02 Mar

La Cerise sur la Pizza

C’est une pizzeria marseillaise en plein Paris qui propose des pizzas au nom des quartiers de Marseille : « Roucas blanc », « Sainte‐Marguerite », « Belsunce», … et des boissons typiquement phocéennes, comme le Gambetta et la bière la cagole.

Kader, le marseillais 

Son fondateur, Kader, est né et a grandi à l’Estaque. Après des études de commerce international et un double diplôme en finlandais, il a dû « monter » à Paris pour trouver du boulot dans des grandes entreprises où il a bien gagné sa vie. Avec un copain, ils ont eu envie d’acheter un bar dans le 11ème arrondissement, baptisé « le 11 bar ». Puis Kader a racheté un restaurant en face du « 11 », puis il a racheté le bar d’à côté pour y ouvrir sa première « Cerise sur la pizza ».
Ensuite, il a voulu en ouvrir une au centre de Paris et a trouvé ce pas‐de‐porte rue Saint‐ Paul, au pied du dernier vestige de l’église Saint‐Paul (aujourd’hui entièrement détruite). Kader a fait ressortir le mur de l’église et un bout de son ancien escalier et il a construit une boutique en veranda sur le trottoir. La déco est industrielle et, malgré tout, chaleureuse. Le grand four à pizza laisse peu de places pour les tables, mais c’est un atout pour la convivialité.

Marianne, la bretonne

Marianne, sa serveuse et amie, fille de restaurateurs, tient la pizzeria à coup d’éclats de rire et de bonne humeur. Les commerçants du quartier, ses meilleurs clients, ne tarissent pas d’éloge sur cette Bretonne exilée à Paris pour vendre des pizzas marseillaises. Et c’est réciproque : elles les adorent, les met en contact d’une table à l’autre et les conversations fusent. Une ambiance de quartier, à laquelle s’ajoute une ambiance exotique grâce aux employés aux origines variées.
Kader a choisi les pizzas parce qu’ils trouvaient, en arrivant à Paris, que les pizzas parisiennes n’étaient pas bonnes. Il a suivi la formation de pizzaïolo et s’attache aux produits de qualité et au « fait maison ».
Kader et Marianne s’amusent de la réaction des clients parisiens de passage qui demandent parfois un peu perdus : « Vous n’auriez pas tout simplement une Reine ? »

la cerise

 

La Cerise sur la pizza

32 rue Saint‐Paul

01 84 16 64 84

19 Fév

La Brûlerie Daval : le café grand mère

C’est une adresse rare et authentique à Paris que j’ai découvert lors d’une promenade du côté de la Bastille. Dans le très charmant passage Damoye se cache la brûlerie Daval. Une pièce unique où s’entassent des grands sacs de café. Une machine à torréfier dans un coin et une vieille dame de l’autre.

daval 1

Andréa d’Amico semble immuable comme l’endroit. Ce petit bout de femme officie dans sa brûlerie depuis plus de 30 ans. Intarissable sur les mélanges qu’elle a élaboré avec son mari avant son décès, Andréa aime aussi raconter l’histoire de son quartier et du passage. Avec sa voix rauque où pointe un petit accent italien, Andréa se souvient des « filles » de la rue de Lappe qui lui racontaient leurs joies et leurs malheurs, des nombreux commerçants de bouche de la rue de la Roquette aujourd’hui remplacés par les bars branchés ou bien encore des artisans du meuble qui peuplaient les passages.

Nostalgique de l’époque? Pas vraiment, tout change dit-elle, c’est la roue qui tourne… Pas question en tout cas de raccrocher et de céder son commerce. « Tant que je peux, j’alimenterai ma machine à torréfier et je vendrai mon café. C’est toute ma vie! »

Daval 2

Des mélanges doux ou corsés vendus 5 euros 30  les 250 grammes que l’on peut siroter sur place, dehors sous la glycine dès les beaux jours. Un petit noir préparé dans une Moka italienne et servi sans chichi dans des tasses en porcelaine fine. Comme à la maison, il faut se servir du sucre dans la boite en carton car Andréa a parfois des difficultés pour se déplacer. Un moment unique et hors du temps à savourer sans modération.

BRULERIE DAVAL

12 rue Daval, cour Damoye, 75011
M° Bastille
Tél. 01 48 05 29 46
Mardi au dimanche de 10h à 13h et de 15h à 19h30.

