A ceux qui rêvent de conduire un engin de damage, -ces impressionnants véhicules qui préparent les pistes de ski-, c’est possible! Un parcours dédié à cette initiation est ouvert aux Saisies.
Piloter un engin de damage, une activité qui séduit de très nombreux touristes.
C’est une activité « hors ski » très prisée, par un public curieux et souvent passionné depuis le plus jeune âge. Manier les lames et piloter l’engin sur chenilles dans des pentes enneigés, c’est possible en 45 minutes. La prise en main de ces monstres des neiges se fait assez rapidement.
On a surtout des agriculteurs, mais on a aussi eu une coiffeuse! »
« C’est vrai que c’est un engin mythique qui attire beaucoup de personnes », se félicite Sandy Baptendier, de la station des Saisies. « On a surtout des agriculteurs ou conducteurs d’engins de travaux publics, et des routiers… mais on a aussi eu une coiffeuse ou un pilote d’avion! »
Dans la station savoyarde qui propose cette expérience depuis 6 ans, l’initiation à la dameuse coûte 122,50 euros. Vincent, touriste de Meurthe-et-Moselle, en rêvait depuis longtemps: « c’est vrai qu’on a envie d’aller avec eux quand on est gosse, mais même aujourd’hui à 45 ans ».
Reportage de Joëlle Ceroni, Franck Ceroni et François Hubaud
Le ski de randonnée est le sport qui monte en montagne. Pratiquée traditionnellement en dehors des domaines skiables, l’activité est maintenant « enseignée » dans les stations où on s’adapte à la discipline.
Marcher doucement. Le ski de randonnée s’apprivoise pas à pas. Chaque jour, ils sont une dizaine de skieurs à découvrir la peau de phoque, avec les moniteurs de l’ESF(Ecole du Ski Français) dans la station de la Rosière. Avant tout, les vacanciers domestiquent le matériel: les fixations en « position montée », les spatules qui ne glissent pas sur la neige…
Des circuits spécifiques
Bien qu’en pleine expansion, l’exercice est jugé perturbant pour les skieurs alpins. Remonter les pistes quand d’autres les descendent, peut engendrer des collisions. L’activité est parfois interdite par des arrêtés municipaux.
Des circuits spécifiques ont donc été créés pour canaliser les pratiquants. Les itinéraires sont tracés en bordure des domaines skiables et sont exclusivement réservés à la montée. Alors que la descente se fait par les pistes. Le but des stations est de faire découvrir ce ski, sans risques inutiles. Balisés tous les 100 mètres, les parcours de La Rosière sont accessibles de 9 à 17 heures, seul ou encadrés. Un vrai contraste tout de même avec l’esprit très libre des randonneurs confirmés.
A Combloux, petit village de Haute-Savoie face au Mont Blanc, on skie le jour et même la nuit! Fin janvier, pour sa 8ème édition, la « Crève Coeur » a réuni professionnels et amateurs pour une course à la lumière de la lune… et des frontales.
Ici quand la nuit tombe, à l’heure du chocolat chaud devant la cheminée, 150 fous de ski revêtent les dossards pour une course un peu spéciale. La « Crève Coeur » est une compétition de ski-alpinisme qui demande une très grande forme.
Le départ est à 19 heures, quand la nuit est déjà bien noire. Et pour le plus long des 2 parcours, le programme prévoit une montée sèche de 6km sur 800m de dénivelé. « Si on commence à froid, on vomit tout de suite et le reste est plus compliqué« , raconte un compétiteur en s’échauffant.
Reportage François Guais, Dominique Semet et Sophie Villatte
Ces courses de ski de rando en compétition, avec ou sans descentes, c’est ce qu’on appelle du ski alpinisme. Dans cette discipline, l’élite côtoie les amateurs. Entraînement pour les pros, découverte pour les moins pros, les épreuves se multiplient un peu partout dans les Alpes et suscitent de plus en plus d’enthousiasme.
