A 28 ans Elise vient d’accueillir ses premiers clients au pied du Mont Blanc, le refuge débute sa saison hivernale, et elle sa nouvelle vie de gardienne, à 3613 mètres d’altitude.
Des pommes, des oranges, de la crème, avant de grimper tout la-haut Elise fait ses dernières courses, concentrée pour surtout ne rien oublier. » Si on n’a pas de crème, on ne peut pas faire de panna cotta, ça ne va pas du tout ! « . Elle en rigole, mais quand même, une fois perchée dans ce refuge des Cosmiques créé sous l’impulsion du physicien français Louis Leprince-Ringuet dans les années 1930, elle ne sera ravitaillée par hélicoptère que tous les quinze jours, il lui faut donc prévoir de la nourriture pour 800 personnes… « Là on a quatre rotations de vivres, ça fait deux tonnes, plus 500 kg de fuel pour le groupe électrogène en cas de panne d’électricité ».
reportage de Jordan Guéant, Maxime Quéméner et Lisa Bouchaud.
Pour préparer sa nouvelle vie au départ de la mythique Vallée Blanche, Elise a bénéficié de toute l’expérience de Laurence, l’ancienne gardienne du refuge restée 22 ans aux Cosmiques. « Faut pas faire ce travail si tu ne le sens plus. Moi j’ai des enfants, j’ai envie de les voir à l’année, ce qui ne m’est jamais arrivé » raconte-t-elle.
« Gend loc », un procédé de géolocalisataion révolutionnaire pour les secours civils. Il s’agit d’ une application créée par le PGHM de l’Isère qui permet de localiser les personnes en détresse trés précisément que ce soit en montagne ou… à la mer.
Reportage. Ce mardi 16 février, l’adjudant Alexandre Meyer est en ligne avec un randonneur perdu, les secours vont tenter de le guider à distance pour le ramener sur un sentier. Pas besoin de télécharger une application. Avec un smartphone et la localisation GPS activée, il suffit simplement à la personne en détresse d’appeler les secours, et de se laisser guider.
Mise au point en 2012, par le peloton de gendarmerie de Haute Montagne de l’Isère, l’application Gend Loc fait gagner « en temps et en efficacité », notamment en zone de montagne, dans des secteurs où les barres rocheuses sont nombreuses. »
Désormais dans le domaine public, Gend loc est en train de se généraliser et peut s’utiliser dans d’autres situations que le secours en montagne ou en mer. L’outil est déjà utilisé par le SDIS, ou encore le Samu en France et en Outre mer. Il pourrait bien conquérir d’autres domaines d’ici quelques mois.
Reportage de Nathalie Rapuc, DidierAlbrand & Lisa Bouchaud
Un procédé d’alerte à l’origine expérimental qui a fait ses preuves et se généralise
C’est l’adjudant Olivier Favre, 39 ans, maître-chien d’avalanche au peloton de gendarmerie de haute montagne du Versoud en Isère qui a concocté cette invention couronnée à l’époque du prix de l’innovation de la gendarmerie. Lui qui rêvait dès l’âge de 14 ans de devenir sauveteur et qui avait l’expérience du terrain « où trop de victimes ne peuvent être secourues, faute d’être localisées rapidement, a imaginé ce procédé, facile d’utilisation et permettant une géolocalisation automatique ».
Il l’a finalisé en avril 2012 avant de se lancer dans la phase de test pour le valider. Pari réussi ! « Gend loc » a prouvé son efficacité et est peu à peu appliqué dans les différents centres de gestion des appels au secours. Désormais, son usage va se généraliser.
« Gend loc » Comment ça marche?
Le procédé ne nécessite aucun téléchargement d’application. Il suffit d’avoir sur soi un téléphone portable et le numéro de téléphone du peloton de secours le plus proche de son lieu de randonnée ou d’une brigade des environs.
Lors de l’appel du randonneur blessé ou égaré, son numéro apparaît automatiquement sur l’écran des ordinateurs du centre de secours qui renvoie un SMS avec un lien HTML intégré. Il suffit de cliquer dessus et d’accepter ce partage de positions et on sait en quelques secondes où vous êtes.
En retour, sur les écrans cartographiques des postes de secours, les gendarmes ou CRS montagne visualisent la position exacte du randonneur en difficulté. Un procédé qui fonctionne même lorsque le réseau en montagne est dégradé.
