitions a nui à mon rendement. En fait, j’ai ajouté un calendrier déjà chargé à un autre calendrier tout aussi dense. Courir deux lièvres à la fois, c’est compliqué.« .
Un parcours qui lui convient bien ?
Le tracé de ce Tour 2013 s’annonce montagneux avec un très gros temps fort dans les Alpes. Avec seulement 65 kilomètres de contre-la-montre, Péraud, spécialiste de l’effort solitaire, ne pourra pas beaucoup reprendre de temps. « Ce parcours est bien tracé, il y a beaucoup de montagne, il me convient… comme à beaucoup » avoue-t-il. Car le chrono des Embruns, le 17 juillet, s’annonce musclé. Une équipe de Tout le Sport a d’ailleurs suivi Péraud lors d’une de ses reconnaissances en mai dernier, et le leader d’AG2R concédait : « le classement de ce chrono devrait ressembler au classement final à Paris, il est super dur. L’objectif suprême serait d’atteindre une cinquième place. Au-delà ce serait très prétentieux« .
Autre handicap pour Péraud, le chrono par équipes dès mardi entre Nice et Cagnes-sur-Mer. Ag2R a bâti une équipe de grimpeurs (Dupont, Gadret, Riblon), elle devrait être en difficulté sur ses routes et perdre des secondes voire des minutes précieuses sur les favoris (Sky, Astana…). « A ce niveau, je suis davantage suiveur. Une course d’usure comme le fait Skyme convient. Mais, pour le sport, l’intérêt du Tour, ce serait mieux d’avoir unautre scénario. Il faut rester réaliste, je n’ai pas le niveau de Froome, ni aujourd’huini jamais. De ce qu’il a montré cette année, il est clairement au-dessus. J’espèrequ’il y aura des hommes capables de le titiller.«
Le Bourguignon est tout de même avide d’ambitions : « J’ai déjà fait neuvième il y a deux ans. Je vise encore plus haut, un Top 5. En revanche, je vais me consacrer entièrement au classement général, je ne viserai pas spécialement d’étape, ni le maillot de meilleur grimpeur. J’ai trop donné… A courir après plusieurs lièvres, on n’en attrape aucun. » Derrière l’ogre Froome, la hiérarchie sur ce Tour ne semble pas vraiment établie, à Jean-Christophe Péraud d’en profiter.