Installés dans l’ancien chalet d’expérimentation du grand explorateur Joseph Vallot, des chercheurs poursuivent la tradition des scientifiques qui ont conquis le Mont-Blanc. Mais le Centre de Recherche sur les Ecosystèmes en Altitude risque de perdre ses murs.
Reportage. C’est la science qui a poussé les premiers conquérants du Mont-Blanc. Les savants Paccard et De Saussure furent les pionniers en 1786 et 87.
Un siècle plus tard, Joseph Valllot leur emboîte le pas. Ce génial touche-à-tout, à la fois botaniste, géologue et cartographe, fait construire, en 1890, un refuge-observatoire près du sommet du Mont-Blanc. L’Observatoire Vallot est célèbre et toujours utilisé pour des expériences mais c’est dans un autre chalet plus petit que le savant avait fait construire près de sa maison à Chamonix, que le CREA a élu domicile.
Les chercheurs y étudient l’impact du changement climatique sur la flore et la faune des Alpes. Un réseau d’observateurs transmet les variations saisonnières dans les Alpes et d’autres massifs. Pluie, neige ou glaciers, les relevés les plus anciens complètent le tableau. Ce qui permet de simuler les évolutions futures, comme l’essor de la forêt en altitude ou encore la progression de la myrtille dans son milieu naturel.
Ces travaux au long cours feront d’ici peu l’objet d’une publication avec la parution d’un Atlas du Mont-Blanc. A cette occasion, le CREA espère mobiliser contre la mise en vente par l’Etat, propriétaire des lieux, du vieux chalet de l’Observatoire.