Louis Reynaud fut Maître de Conférence et chercheur en glaciologie à l’université de Grenoble, spécialisé dans l’étude des glaciers alpins. Il s’est éteint dans son village natal. Il avait 93 ans. Le monde de la glaciologie lui rend hommage.
Originaire de La Roche-de-Rame dans les Hautes-Alpes, c’est dans son village natal que Louis Reynaud s’est éteint lundi 15 février à l’âge de 93 ans.
L’homme a consacré toute sa carrière et toute sa vie à l’étude des glaciers. Maître de conférences et surtout chercheur en glaciologie à l’Université de Grenoble. En 1989, il s’inquiétait déjà de l’évolution des mouvements du glacier d’Argentière. A l’époque, son laboratoire de glaciologie avait installé des instruments de mesure dans la galerie sous-terraine.
A la retraite, Louis Reynaud n’a jamais cessé de s’engager et de s’investir dans le domaine de la glaciologie, à titre bénévole, au Conseil Scientifique du Parc national des Ecrins et celui du Club Alpin Français (CAF), Il animait toujours des conférences sur la problématique de la fonte des glaciers et du changement climatique mais aussi des voyages-croisières à destination des glaciers arctiques et antarctiques.
Tout récemment, il avait co-écrit, avec d’autres glaciologues, Luc Moreau, Delphine Six et Christian Vincent un livre aux éditions Esope :“Dans les secrets de la Mer de glace”.
Pourquoi la glace est-elle bleue ? Jusqu’où le glacier va-t-il reculer ? Pourquoi se recouvre-t-il de roches ? A l’aide d’explications simples, de dessins, de nombreuses photos et de leurs mesures annuelles, Reynaud et les autres scientifiques décrivent les variations du plus grand glacier français, la Mer de Glace.
Un amoureux et un défenseur aussi… du patrimoine régional
De nombreux hommages sont rendus au glacialogue dans son village de la Roche- de-Rame où il était revenu vivre : » Beaucoup l’auront connu lors des conférences qu’il donnait sur les glaciers ou le grand Nord, mais certains se souviendront de son investissement en faveur du patrimoine local ou du patois (…) Sa haute silhouette coiffée d’un feutre noir manquera au paysage de la vallée » souligne d’!CI.fr
Louis Reynaud avait écrit de nombreux ouvrages sur l’histoire de ce canton des Hautes-Alpes. Ses obsèques auront lieu ce Vendredi 19 Février à 14h à l’église de la Roche de Rame. Ceux qui le souhaitent, a indiqué la famille, pourront apporter une rose…
Ce lundi 15 février, les vacanciers fraîchement arrivés dévalaient les pistes. Venus de toute la France, ils ne maîtrisent cependant pas toujours leurs véhicules à l’approche des stations enneigées. A Chamrousse, huit stagiaires découvraient l’art de la conduite sur neige.
« Si je roule à 60km dans ce virage et que par temps sec ma voiture n’adhère déjà plus à l’asphalte. A combien vais-je devoir le prendre par temps de neige? » demande Laurent un moniteur de l’EspaceGliss. Dans la salle les propositions se succèdent: « 30km/h », « 15km/h », « 120km/h après le stage » plaisante un conducteur. Prendre le volant deviendrait presque un problème d’algèbre en ce début de semaine.
Pour bien commencer les vacances, des stagiaires venus de toute la France apprennent à jongler avec les forces centrifuge et centripète et à embrayer et débrayer en conséquence pendant près d’une heure. Selon Daniel Peillon, patron de l’école de conduite sur glace de Chamrousse, « ces échanges sont nécessaires » avant de tester ses compétences sur glace.
Le meilleur moyen d’apprendre reste encore le terrain, alors pendant plus de trois heures les stagiaires enchaînent les tours de pistes. Deux par deux dans les voitures, ils testent leurs réflexes sur neige puis sur glace. Depuis la piste les moniteurs communiquent avec eux par talkie-walkie pour leur apprendre les bons gestes.
Avant le premier exercice, une prise en main de la voiture ponctuée d’accélérations, les conducteurs sont tous un peu stressés comme Sophie, venue d’Arles pour suivre ce cours. Mais une fois le moteur mis en route les doutes se dissipent et laissent place à l’amusement, en toute sécurité: « Là, je me régale. Tout à l’heure, je n’arrivais pas la manoeuvre que me demandait le moniteur mais à la fin je l’ai réussie alors je suis très contente! »
Une photo fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques heures. Elle présente un skieur au pied d’une cassure de plaque à vent. Le skieur est tout petit, et au-dessus de lui au moins 20 mètres de neige. C’est un « fake »!
