24 Fév

Le glaciologue Louis Reynaud, spécialiste de renom, est mort

Louis Reynaud fut Maître de Conférence et chercheur en glaciologie à l’université de Grenoble, spécialisé dans l’étude des glaciers alpins. Il s’est éteint dans son village natal. Il avait 93 ans. Le monde de la glaciologie lui rend hommage.

© France 3 Alpes. Ina. 1989. Louis Reynaud sous le glacier d'Argentière en 1989.

© France 3 Alpes. Ina. 1989. Louis Reynaud sous le glacier d’Argentière en 1989.

Originaire de La Roche-de-Rame dans les Hautes-Alpes, c’est dans son village natal que Louis Reynaud s’est éteint lundi 15 février à l’âge de 93 ans.

L’homme a consacré toute sa carrière et toute sa vie à l’étude des glaciers. Maître de conférences et surtout chercheur en glaciologie à l’Université de Grenoble. En 1989, il s’inquiétait déjà de l’évolution des mouvements du glacier d’Argentière. A l’époque, son laboratoire de glaciologie avait installé des instruments de mesure dans la galerie sous-terraine.


Louis Reynaud au glacier d’Argentières

A la retraite, Louis Reynaud n’a jamais cessé de s’engager et de s’investir dans le domaine de la glaciologie, à titre bénévole, au Conseil Scientifique du Parc national des Ecrins et celui du Club Alpin Français (CAF), Il animait toujours des conférences sur la problématique de la fonte des glaciers et du changement climatique mais aussi des voyages-croisières à destination des glaciers arctiques et antarctiques.

Tout récemment, il avait co-écrit, avec d’autres glaciologues, Luc Moreau, Delphine Six et Christian Vincent un livre aux éditions Esope : “Dans les secrets de la Mer de glace”.

Pourquoi la glace est-elle bleue ? Jusqu’où le glacier va-t-il reculer ? Pourquoi se recouvre-t-il de roches ? A l’aide d’explications simples, de dessins, de nombreuses photos et de leurs mesures annuelles, Reynaud et les autres scientifiques décrivent les variations du plus grand glacier français, la Mer de Glace.

Un amoureux et un défenseur aussi… du patrimoine régional

De nombreux hommages sont rendus au glacialogue dans son village de la Roche- de-Rame où il était revenu vivre :  » Beaucoup l’auront connu lors des conférences qu’il donnait sur les glaciers ou le grand Nord, mais certains se souviendront de son investissement en faveur du patrimoine local ou du patois (…)  Sa haute silhouette coiffée d’un feutre noir manquera au paysage de la vallée » souligne d’!CI.fr

Louis Reynaud avait écrit de nombreux ouvrages sur l’histoire de ce canton des Hautes-Alpes. Ses obsèques auront lieu ce Vendredi 19 Février à 14h à l’église de la Roche de Rame. Ceux qui le souhaitent, a indiqué la famille, pourront apporter une rose…

11 Fév

La Mer de Glace a perdu plus de trois mètres d’épaisseur

La Mer de Glace, le plus grand glacier français, sur le Mont-Blanc, a perdu plus de trois mètres d’épaisseur lors de l’année écoulée, soit trois fois plus que lors d’une année ordinaire, selon les mesures du laboratoire de glaciologie de Grenoble.

© Céline Aubert

© Céline Aubert

D’octobre 2014 à octobre 2015, cet énorme glacier de 32km2 a perdu 3,61 mètres de glace en moyenne sur l’ensemble de sa surface, selon Christian Vincent, ingénieur de recherche au Laboratoire de Glaciologie et Géophysique de l’Environnement (LGGE).

Depuis trente ans, ce glacier perd en moyenne un mètre d’épaisseur par an sous l’effet du réchauffement climatique. Il n’y a qu’en 1995 et en 2001 qu’il a gagné quelques centimètres.

La fonte de l’année écoulée est similaire aux pertes d’épaisseur enregistrées lors des années 2003 et 2009: la Mer de Glace avait alors déjà perdu plus de trois mètres d’épaisseur.

Reportage


Impact réchauffement sur le Pays du Mont-Blanc

Lors des trente dernières années, c’est surtout la fonte estivale qui explique le recul du glacier. Les chaleurs caniculaires de l’été dernier ont ainsi fortement contribué au rétrécissement du glacier. Mais son recul s’explique aussi par la faiblesse des précipitations entre octobre et mai: « l’accumulation de neige a été faible », souligne Christian Vincent.

Les glaciologues calculent une variation d’épaisseur moyenne sur l’ensemble du glacier mais celui-ci perd beaucoup plus de glace sur sa langue terminale qu’à sa source (à environ 4.000 mètres d’altitude), où la fonte est quasiment inexistante.

Les glaciologues ont aussi mesuré une perte d’épaisseur de 3,31 mètre de glace lors de l’année écoulée sur le glacier de Saint-Sorlin, dans le massif des Grandes Rousses en Savoie.

« C’est un énorme déficit. Il est global sur l’ensemble des glaciers des Alpes françaises », a commenté M. Vincent.

Selon une étude réalisée en 2007 par le LGGE, le glacier de Saint-Sorlin devrait avoir pratiquement disparu en 2060 en cas de réchauffement climatique de +1,8°C d’ici 2100, ce qui laisse augurer d’une destinée analogue pour l’ensemble des petits glaciers des Alpes situés à basse ou moyenne altitude.

« En prenant un scénario climatique moyen, les glaciers qui culminent en-dessous de 3.500 mètres devraient disparaître avant 2100 », résume Christian Vincent.