Fin janvier, 420 personnes ont découvert ou redécouvert le ski de randonnée, à Arêches-Beaufort. Les organisateurs de la 4ème édition du « Grand Parcours » ont insisté sur l’importance de la sécurité lors de la pratique de cette discipline en pleine expansion.
« Un petit coup de talon! » Isabelle, monitrice de ski de randonnée ne cessera jamais de répéter cette phrase aux amateurs inscrits à ses cours d’initiation. Car c’est la base pour réussir à manier les spatules et gravir des pentes enneigées. Pendant deux jours, laFédération Française des Clubs Alpins et de Montagne organise un itinéraire de découverte de cette discipline en plein boom. Le but? Devenir autonome et surtout pratiquer en toute sécurité.
Pour s’adonner à ce sport, il n’est pas nécessaire d’être un professionnel de la montagne. Mais il est indispensable de connaître la discipline. Il faut être en bonne condition physique et être capable de faire 400 mètres de dénivelé. Un niveau de ski d’aisance en piste rouge est aussi requis. Mais cet exercice ne se pratique pas uniquement en station, et lorsqu’on quitte les domaines on se retrouve en situation de hors-piste, il faut donc être prudent.
Le port de DVA (détecteur de victimes d’avalanches) est primordial avant de chausser les skis. Au début de chaque cours, Isabelle Ciferman vérifie l’émission et la réception des appareils de chacun de ses stagiaires. L’encadrante conseille aussi le port d’un casque: « ce n’est pas indispensable mais, en cas de coulée, il sera plus qu’utile. »
Vient ensuite la préparation des skis. L’application d’une peau de phoque sur les spatules est essentielle pour avancer, et à chaque type de neige, sa pelure. Quand on la colle, il faut que la semelle soit propre sans poudreuse, ni glace. « On la soigne car la peau peut être encollée à nouveau », explique Isabelle.
Trucs et astuces
Pendant son cours, l’instructrice délivre des astuces à ses élèves, comme l’utilisation d’antibotte en cas de neige humide. C’est un stick que l’on passe dans le derme de phoque et qui évite l’accumulation de matière sous le ski. Lors de ce week-end les sportifs apprennent également à enlever ou mettre une peau, en déchaussant seulement un pied, entre autre.
Le plus dur pour les débutants reste cependant l’apprentissage de la « conversion ». Ce mouvement permet de changer d’axe ou de faire demi-tour. Et tout le monde ne le maîtrise pas du premier coup.
Qu’ils pratiquent régulièrement ou non le ski de randonnée, les stagiaires apprennent tous quelque chose lors de ce « Grand Parcours », notamment la fameuse conversion. Une fois arrivés au sommet des pistes, ils sortent généralement leur téléphone pour immortaliser leur ascension.
Dimanche 24 janvier, Jonathan Costa est allé découvrir le col du chaussy, à Pontamafrey-Montpascal (Savoie). Un col méconnu et pourtant très fréquenté par les cyclistes en été, et les skieurs de fond l’hiver. En drone, ça donne un beau voyage! Merci à lui.
C’est une marraine de renom, Martine Martinod, vice-championne olympique de half-pipe que le ministère de la Jeunesse et des Sports a choisie pour relancer sa campagne de prévention hiver: « Pour que la montagne reste un plaisir ». A la clef, des conseils cruciaux avant de prendre les skis.
Martine Martinod
Ce n’est pas un hasard si la championne a été retenue pour être l’ambassadrice de cette campagne de prévention qui cible tout particulièrement les jeunes. Avec son palmarès, sa personnalité mais aussi son tempérament, et même son look, celle qui fut le pilier du freeski féminin a incontestablement une aura auprès notamment des jeunes générations.
L’athlète de haut niveau animera deux journées de prévention sur les pistes dans sa station de prédilection de Tignes. Elle a surtout participé au tournage de trois clips vidéo. Objectif: faire adopter les bons réflexes aux skieurs pour ces vacances d’hiver, là où l’affluence est la plus forte.