C’est un peu gros. Mais plus c’est gros, plus on y croit… alors la blague des pisteurs de Vaujany est passée comme une lettre à la poste. Mise en ligne sur la page Facebook des pisteurs de l’Oisans, la photo du bonhomme minus dos à une épaisseur de neige impressionnante a été partagée des centaines de fois, relayée par d’autres pages fans. En fait, c’est un photo-montage. « On a simplement pris une photo d’une cassure de plaque à vent de 50cm environ, qu’on a grossi et on a collé une photo de skieur devant! », explique un pisteur, au lendemain de la diffusion du fake, « c’était pour faire plus que l’Alpe d’Huez. Une petite compétition entre nous », lance-t-il dans un sourire.
Il y a quelques jours, les pisteurs de l’Alpe ont en effet partagé une photo déjà très impressionnante où l’on voyait un skieur devant une cassure de 4m, non loin de la piste de la brêche. De quoi interroger sur les risques actuels en montagne. Ce vendredi 12 février, le risque d’avalanche est au minimum « marqué », sur l’ensemble des massifs des Alpes du Nord.
Pour partir bien informé, avec toutes les astuces et les bons réflexes, voici un livre de conseils très utile avant de s’engager dans une aventure en ski de randonnée.
Reportage vidéo. « Avalanches, comment réduire les risques », aux éditions Paulsen, est un livre plein de conseils qui peut sauver des vies.
Progresser avec 10 mètres d’intervalles, calculer tout simplement l’inclinaison d’une pente avant de s’y engager… Les auteurs, Olivier Moret et Philippe Descamps partagent leurs expériences, leurs réflexions, leur bon sens aussi, tout en travaillant sur l’analyse des accidents passés. Il s’agit avant tout d’éviter le déclenchement d’une avalanche. Car la pratique du ski de randonnée se fait sur des terrains enneigés, sans utilisation d’aménagements spécifiques aux domaines skiables.
Reportage de Françoise Guais, Dominique Semet et Jean-Jacques Picca
A ceux qui rêvent de conduire un engin de damage, -ces impressionnants véhicules qui préparent les pistes de ski-, c’est possible! Un parcours dédié à cette initiation est ouvert aux Saisies.
Piloter un engin de damage, une activité qui séduit de très nombreux touristes.
C’est une activité « hors ski » très prisée, par un public curieux et souvent passionné depuis le plus jeune âge. Manier les lames et piloter l’engin sur chenilles dans des pentes enneigés, c’est possible en 45 minutes. La prise en main de ces monstres des neiges se fait assez rapidement.
On a surtout des agriculteurs, mais on a aussi eu une coiffeuse! »
« C’est vrai que c’est un engin mythique qui attire beaucoup de personnes », se félicite Sandy Baptendier, de la station des Saisies. « On a surtout des agriculteurs ou conducteurs d’engins de travaux publics, et des routiers… mais on a aussi eu une coiffeuse ou un pilote d’avion! »
Dans la station savoyarde qui propose cette expérience depuis 6 ans, l’initiation à la dameuse coûte 122,50 euros. Vincent, touriste de Meurthe-et-Moselle, en rêvait depuis longtemps: « c’est vrai qu’on a envie d’aller avec eux quand on est gosse, mais même aujourd’hui à 45 ans ».
Reportage de Joëlle Ceroni, Franck Ceroni et François Hubaud
Le ski de randonnée est le sport qui monte en montagne. Pratiquée traditionnellement en dehors des domaines skiables, l’activité est maintenant « enseignée » dans les stations où on s’adapte à la discipline.
Marcher doucement. Le ski de randonnée s’apprivoise pas à pas. Chaque jour, ils sont une dizaine de skieurs à découvrir la peau de phoque, avec les moniteurs de l’ESF(Ecole du Ski Français) dans la station de la Rosière. Avant tout, les vacanciers domestiquent le matériel: les fixations en « position montée », les spatules qui ne glissent pas sur la neige…
Des circuits spécifiques
Bien qu’en pleine expansion, l’exercice est jugé perturbant pour les skieurs alpins. Remonter les pistes quand d’autres les descendent, peut engendrer des collisions. L’activité est parfois interdite par des arrêtés municipaux.
