Etrange soirée au palais des sports de Dijon. La JDA recevait le dernier du classement, Boulazac (proche de Périgueux), elle a vécu un cauchemar en première mi-temps, avant de tout écraser sur son passage en deuxième. A l’image d’une équipe capable du pire comme du meilleur, en un seul match. Suffisant pour accrocher une place en playoffs ? Pas sûr. Mais pour le maintien, c’est presque gagné. Pour Jean-Louis Borg, il faut encore une victoire pour l’assurer. Le coach dijonnais s’est lâché en conférence de presse. Et comme on y était, et qu’on est sympa, on vous livre quelques morceaux choisis…
L’homme est toujours bavard après les matches. Et souvent taquin avec les journalistes, espiègle, quand la victoire est au rendez-vous. Jean-Louis Borg était surtout soulagé d’avoir pu remporter une rencontre bien mal partie (21-37 pour le promu Boulazac dans le deuxième quart-temps). En s’appuyant sur une défense retrouvée et un duo d’intérieurs en feu (Moss et Harris, 41 points marqués à eux deux), Dijon s’est offert un scénario rare, avec le « happy end » qui va bien (victoire 78-59). Avec deux visages opposés avant et après la pause, la question, pleine d’originalité, a fusé : « mais qu’avez-vous dit à vos joueurs à la mi-temps Monsieur Borg ? »
« Ce que je leur ai dit vous ne le saurez pas. » Bim, bien fait. Mais il poursuit. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que le discours était plus orienté sur le management des hommes que sur le contenu technique. On n’avait pas à insister sur les points qui n’allaient pas, ils étaient trop nombreux. Non, la seule chose, c’est que ce discours il s’est fini par une phrase : j’ai confiance en vous. Fallait le dire, après ce qu’on venait de voir, hein ! »
Sur le départ calamiteux de son équipe, le coach convient que la défaite contre Orléans la semaine passée, télévisée, a sans doute joué un rôle. « C’est juste, on n’a pas évacué la déception d’Orléans, et quand vous n’êtes pas prêts mentalement, y a tout qui part de travers. Ce match a engendré pas mal de déception, et les joueurs sont entrés sur le parquet ce soir en pensant a cette derniere rencontre manquée. L’essentiel, c’est qu’ils ont réagi derrière. »
« Et à la mi-temps, il était où notre objectif ? »
Mais les journalistes ne lâchent pas si facilement le morceau, Jean-Louis. Comment expliquer plus précisément l’apathie de l’équipe de Dijon en première mi-temps ? Réponse croustillante. « L’apathie ? Elle ne s’explique pas. Si ce n’est qu’on peut penser qu’on avait des têtes perturbées… Fallait savoir ensuite si on allait continuer à avoir des têtes perturbées, ou si c’est moi qui allait leur perturber la tête pour de bon. Les joueurs avaient 20 minutes pour choisir… [sourire] Ils ont fait le bon choix. »
« On a fait, défensivement, une sacrée performance ce soir, en encaissant seulement 20 points en deuxième mi-temps. Et je pense que Boulazac a joué aussi une très belle rencontre, de qualité. Voilà, aujourd’hui nous avons 11 victoires pour 11 défaites, avec l’avant-dernière masse salariale de la Pro A. Ce sont les chiffres, ils sont actés. On a besoin encore d’une victoire pour être, sans doute, à l’abri. »
Et les playoffs alors ? Objectif raisonnable ou pas ? « Et à la mi-temps, il était où notre objectif ? C’est aussi simple que ça. A un moment dans ce match on perdait même le goal average sur Boulazac… Donc, si on va vite prendre cette victoire supplémentaire, on pourra peut-être penser à faire autre chose. Mais pas avant. »
Ensuite le coach s’est levé, en souriant. A réclamé son soda traditionnel. Mais il n’y en avait plus en stock. Une déconvenue qui, on l’imagine, n’allait pas gâcher sa soirée.
Voici le résumé de la rencontre (Théo Souman, Lodoïs Gravel et Philippe Sabatier) :
Résumé de JDA Dijon – Boulazac (08/03/13) par SportsBourgogne