En trois clips,Marie Martinod donne tous ses « trucs ». Et cela commence par la préparation physique, l’échauffement musculaire dans une salle de sport. Des postures simples et efficaces que l’on peut aussi réaliser à la maison. Guère besoin d’une barre d’agrées. Il suffit d’un manche à balai pour travailler l’équilibre et la tension des articulations. L’idéal est de s’y prendre un ou deux mois avant le début de la saison pour éviter de se blesser.
Sur les pistes aussi, au jour J, l’échauffement est de rigueur. En quelques minutes, voici le rappel des règles fondamentales: Vérifier son équipement, les réglages et les fixations. En l’occurrence, le skieur que la championne « surprend » au départ d’une piste a « chaussé » un bonnet, mais n’a pas bouclé son casque! Un geste qui doit devenir un réflexe, tout comme celui d’emporter avec soi, dans son sac à dos, de l’eau et de la crème solaire haute protection.
Acte 3, et non le moindre, les bons réflexes sur les pistes. On déplore encore entre 40.000 et 45.000 interventions des services de secours chaque saison. Majoritairement liés à des comportements à risques, à une mauvaise appréhension des situations ou à une mauvaise utilisation des remontées mécaniques, les accidents pourraient être évités si les skieurs adoptaient les bons réflexes.
Dans le petit Mémento du bon skieur, il est recommandé de: Ne jamais partir sans le plan des pistes du domaine, de respecter, comme sur la route, la signalétique, d’adapter ses itinéraires à son niveau et de connaître le numéro des secours (inscrit sur le forfait dans la plupart des stations mais pas toujours), et enfin de prendre conseil auprès des pisteurs professionnels et de s’aviser des conditions météo.
L’américain Google, qui permettait déjà de visiter des musées virtuellement ou de gravir le Machu Picchu derrière son écran, propose désormais de découvrir le Mont Blanc à 360 degrés, en vidéo, et en compagnie de professionnels de la montagne.
Google vous permet désormais de gravir le Mont Blanc tout en restant chez vous. Le géant américain a ouvert, jeudi 21 janvier, une page internet permettant de se lancer virtuellement dans une ascension du Mont Blanc en compagnie d’alpinistes chevronnés. On peut y réaliser l’ascension pas à pas depuis le Nid d’Aigle, point de départ de la plupart des alpinistes, mais aussi parcourir la Mer de glace, un glacier qui s’étend de 1 400 à 2 100 mètres d’altitude.
Dans les neiges éternelles des 100 derniers mètres, à 4 800 mètres d’altitude, l’ascension se fait en vidéo à 360 degrés. Le dispositif Street View de Google, utilisé d’habitude pour photographier les rues des villes, a été logé au-dessus du sac à dos d’un alpiniste pour enregistrer l’ascension.
Une ascension en réalité virtuelle grâce à des casques en carton
Ils passent de la tronçonneuse au fer à repasser mais ne sont ni bûcheron ni lingère. Grâce à ces outils, les sculpteurs transforment des blocs de glace en oeuvres d’art, sous le regard des touristes et des admirateurs.
Non, la glace n’avait pas froid ce 15 janvier à Valloire, mais les couvertures de survie étaient nécessaires pour recouvrir les cristaux monumentaux. Pendant quatre jours, les sculpteurs ont joué avec la météo afin d’éviter que leurs œuvres se brisent. Car la glace agit comme une loupe et en moins de deux heures elle peut éclater après avoir emmagasiné la chaleur des rayons du soleil. Ce phénomène s’appelle la fusion et a valu quelques mésaventures aux participants de ce concours…
En novembre dernier, les membres du réseau « Lacs sentinelles » se sont réunis au séminaire annuel de Bourg-d’Oisans (Isère). L’occasion d’échanges entre chercheurs, gestionnaires d’espaces protégés et des milieux aquatiques concernés par ces lacs d’altitude.