Des circuits spécifiques ont donc été créés pour canaliser les pratiquants. Les itinéraires sont tracés en bordure des domaines skiables et sont exclusivement réservés à la montée. Alors que la descente se fait par les pistes. Le but des stations est de faire découvrir ce ski, sans risques inutiles. Balisés tous les 100 mètres, les parcours de La Rosière sont accessibles de 9 à 17 heures, seul ou encadrés. Un vrai contraste tout de même avec l’esprit très libre des randonneurs confirmés.
A Combloux, petit village de Haute-Savoie face au Mont Blanc, on skie le jour et même la nuit! Fin janvier, pour sa 8ème édition, la « Crève Coeur » a réuni professionnels et amateurs pour une course à la lumière de la lune… et des frontales.
Ici quand la nuit tombe, à l’heure du chocolat chaud devant la cheminée, 150 fous de ski revêtent les dossards pour une course un peu spéciale. La « Crève Coeur » est une compétition de ski-alpinisme qui demande une très grande forme.
Le départ est à 19 heures, quand la nuit est déjà bien noire. Et pour le plus long des 2 parcours, le programme prévoit une montée sèche de 6km sur 800m de dénivelé. « Si on commence à froid, on vomit tout de suite et le reste est plus compliqué« , raconte un compétiteur en s’échauffant.
Reportage François Guais, Dominique Semet et Sophie Villatte
Ces courses de ski de rando en compétition, avec ou sans descentes, c’est ce qu’on appelle du ski alpinisme. Dans cette discipline, l’élite côtoie les amateurs. Entraînement pour les pros, découverte pour les moins pros, les épreuves se multiplient un peu partout dans les Alpes et suscitent de plus en plus d’enthousiasme.
Fin janvier, 420 personnes ont découvert ou redécouvert le ski de randonnée, à Arêches-Beaufort. Les organisateurs de la 4ème édition du « Grand Parcours » ont insisté sur l’importance de la sécurité lors de la pratique de cette discipline en pleine expansion.
« Un petit coup de talon! » Isabelle, monitrice de ski de randonnée ne cessera jamais de répéter cette phrase aux amateurs inscrits à ses cours d’initiation. Car c’est la base pour réussir à manier les spatules et gravir des pentes enneigées. Pendant deux jours, laFédération Française des Clubs Alpins et de Montagne organise un itinéraire de découverte de cette discipline en plein boom. Le but? Devenir autonome et surtout pratiquer en toute sécurité.
Pour s’adonner à ce sport, il n’est pas nécessaire d’être un professionnel de la montagne. Mais il est indispensable de connaître la discipline. Il faut être en bonne condition physique et être capable de faire 400 mètres de dénivelé. Un niveau de ski d’aisance en piste rouge est aussi requis. Mais cet exercice ne se pratique pas uniquement en station, et lorsqu’on quitte les domaines on se retrouve en situation de hors-piste, il faut donc être prudent.
Le port de DVA (détecteur de victimes d’avalanches) est primordial avant de chausser les skis. Au début de chaque cours, Isabelle Ciferman vérifie l’émission et la réception des appareils de chacun de ses stagiaires. L’encadrante conseille aussi le port d’un casque: « ce n’est pas indispensable mais, en cas de coulée, il sera plus qu’utile. »
Vient ensuite la préparation des skis. L’application d’une peau de phoque sur les spatules est essentielle pour avancer, et à chaque type de neige, sa pelure. Quand on la colle, il faut que la semelle soit propre sans poudreuse, ni glace. « On la soigne car la peau peut être encollée à nouveau », explique Isabelle.
Trucs et astuces
Pendant son cours, l’instructrice délivre des astuces à ses élèves, comme l’utilisation d’antibotte en cas de neige humide. C’est un stick que l’on passe dans le derme de phoque et qui évite l’accumulation de matière sous le ski. Lors de ce week-end les sportifs apprennent également à enlever ou mettre une peau, en déchaussant seulement un pied, entre autre.
Le plus dur pour les débutants reste cependant l’apprentissage de la « conversion ». Ce mouvement permet de changer d’axe ou de faire demi-tour. Et tout le monde ne le maîtrise pas du premier coup.
Qu’ils pratiquent régulièrement ou non le ski de randonnée, les stagiaires apprennent tous quelque chose lors de ce « Grand Parcours », notamment la fameuse conversion. Une fois arrivés au sommet des pistes, ils sortent généralement leur téléphone pour immortaliser leur ascension.