07 Juin

LA vidéo du Granier qui s’éboule

Le flanc Nord du Granier s’éboule un peu toute l’année. En ce moment, à cause du regel, puis du réchauffement, c’est plus intense. 4 mois après le pilier Ouest, côté Entremont le Vieux, c’est actuellement le pilier Est, côté Chapareillan, qui s’effrite. Un chercheur grenoblois a filmé l’événement. 

Depuis ce week-end, le pilier Est du flanc Nord du Granier s’effrite plus intensément que d’habitude. Hier, mardi 3 mai, David Amitrano, spécialiste en géomécanique, a filmé un éboulement très parlant. A 9H11, sur la route qui monte de Chapareillan au col du Granier, David Amitrano faisait justement des photos pour reconstruire dans son laboratoire le relief de toute la falaise du Granier. Objectif: calculer le volume des blocs de roche qui tombent de la montagne. 

« Au départ, j’entends beaucoup de bruit, mais je ne vois pas grand chose… »

« Au départ, j’entends beaucoup de bruit, mais je ne vois pas grand chose… » explique David Amitrano. « J’ai commencé à filmer en bas, le cône d’éboulis, et c’est là que j’ai entendu un bruit beaucoup plus important qui provenait du sommet de la falaise. Et j’ai vu le bloc dévaler le ravin du Diable, rebondir sur les parois…  » C’est justement l’objet d’étude du chercheur, qui cherche à comprendre quelles sont les causes de « rupture des roches » au Saint-Eynard, ou au Chambon, par exemple. Son travail: constituer une sorte de catalogue de ces événements. Il est enseignant-chercheur au laboratoire grenoblois ISTErre de l’Université Grenoble-Alpes. 

David estime la chute de roches d’hier matin à quelques milliers de mètres cube. C’est à dire 100 fois moins que l’éboulement de janvier survenu côté Entremont, estimé lui à 120 000 mètres cube au total, sur la base de l’écho sismique causé par l’impact des roches au sol, et enregistré par le réseau Sismalp. Selon le chercheur, les plus gros blocs filmés dans sa vidéo atteindraient entre 10 ou 20 mètres cube, soit à peu près le volume d’une petite piscine hors sol. Pour entre 25 et 50 tonnes de roche !

« Toutes les falaises autour de nous s’érodent… »

David Amitrano rappelle que pratiquement toutes les falaises autour de Grenoble s’érodent. Le Saint-Eynard « lâche » 10 mètres cube au moins tous les 3 jours. Il s’agit d’un processus géologique normal. Plus ou moins vite, plus ou moins intensément, en fonction de la météo mais pas seulement. Le Granier et la Dent de Crolles sont constitués tous deux de calcaire urgonien, vieux d’environ 100 millions d’années. Mais c’est le Granier qui s’effrite, parce qu’il a été beaucoup plus fracturé au cours de son histoire géologique. 

© David Amitrano ISTerre Université Grenoble-Alpes

© David Amitrano ISTerre Université Grenoble-Alpes

Comme disent les anciens, « Bien chaud, bien froid, sous la falaise ne te promène pas! » Fabien Hobléa, enseignant-chercheur au labo Edytem de l’Université Savoie-Mont-Blanc, nous rappelle en effet que la période d’intense activité d’écroulement correspond à une météo bien particulière. Actuellement comme en janvier. L’eau qui s’infiltre dans les plis de la roche érodée friable gèle la nuit. En prenant du volume, elle décolle encore un peu plus les roches fragilisées. Et quand, dans la journée, le soleil vient chauffer la falaise, la glace fond. Elle ne retient plus les roches qui se détachent et tombent de la montagne.

C’est en tout cas le scénario le plus plausible en l’état actuel de nos connaissances. La montagne garde jalousement ses secrets. 

31 Mar

Les Arcs (Savoie): quand un artiste anglais dessine sur la neige le symbole de Game of Thrones

L’oeuvre est aussi géante qu’éphémère. Simon Beck, un artiste britannique qui a l’habitude de dessiner sur la neige, a cette fois reproduit un symbole de la série Game of Thrones.

© Simon Beck DR

© Simon Beck DR

Une paire de raquettes aux pieds et une boussole à la main, voilà comment Simon Beck parcourt la neige pour réaliser ses oeuvres. La spécialité de cet artiste s’appelle le snow art, ou l’art très éphémère de tracer des oeuvres géantes sur la poudreuse. Aujourd’hui son oeuvre se chiffre en centaines de réalisations dans le monde entier. La dernière est située entre les continents fictifs de Westeros et Essos!

Mardi 8 mars, il a en effet choisi de reproduire le symbole de la série Game of Thrones: un loup géant, l’emblème de la maison Stark. Il a fallu 13 heures de marche dans la neige pour réaliser le dessin sur l’équivalent de 2,5 terrains de football. Au total, Simon Beck a parcouru 32,5 kilomètres.

Chaque année, Simon Beck revient aux Arcs, en Savoie, pour trouver l’inspiration sur les « pages » très blanches des Alpes. Simon raconte qu’il a eu l’idée de dessiner sur la neige un jour de retour de promenade en ski. 

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

© Simon Beck

Il y a deux ans, France 3 Alpes avait déjà croisé l’artiste, pour un portrait très poétique.
   >>> Reportage de Cédric Picaud, Jean-Pierre Rivet et Azzedine Kebabti (février 2014)

 


le marcheur sur neige

24 Fév

Qui a la plus grosse plaque à vent? la compétition tourne au « fake » dans l’Oisans

Une photo fait le tour des réseaux sociaux depuis quelques heures. Elle présente un skieur au pied d’une cassure de plaque à vent. Le skieur est tout petit, et au-dessus de lui au moins 20 mètres de neige. C’est un « fake »! 

© photo-montage des pisteurs de Vaujany Un fake !

© photo-montage des pisteurs de Vaujany Un fake !

C’est un peu gros. Mais plus c’est gros, plus on y croit… alors la blague des pisteurs de Vaujany est passée comme une lettre à la poste. Mise en ligne sur la page Facebook des pisteurs de l’Oisans, la photo du bonhomme minus dos à une épaisseur de neige impressionnante a été partagée des centaines de fois, relayée par d’autres pages fans. En fait, c’est un photo-montage. « On a simplement pris une photo d’une cassure de plaque à vent de 50cm environ, qu’on a grossi et on a collé une photo de skieur devant! », explique un pisteur, au lendemain de la diffusion du fake, « c’était pour faire plus que l’Alpe d’Huez. Une petite compétition entre nous », lance-t-il dans un sourire. 

Il y a quelques jours, les pisteurs de l’Alpe ont en effet partagé une photo déjà très impressionnante où l’on voyait un skieur devant une cassure de 4m, non loin de la piste de la brêche. De quoi interroger sur les risques actuels en montagne. Ce vendredi 12 février, le risque d’avalanche est au minimum « marqué », sur l’ensemble des massifs des Alpes du Nord. 

© Pisteurs de l'Oisans

© Pisteurs de l’Oisans