En raison de leur position dans le paysage, les lacs d’altitude jouent souvent un rôle de vigie. Ils sont « les témoins » des bouleversements de la biodiversité, du changement climatique ou encore de l’impact des pollutions. Du Nord au Sud des Alpes et jusqu’en Corse, les observateurs de ces « lacs sentinelles » réalisent des suivis et des études. Et ne manquent pas d’exemples.
Prenons le cas de La Muzelle, dans le Parc National des Ecrins. En 2008, les scientifiques ont commencé à s’intéresser à ce lac glaciaire situé à 2.105 m. Sous l’eau, ils se sont alors aperçus que la vie disparaissait peu à peu.
Marie-Elodie Perga, biologiste à l’INRA, explique: « Depuis 15 ans, c’est un lac qu’on appelle « dysfonctionnel », c’est à dire que c’est un lac qui a un fonctionnement extrêmement perturbé avec peu de production de poissons, avec une désoxygénation. On se demande comment un lac, qui peut paraître aussi beau, peut être aussi peu fonctionnel quand on gratte un peu toutes les données scientifiques. »
« Ces lacs sont intéressants à suivre car ils enregistrent tout ce qui se fait dans l’atmosphère », justifie Carole Birck, Coordinatrice scientifique d’ASTERS, « mais aussi toutes les pratiques autour, que ce soit la pêche, le pastoralisme… notamment via l’eau qu’on peut analyser ou encore les sédiments au fond des lacs qui représentent des archives de l’environnement. »
Ce rendez-vous annuel du réseau « Lacs sentinelles » ne prend pas uniquement la forme d’un séminaire, une balade en montagne est aussi au programme dans le Parc des Ecrins.
La Mer de Glace, le plus grand glacier français, sur le Mont-Blanc, a perdu plus de trois mètres d’épaisseur lors de l’année écoulée, soit trois fois plus que lors d’une année ordinaire, selon les mesures du laboratoire de glaciologie de Grenoble.
D’octobre 2014 à octobre 2015, cet énorme glacier de 32km2 a perdu 3,61 mètres de glace en moyenne sur l’ensemble de sa surface, selon Christian Vincent, ingénieur de recherche au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGGE).
Depuis trente ans, ce glacier perd en moyenne un mètre d’épaisseur par an sous l’effet du réchauffement climatique. Il n’y a qu’en 1995 et en 2001 qu’il a gagné quelques centimètres.
La fonte de l’année écoulée est similaire aux pertes d’épaisseur enregistrées lors des années 2003 et 2009: la Mer de Glace avait alors déjà perdu plus de trois mètres d’épaisseur.
Lors des trente dernières années, c’est surtout la fonte estivale qui explique le recul du glacier. Les chaleurs caniculaires de l’été dernier ont ainsi fortement contribué au rétrécissement du glacier. Mais son recul s’explique aussi par la faiblesse des précipitations entre octobre et mai: « l’accumulation de neige a été faible », souligne Christian Vincent.
Les glaciologues calculent une variation d’épaisseur moyenne sur l’ensemble du glacier mais celui-ci perd beaucoup plus de glace sur sa langue terminale qu’à sa source (à environ 4.000 mètres d’altitude), où la fonte est quasiment inexistante.
Les glaciologues ont aussi mesuré une perte d’épaisseur de 3,31 mètre de glace lors de l’année écoulée sur le glacier de Saint-Sorlin, dans le massif des Grandes Rousses en Savoie.
« C’est un énorme déficit. Il est global sur l’ensemble des glaciers des Alpes françaises », a commenté M. Vincent.
Selon une étude réalisée en 2007 par le LGGE, le glacier de Saint-Sorlin devrait avoir pratiquement disparu en 2060 en cas de réchauffement climatique de +1,8°C d’ici 2100, ce qui laisse augurer d’une destinée analogue pour l’ensemble des petits glaciers des Alpes situés à basse ou moyenne altitude.
« En prenant un scénario climatique moyen, les glaciers qui culminent en-dessous de 3.500 mètres devraient disparaître avant 2100 », résume Christian Vincent.