18 Fév

La journée de la jupe

Ah bon! le kilt c’est aussi breton, je croyais que c’était écossais?… Ben oui! ils s’y mettent depuis une bonne vingtaine d’année, le kilt, c’est avant tout un vêtement in-ter-cel-tique répond en détachant bien les sylables Richard Duclos, aux curieux qui passent devant sa boutique.

Breton avant d’être français

Sur le pas de la porte de sa « maison du kilt » boulevard Jourdan dans le 14ème, Richard Duclos a fière allure. Le kilt, il le porte à la moindre occasion. Une façon pour lui de rappeler qu’il est d’abord breton avant d’être français. Cet entrepreneur en bâtiment a ouvert sa première boutique il y a une dizaine d’années non loin de la gare Montparnasse avant de déménager au sud de la capitale. A l’intérieur, on y trouve tout le nécessaire du parfait porteur de kilts et des tartans, le tissu du kilt qu’il a lui même dessiné à l’image de sa Bretagne. Pour la version complète, chemise, veste, kilt, chaussette et accessoires, comptez tout de même 1500 euros.

Cher, bien trop cher pour une soirée déguisée!

Richard assure vendre une douzaine de kilts traditionnels par mois essentiellement à des bretons venus de la France entière. Des produits haut de gamme qui font fuir la clientèle pour une soirée déguisée. Richard a donc ouvert un rayon low-cost. Des kilts made in Pakistan vendus 60 euros pièce et garantis “jusqu’au pas de la porte”. Et ça marche!, Richard assure qu’il vend sept fois plus de pakis que de kilts traditionnels fabriqués en Ecosse.

kilt

Tu portes quoi en dessous?

Haut de gamme ou low-cost, si vous voulez franchir le pas, Richard et son responsable de magasin vont vous guider pour enfiler parfaitement cette tenue extrêmement codée. A vous ensuite à affronter le regard des passants. Mais pour avoir fait l’expérience, je vous assure que ce vêtement vous grandit et vous donne de l’assurance. Reste enfin la question qui tue. Tu portes quoi en dessous? Richard répond quand il est de bonne humeur « mes chaussettes ».  Devinez ce qu’il rétorque quand il est de mauvais poils…

LA MAISON DU KILT
34 Bvd Jourdan
75014 PARIS France

www.tartanbreton.fr/

Tél : 01.40.47.74.05

postmaster@tartanbreton.com

Du pain et des idées : le boulanger militant

Au 34 de la rue Yves Toudic 75010 Paris,

Tout a commencé en 2002 par un coup de foudre, Christophe ancien commercial dans la mode est tombé amoureux d’une somptueuse boulangerie au 34 de la rue Yves Toudic. La boutique a été conservée dans son « jus », fresques murales, plafonds peints, miroirs dorés et biseautés, comptoir d’époque. Aucun doute, c’est dans cet écrin datant de 1875 et classé à l’inventaire des monuments historiques que Christophe va présenter sa propre collection de pains et de viennoiseries.

Le pain des amis

Des matières premières d’exceptions issues de l’agriculture biologique ou raisonnée, pérennisation du métier de tourier (celui qui aplatit la pâte sucrée des croissants), voila les ingrédients et le savoir faire qui composent les quelques productions de Christophe. A commencer par un excellent « Pain des Amis » dont la recette est gardée secrète et des viennoiseries dont l’historique de lieu : le chausson aux pommes fraîches a fait son entrée dans le guide Gault et Millau dès 2008, six ans après l’ouverture.

chausson

Pains au chocolat(double barre) et les fameux chaussons aux pommes fraîches

Long comme un jour sans pain

Elevé sur les bords du lac d’Annecy par des nounous qui lui ont donné le goûts des bonnes choses dans les boulangeries locales à l’heure du goûter, Christophe est intransigeant avec ses collègues qui ne respectent pas les règles de l’art. La qualité poussée jusqu’à l’extrême, c’est le crédo de cet homme qui refuse d’ouvrir le samedi et le dimanche. Pour lui, le weekend, c’est réservé à la famille, aux sorties entre amis et à la lecture. « Pas grave », rétorque t’il si sa boulangerie est fermée, son pain des « Amis » acheté le vendredi se consomme jusqu’au mercredi inclus.

« Du pain et des idées » 34 rue Yves Toudic 75010 Paris

12 Fév

Aux Sportifs Réunis

Dans la famille Walczack, on est sportif et restaurateur de père en fils.

