Pour sa première saison à la tête du club, le président du Dijon Football Côte d’Or s’en sort bien. Olivier Delcourt est heureux, et s’en tient à son projet de donner leur chance aux jeunes pour remettre sur pied un DFCO de retour en Ligue 2. Pour l’heure, l’harmonie est parfaite entre lui et son staff, peut-être une explication des bons résultats du moment. Entretien avec le nouveau big boss du foot dijonnais, avant la plus belle affiche de la saison, la réception de Monaco, prévue lundi 18 février à 20h30. Un match nul suffirait pour se classer 5e, et rester à 3 points du podium. Delcourt promet une grande fête à Gaston-Gérard.
SB – Olivier Delcourt, vous êtes satisfait des derniers résultats (deux victoires à l’extérieur, à Ajaccio et Sedan) dans un contexte pourtant délicat ?
Olivier Delcourt – Oui bien sûr, c’était compliqué avec beaucoup de joueurs absents, blessés ou suspendus, et je suis rassuré de voir que les « petits » poussent ! C’est bien, ça prouve que le DFCO a su faire face, et a su relever ce défi. Ramener un résultat d’Ajaccio c’est très dur, confirmer à Sedan dans la foulée aussi.
Du coup vous revenez dans la course à la montée (6e, à 3 points du podium). Ca donne envie de voir plus haut ?
Vous savez je suis le premier supporter du club ! Donc oui, il faut être ambitieux, comme je le répète souvent notre objectif doit être de rester dans la compétition le plus longtemps possible dans la saison, d’avoir quelque chose à jouer. Ca sera ouvert jusqu’au bout. Mais il reste 14 matches, le chemin est encore long… Je ne m’enflamme surtout pas, notre priorité c’est le maintien, on y est presque (encore 3 ou 4 points).
Vous pensez qu’il y a la place pour monter cette saison pour Dijon ?
Il y a un haut de tableau très dense cette saison. Beaucoup d’équipes très compétitives, comme Nantes (que l’on va recevoir, qui vient de perdre contre une belle équipe de Guingamp), il y a Nîmes, et même Auxerre qui revient bien. Voilà, il faut prendre un match après l’autre, et essayer de continuer à faire rêver… Ce qui me frappe ces derniers jours, c’est que je reçois beaucoup de textos de gens qui me disent « merci, on est heureux ». Si le DFCO peut servir à ça, à faire oublier les soucis dans une période un peu morose, c’est super.
Cette affiche contre Monaco tombe plutôt bien, votre équipe est sur une bonne dynamique, et il y aura un gros public derrière vous lundi soir ?
Je ne sais pas si elle tombe bien, mais oui peut-être… On peut remarquer qu’on a plutôt bien joué contre les « grosses » équipes cette saison, le plus souvent à domicile, à l’extérieur on a pris des buts. Nous avions fait un excellent résultat à Monaco au match aller (un nul 1-1), on va tout faire pour jouer avec la même envie. C’est vrai que le stade sera rempli, nous en sommes déjà à 11.000 spectateurs, ça va faire du bien a tout le monde, les joueurs, les supporters, les partenaires. Ca doit être la fête, le public va mettre le feu.
Qu’est-ce que vous pensez de Monaco, sur le terrain ?
C’est fort, mais très sincèrement, je pensais qu’il y aurait plus d’écart avec les poursuivants à ce moment de la saison. Vu l’effectif dont ce club dispose, je pense qu’ils auraient pu faire mieux…
« Je préfère aller chercher des joueurs à des niveaux inférieurs, plutôt que de signer des joueurs confirmés qui se comportent en mercenaires. »
Après le départ d’anciens cadres de l’équipe, comme Younousse Sankharé, et la signature de jeunes joueurs, la page « Ligue 1 » est tournée. Est-ce que c’était un souhait de votre part ?
On ne l’a pas du tout pensé sous cet angle, non. En revanche, nous sommes très heureux de donner leur chance à de jeunes joueurs formés à Dijon, comme Florent Mollet et maintenant Jordan Marié, qui vient de faire trois très bons matches avec l’équipe première, et de signer son premier contrat professionnel au club. Ce que nous voulons, c’est un recrutement malin. Je préfère aller chercher des joueurs à des niveaux inférieurs, comme Romain Philippoteaux ou Pape Paye, qui en ont bavé et qui ont envie de prouver leur valeur, plutôt que d’aller signer des joueurs confirmés qui vont, parfois, se comporter en mercenaires. C’est la volonté du club, et je suis sur ce point en accord total avec notre cellule recrutement, Sébastien Larcier et Sébastien Perez. C’est la marque de fabrique du DFCO, pour de très longues années je l’espère.
C’est cohérent avec le choix de nommer Olivier Dall’Oglio au poste d’entraîneur, lui qui s’occupait des jeunes auparavant…
Tout à fait. Avec Olivier, nous n’avons pas besoin de parler pour se comprendre. Il fait avec nos moyens, pour amener les jeunes au plus haut niveau possible. Ca correspond a ma philosophe, et aussi à ma casquette de chef d’entreprise : sans les jeunes, on n’évolue pas. Ce n’est pas un hasard si beaucoup de clubs aujourd’hui nomment des entraineurs qui viennent de la formation. C’est l’idéal, ces entraîneurs sont les mieux placés pour les comprendre et les faire progresser.
Parmi les joueurs cadres du groupe, Baptiste Reynet est excellent cette saison, encore décisif face à Sedan. Il a été annoncé un peu partout, Marseille l’été dernier, Lille ces derniers temps… C’est une satisfaction d’avoir pu le conserver ?
Oui son choix de rester m’a ravi. Baptiste a encore une grosse marge de progression, même si c’est un très bon gardien. C’est surtout quelqu’un qui a un super état d’esprit, une valeur sûre, un pilier même ! Au même titre que Cédric Varrault. Ces garçons ont une bonne éducation, et un comportement exemplaire. Pour moi, ça compte énormément. Je suis très fier qu’ils aient eu envie de construire l’avenir du club avec nous. Après, les clubs qui « s’intéressent », entre ce qui est dit dans la presse et la réalité des choses, il y a souvent un fossé…
Enfin, c’est votre première saison en tant que président, cela correspond à ce à quoi vous vous attendiez ?
Oui, c’est conforme à ce que j’imaginais. Cela représente énormément de travail, pour énormément de plaisir aussi. Au niveau du club, de l’association, de la section féminine, des professionnels, des salariés. Ce qui me frappe c’est la cohésion que nous avons créée. C’est en restant comme ça, tous ensemble, que nous obtiendrons à terme une récompense.