30 Sep

A cause de la canicule, la Mer de Glace fond de plus en plus vite

C’est l’aspect le plus visuel du réchauffement climatique : la fonte des glaciers. A Chamonix, la Mer de Glace est étudiée depuis le 19ème siècle, et sa fonte s’est encore accélérée lors de la canicule de cet été.

A Chamonix, la Mer de Glace fond de plus en plus vite

C’est un glacier de plus en plus difficile à atteindre, avec sa grotte de glace de plus en plus fragile, malgré son emballage dans des bâches. La Mer de Glace, le plus célèbre des glaciers de Chamonix, a reculé de 500 mètres cette dernière décennie. Et la canicule de cet été a doublé son ablation par rapport aux autres années.

Si la planète continue de se réchauffer, accélérant la fonte des glaciers, un élément vital sera touché, car les Alpes sont en quelque sorte le château d’eau de la France.
Selon la plupart des simulations, les glaciers ont entamé un recul durable…à  condition bien sûr que le climat continue de se réchauffer, une évolution très difficile à appréhender.

Le front de la Mer de Glace devrait encore reculer d’entre 550 m à 1000 m d’ici 2030. Il se situera alors à proximité de l’emplacement actuel de la grotte de la Mer de Glace.

 

Les explications de Françoise Guais et Vincent Habran 

Glaciers et réchauffement

Intervenant : Sylvain Coutterand glaciologue

25 Août

La canicule provoque la fonte des glaciers du Mont-Blanc

Juillet 2015 restera dans les Annales comme le mois le plus chaud au monde depuis 1880 ! Conséquences évidentes sur les glaciers : ils fondent plus vite que prévu. À Chamonix, un géomorphologue fait l’état des lieux et « la situation n’est pas brillante ». Explications.

mont-blanc
Reportage.

Ludovic Carvanel est géomorphologue, chargé de recherches au CNRS de Grenoble et au laboratoire Edytem de Chambéry. La fonte des glaciers c’est son sujet… et sa préoccupation. Ce jeudi 20 août, il recueille encore une fois des témoignages concordants: « un grand fracas dans la nuit puis un éboulement, dans les Grands Charmoz« .

La canicule de cet été a eu sur les glaciers des effets immédiats. Plus d’une centaine d’éboulements a déjà été recensée cette saison. Mais elle opère aussi « à retardement » sur les couches les plus glacées, habituellement gelées, mais qui commencent à fondre. Elle pourrait provoquer d’autres événements à l’automne prochain, voire au début de l’hiver car  » le temps que met la chaleur à atteindre les fractures remplies de glace est assez long, mais quand elle y parvient, la glace rompt et les volumes peuvent être importants ».

Voilà de quoi aggraver la situation d’un glacier déjà maltraité par près de 600 éboulements enregistrés depuis 2007. La mer de glace à Chamonix pourrait encore perdre de 8 à 10 mètres d’épaisseur d’ici la fin de l’été.

Reportage de Fabrice Liegard & Didier Albrand


La surchauffe du Mont-Blanc

07 Nov

Quelle poubelle cette mer de glace !

Honnêtement, j’ai été choquée.

mer de glace

Sur la partie haute de la mer de glace (sous les séracs et le refuge du requin), le glacier est un dépotoir à ciel ouvert. Les principaux déchets proviennent de l’ancienne remontée mécanique d’Hellbronner, abandonnée depuis 40 ans et véhiculée saison après saison par le glacier. Mais on retrouve aussi des vestiges beaucoup plus récents comme les restes de repas ou les canettes balancés par les skieurs qui chaque année descendent la mer de glace.

Depuis 10 ans, la mer de glace est donc nettoyée une fois par an. Cette grosse opération est pilotée par l’entreprise Lafuma en partenariat avec la mairie de Chamonix, la Compagnie du Mont-Blanc, le Club Alpin, l’armée, l’UCPA ou encore l’association Mountain Riders.

En septembre cette année, les nettoyeurs ont ramassé 4 tonnes de déchets, portant à 20 tonnes la somme de détritus collectées et héliportées dans la vallée depuis la première opération de nettoyage. Mais on peut espérer un amélioration de la situation : il y a de moins en moins de déchets sur le bas du glacier (la partie la plus fréquentée). Y aurait-il une prise de conscience que la montagne n’est pas une poubelle ?

10 Sep

Travail de forçats sous la Mer de glace

Plus de 200.000 visiteurs chaque été visitent la grotte de la Mer de Glace après avoir descendu les 430 marches qui leur permettent d’y accéder. Le plus dur d’ailleurs sera de remonter !

grotte de glace 3

Mais ces pèlerins du monde entier se doutent-ils du chantier titanesque que représente le percement de ce labyrinthe dans les entrailles du glacier? Un chantier qui débute au printemps et qu’il faut renouveler chaque année car le glacier bouge.

Certains font la visite en chaussures légères, voire en nu-pieds. La grotte de glace camouflerait-elle la haute-montagne?

 

10 Juin

Le futur du Mont-Blanc porté à la connaissance de tous

Quel aspect aura le Mont-Blanc en 2100? Quelle faune peuplera l’espace? Comment se portera la flore? Autant de réponses apportées par une toute nouvelle plate-forme internet intitulée « L’Atlas scientifique du Mont-Blanc », mise en ligne lundi 27 mai par le CREA de Chamonix.

Reportage. Le Créa de Chamonix présente un projet hors du commun. Le tout nouveau site internet atlasmontblanc.org offre la possibilité à chacun de découvrir l’évolution, sous un angle scientifique, du massif du Mont-Blanc. L’idée consiste à mettre en commun toutes les études réalisées, ou en cours de réalisation, sur l’évolution du climat, de la flore et des glaciers d’un massif montagneux. Anne Delestrade, directrice du Centre de Recherches sur les Ecosystèmes d’Altitude, défend un projet unique en son genre.