Prenez Jean, le papa, champion de boxe connu dans les années 50. C’est sur un coup de tête et suite à un combat pas très clair qu’il raccroche ses gants et achète ce restaurant au 75 de la rue Brancion. A l’époque le quartier vivait au rythme des abattoirs voisins.Très vite, c’est devenu le repaire des copains et des fans de boxe. Brassens qui habitait tout près y avait sa table. On raconte même qu’il a failli ce battre avec le propriétaire pour une histoire de jupon. Aujourd’hui c’est le fils Guy qui a repris les reines. Cet ancien champion de tennis de table,au sourire jovial aime les bonnes bouffes entre copains. D’ailleurs le lundi midi est réservé aux « amis ». Le restaurant est  officiellement fermé au public ce jour-là.  Pour y entrer, il faut frapper à la porte (qui n’a pas de poignée à l’extérieur) et si l’on vous ouvre, vous voila dans un lieu unique à Paris. On s’interpelle, on rigole, on chante et surtout on boit du vin en libre-service sur le comptoir. Les « amis » sont pour la plupart d’anciens sportifs mais on y croise aussi des policiers, notamment ceux de la police scientifique installée de l’autre coté du parc Georges Brassens, et surtout des clients, très discrets sur leurs activités. Ah j’oubliais, la nourriture n’est pas exceptionnelle mais généreuse à l’image des propriétaires.

sportifs

Aux Sportifs Réunis est réellement un endroit à part, à découvrir au  75 Rue Brancion, 75015 Paris

Tel : 01 48 28 61 00

 

 

05 Fév

Chez Mamane

Alors que le cheese burger et le fish and chips envahissent les menus des restaurants parisiens, il n’est pas toujours facile de trouver aujourd’hui un bon couscous à Paris. Je vous invite à combler votre envie de graines et de bouillon dans le quartier de la Butte aux Cailles dans le 13 ème. Rue des Cinq Diamant, Abderrahmane, plus connu sous le nom de Mamane régale les clients du coin mais aussi des habitués dont certains réservent du monde entier.

Quand y en à plus y en à plus!

Ouvert uniquement le soir à partir de 16 heures, il faut attendre que le patron finisse de préparer le couscous pour se mettre à table car chez Mamade, on déguste uniquement la production du jour. Des produits frais achetés le matin et préparés dans l’après midi. D’ailleurs il n’a pas de frigo. Une fraicheur exceptionnelle qui lui a valu le « prix du meilleur bouillon » décerné par Fooding 2013. Un conseil, avant de vous y rendre, n’hésitez pas à téléphoner car il arrive parfois que la demande soit plus importante que l’offre.

mamane

Nourri à la bonne graine!

Agé de plus de 80 ans, Mamane est une figure de la Butte aux Cailles. « Cailleux » depuis près de 21 ans ce fils d’ouvriers kabyles venus travailler dans les usines alentours dans les années 60 a toujours le sourire. Coincé dans sa micro cuisine et entouré d’amis avec qui il prépare son unique plat, Mamane est en quelque sorte le « grand père » de ses clients. La plupart sont des étudiants de l’école Estienne pas très loin. Souvent, il y a la queue dehors… alors que dedans de grandes tablées bruyantes sont nourries à la bonne graine.

Enfin, n’hésitez pas à goûter le « pousse thé à la menthe maison ». La « saveur du désert », une liqueur orientale que Mamane se fait un plaisir d’offrir.

 

Adresse : 27 Rue des cinq Diamants, 75013 Paris
Téléphone :01 45 89 58 87

Caractère de cochon

C’est une boutique à part au 42 rue Charlot. « Caractère de Cochon me ressemble » aime à raconter son propriétaire. Solo est effectivement un personnage haut en couleur. D’origine Malgache, il voue une véritable passion pour le jambon depuis son enfance. Nostalgique de l’époque où son père lui apportait son jambon beurre après ses entraînements de natation.

 

Sans titre

Ancien architecte et antiquaire brocanteur, il a gardé l’envie de chiner mais cette fois pour dénicher des petits éleveurs qui lui procurent la qualité exceptionnelle de ses produits. Régulièrement Solo part dans la France mais aussi l’Europe entière pour trouver des tranches au goût exceptionnel. Des jambons haut de gammes pas toujours bon marché mais qui redonnent toute sa noblesse au traditionnel sandwich parisien, le « jambon beurre ».

 Il prit le pain et le « Rompi »

Solo a une spécialité : un sandwich d’1m30 qu’il garnit de différents jambons et que les clients découpent eux mêmes. Un festival de saveurs dans ce casse-croute qu’il a baptisé le « Rompi ».

rompi

Le rompi, sandwich d’1mètre 30

Caractère de Cochon, 42 rue Charlot 75003 PARIS